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#TousConcernés par les violences faites aux femmes


Tahiti, le 22 novembre 2021 - Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes qui aura lieu ce jeudi, l’association Vahine Orama Tahiti Iti organise une campagne de sensibilisation. L'association invite ainsi la population à parler et à dénoncer toutes les formes de violences auxquelles les femmes sont confrontées dans le but de “libérer la parole afin que la honte change de camp.”

“Je me rappelle que ce matin-là bébé pleurait. Je ne m'étais pas vite levée. Il est venu sur le lit et m'a roué de coups. Je n'ai rien ressenti (...) j'ai pris une boite de médicaments que j'ai avalé entièrement.” Voici l'un des 63 témoignages recueillis entre le 2 et le 20 novembre, par l'association Vahine Orama Tahiti Iti, dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, qui se tiendra ce jeudi.

Pour sensibiliser la population à la thématique, l'association partagera tout au long de la semaine sur les réseaux sociaux des témoignages de femmes, associés au hashtag #TousConcernés. Le but étant de dénoncer toutes les formes de violences auxquelles les femmes sont confrontées et de “libérer la parole afin que la honte change de camp”, indique Vahine Orama Tahiti Iti dans un communiqué.

Et pour ce jeudi l'association invite également la population à arborer un hibiscus à l'oreille. “Chaque pétale véhicule un message positif à s’adresser à soi et à se répéter sans cesse. J’ai droit au respect. J’ai de la valeur. Je ne suis pas coupable. Je ne suis pas seule. Je suis forte”, précise l'association.

Le fenua terre de féminicide

Rappelons également qu'une étude du ministère de l'Intérieur, rendue publique en août, plaçait la Polynésie française à une triste deuxième place des territoires où le ratio d'homicides conjugaux est le plus élevé. En 2020, deux femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-conjoint. L'une d'elle, Mélissa, une mère de famille de 42 ans, avait été frappée au visage à plusieurs reprises, lors d'une soirée arrosée à Maupiti.

Par ailleurs, en début d'année la Cour d’appel et le tribunal de première instance de Papeete avaient annoncé faire de la lutte contre les violences conjugales l'une de leur priorité. Le procureur de la République, Hervé Leroy, avait notamment évoqué la volonté de mettre en place dès cette année sur le territoire le bracelet anti-rapprochement (BAR) et le “téléphone grave danger”, équipé d’une touche qui alerte immédiatement un service d’assistance, permettant ainsi une plus grande protection des victimes.

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 22 Novembre 2021 à 18:38 | Lu 724 fois