
À travers ce rapport 2024, Tahiti Tourisme revendique plus qu’un bilan. Il dessine une trajectoire. En dix ans, la Polynésie a amorcé un virage stratégique rare dans le monde insulaire : passer d’un tourisme de rente à un tourisme d’équilibre, conciliant hospitalité, souveraineté et durabilité. Un choix exigeant mais nécessairement lent. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 18 juin 2025 - Avec un nouveau record de fréquentation touristique en 2024, la Polynésie confirme son attractivité mondiale. Mais derrière les chiffres, le groupement Tahiti Tourisme revendique une ambition plus vaste : ancrer la transition vers un modèle durable, inclusif et structuré.
“Nous achevons une année palpitante et pleine de challenges. Nous avions terminé l’année 2023 avec un record de 261 813 touristes, record battu qui datait de 2019”, écrit Bud Gilroy, président du conseil d’administration de Tahiti Tourisme, dans le rapport d’activité 2024 de Tahiti Tourisme, dévoilé il y a peu. Une année record. “Quelle fierté de pouvoir annoncer que 2024 est la nouvelle année de référence, avec 263 766 touristes.”
En effet, l’année 2024 restera dans les annales du tourisme polynésien. Avec 263 766 touristes recensés, soit une hausse de 0,7 % par rapport à l’année précédente, la Polynésie bat un nouveau record, effaçant celui de 2023. Le total des visiteurs, excursionnistes et croisiéristes inclus, atteint même 326 632 personnes. Dans un contexte géopolitique et économique incertain - notamment marqué par les élections américaines et leur effet de frein sur le principal marché émetteur - ces chiffres ont valeur de performance. “2024 s’annonçait encore plus difficile avec les élections américaines qui chamboulent les habitudes de nos voyageurs américains toujours friands de la destination polynésienne”, explique Bud Gilroy.
Si les États-Unis reculent (-7,4 %), les marchés européens, asiatiques et croisiéristes compensent largement. L’Asie, stimulée par la reprise des vols directs entre Narita et Papeete, bondit. L’Europe affiche une progression solide. Et le tourisme de croisière connaît une envolée, participant à la hausse de la dynamique globale. La durée moyenne de séjour progresse également, s’établissant à 16,3 jours (+0,5 jour en un an).
Plan Tourisme Durable 2030
Depuis la crise Covid, la Polynésie française a choisi de repenser son modèle touristique. Loin des slogans de “greenwashing”, Tahiti Tourisme articule sa stratégie autour d’une ligne claire : conjuguer croissance économique, préservation environnementale et ancrage culturel. C’est tout le sens de la stratégie “Fāri’ira’a Manihini 2027” (FM27), lancée en 2022, et du Plan Tourisme Durable 2030, désormais en cours de co-construction.
Un comité citoyen, indépendant et représentatif, a été institué. Ses vingt membres, issus de tous les archipels et de diverses catégories socio-professionnelles, sont chargés d’apporter une expertise populaire aux choix stratégiques pris pour améliorer le tourisme durable au Fenua. Le forum du 18 juin 2024, organisé sous le chapiteau de la présidence, a mobilisé plus de 1 500 participants et débouché sur l’identification de 128 actions, enrichies de 55 propositions nouvelles. Des actions, qui reposent sur quatre piliers, directement inspirés des standards du Global Sustainable Tourism Council (GSTC) : une gouvernance responsable, avec des mécanismes de suivi et de formation continue ; un équilibre socio-économique, intégrant retombées locales, infrastructures et qualité de vie ; une préservation culturelle, valorisant savoir-faire, langues et traditions ; une protection de l’environnement, fondée sur l’efficacité énergétique, la gestion des déchets et l’adaptation climatique.
Une plateforme numérique dédiée - plantourismedurablepf.org - permet de suivre la mise en œuvre, de consulter les documents stratégiques et de contribuer à la réflexion autour de ces actions.
Campagnes ciblées, reconnaissance internationale
Le repositionnement durable n’entrave pas l’offensive commerciale. Au contraire. En 2024, Tahiti Tourisme a lancé 111 campagnes de vente sur 15 marchés, participé à 17 salons professionnels et 29 salons grand public… La campagne globale “Feel What We Feel Here”, traduite en huit langues, a touché 143 millions de personnes. Des campagnes thématiques (plongée, LGBTQI+, petite hôtellerie familiale, charter nautique...) visent des segments précis et renforcent la diversification du tourisme. Rien que la campagne “Plongée”, destinée à promouvoir les fonds marins polynésiens auprès des amateurs de sports subaquatiques, aurait touché plus de 31 millions de personnes à travers plusieurs pays ciblés.
De plus, l’inscription des îles Marquises au patrimoine mondial de l’Unesco vient renforcer l’identité culturelle de la destination.
Structuration locale et ancrage territorial
En parallèle de cette ouverture internationale, Tahiti Tourisme investit sur le terrain. Trois nouveaux comités du tourisme ont été agréés en 2024 (Maupiti, Hiva Oa et Makatea), avec un accompagnement spécifique en matière de “gouvernance, gestion et promotion”.
Sur le plan économique, les retombées sont significatives : le secteur génère 13 338 emplois (18,1 % de l’emploi total selon l’Institut de la statistique).
Une décennie décisive
À travers ce rapport 2024, Tahiti Tourisme revendique plus qu’un bilan. Il dessine une trajectoire. En dix ans, la Polynésie a amorcé un virage stratégique rare dans le monde insulaire : passer d’un tourisme de rente à un tourisme d’équilibre, conciliant hospitalité, souveraineté et durabilité. Un choix exigeant mais nécessairement lent.
Comme l’écrit le président du conseil d’administration de Tahiti Tourisme, Bud Gilroy, “certains peuvent estimer que cela ne va pas assez vite, mais nous sommes face à un marathon, pas à un sprint, et ce qui compte est de maintenir une progression constante, dans la durée. Comme nous avons su le faire durant les dix dernières années. Nous obtenons, collectivement encore, les premières récompenses internationales en tant que destination durable. Ce n’est qu’un début.”
“Nous achevons une année palpitante et pleine de challenges. Nous avions terminé l’année 2023 avec un record de 261 813 touristes, record battu qui datait de 2019”, écrit Bud Gilroy, président du conseil d’administration de Tahiti Tourisme, dans le rapport d’activité 2024 de Tahiti Tourisme, dévoilé il y a peu. Une année record. “Quelle fierté de pouvoir annoncer que 2024 est la nouvelle année de référence, avec 263 766 touristes.”
En effet, l’année 2024 restera dans les annales du tourisme polynésien. Avec 263 766 touristes recensés, soit une hausse de 0,7 % par rapport à l’année précédente, la Polynésie bat un nouveau record, effaçant celui de 2023. Le total des visiteurs, excursionnistes et croisiéristes inclus, atteint même 326 632 personnes. Dans un contexte géopolitique et économique incertain - notamment marqué par les élections américaines et leur effet de frein sur le principal marché émetteur - ces chiffres ont valeur de performance. “2024 s’annonçait encore plus difficile avec les élections américaines qui chamboulent les habitudes de nos voyageurs américains toujours friands de la destination polynésienne”, explique Bud Gilroy.
Si les États-Unis reculent (-7,4 %), les marchés européens, asiatiques et croisiéristes compensent largement. L’Asie, stimulée par la reprise des vols directs entre Narita et Papeete, bondit. L’Europe affiche une progression solide. Et le tourisme de croisière connaît une envolée, participant à la hausse de la dynamique globale. La durée moyenne de séjour progresse également, s’établissant à 16,3 jours (+0,5 jour en un an).
Plan Tourisme Durable 2030
Depuis la crise Covid, la Polynésie française a choisi de repenser son modèle touristique. Loin des slogans de “greenwashing”, Tahiti Tourisme articule sa stratégie autour d’une ligne claire : conjuguer croissance économique, préservation environnementale et ancrage culturel. C’est tout le sens de la stratégie “Fāri’ira’a Manihini 2027” (FM27), lancée en 2022, et du Plan Tourisme Durable 2030, désormais en cours de co-construction.
Un comité citoyen, indépendant et représentatif, a été institué. Ses vingt membres, issus de tous les archipels et de diverses catégories socio-professionnelles, sont chargés d’apporter une expertise populaire aux choix stratégiques pris pour améliorer le tourisme durable au Fenua. Le forum du 18 juin 2024, organisé sous le chapiteau de la présidence, a mobilisé plus de 1 500 participants et débouché sur l’identification de 128 actions, enrichies de 55 propositions nouvelles. Des actions, qui reposent sur quatre piliers, directement inspirés des standards du Global Sustainable Tourism Council (GSTC) : une gouvernance responsable, avec des mécanismes de suivi et de formation continue ; un équilibre socio-économique, intégrant retombées locales, infrastructures et qualité de vie ; une préservation culturelle, valorisant savoir-faire, langues et traditions ; une protection de l’environnement, fondée sur l’efficacité énergétique, la gestion des déchets et l’adaptation climatique.
Une plateforme numérique dédiée - plantourismedurablepf.org - permet de suivre la mise en œuvre, de consulter les documents stratégiques et de contribuer à la réflexion autour de ces actions.
Campagnes ciblées, reconnaissance internationale
Le repositionnement durable n’entrave pas l’offensive commerciale. Au contraire. En 2024, Tahiti Tourisme a lancé 111 campagnes de vente sur 15 marchés, participé à 17 salons professionnels et 29 salons grand public… La campagne globale “Feel What We Feel Here”, traduite en huit langues, a touché 143 millions de personnes. Des campagnes thématiques (plongée, LGBTQI+, petite hôtellerie familiale, charter nautique...) visent des segments précis et renforcent la diversification du tourisme. Rien que la campagne “Plongée”, destinée à promouvoir les fonds marins polynésiens auprès des amateurs de sports subaquatiques, aurait touché plus de 31 millions de personnes à travers plusieurs pays ciblés.
De plus, l’inscription des îles Marquises au patrimoine mondial de l’Unesco vient renforcer l’identité culturelle de la destination.
Structuration locale et ancrage territorial
En parallèle de cette ouverture internationale, Tahiti Tourisme investit sur le terrain. Trois nouveaux comités du tourisme ont été agréés en 2024 (Maupiti, Hiva Oa et Makatea), avec un accompagnement spécifique en matière de “gouvernance, gestion et promotion”.
Sur le plan économique, les retombées sont significatives : le secteur génère 13 338 emplois (18,1 % de l’emploi total selon l’Institut de la statistique).
Une décennie décisive
À travers ce rapport 2024, Tahiti Tourisme revendique plus qu’un bilan. Il dessine une trajectoire. En dix ans, la Polynésie a amorcé un virage stratégique rare dans le monde insulaire : passer d’un tourisme de rente à un tourisme d’équilibre, conciliant hospitalité, souveraineté et durabilité. Un choix exigeant mais nécessairement lent.
Comme l’écrit le président du conseil d’administration de Tahiti Tourisme, Bud Gilroy, “certains peuvent estimer que cela ne va pas assez vite, mais nous sommes face à un marathon, pas à un sprint, et ce qui compte est de maintenir une progression constante, dans la durée. Comme nous avons su le faire durant les dix dernières années. Nous obtenons, collectivement encore, les premières récompenses internationales en tant que destination durable. Ce n’est qu’un début.”
D’où viennent nos touristes ?
Les visiteurs de la Polynésie française en 2024 proviennent d’horizons variés, mais certains marchés restent nettement dominants. Voici les principales nationalités recensées par Tahiti Tourisme, avec leur évolution par rapport à 2023 :
- États-Unis : 104 000 visiteurs (-7,4 %)
- France : 81 000 visiteurs (+2,1 %)
- Nouvelle-Zélande : 9 000 visiteurs (+7 %)
- Canada : 8 900 visiteurs (+1 %)
- Australie : 8 000 visiteurs (+2,5 %)
- Italie : 6 260 visiteurs (+9 %)
- Allemagne : 5 500 visiteurs (+11,7 %)
- Royaume-Uni : 4 700 visiteurs (+23,6 %)
- Suisse : 4 000 visiteurs (+13,5 %)
- Japon : 3 600 visiteurs (+156,9 %)
- Belgique : 2 000 visiteurs (+11 %)
- Chine : 2 000 visiteurs (+129 %)