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Thomas Pesquet à Tahiti, le rêve devenu réalité


Crédit : Greg Boissy
Crédit : Greg Boissy
Tahiti, le 28 janvier 2023 – Plus de 2 000 personnes ont assisté, samedi matin, à la visite du célèbre astronaute français, Thomas Pesquet, à l'école de La Mission à Papeete. Si l'événement a profondément marqué les écoliers et leurs familles, le spationaute a assuré qu'il reviendrait en Polynésie où il a été frappé par “la gentillesse des gens”, “l'accueil” et le “dialogue hyper-simple qui s'instaure”.
 
Effervescence palpable, samedi matin, devant l'école de La Mission à Papeete. Dès sept heures du matin, les 700 écoliers de l'établissement accompagnés de leurs proches ont commencé à affluer pour assister à la visite du très populaire spationaute français, Thomas Pesquet, qui avait favorablement répondu à l'invitation d'une classe de CM1 de l'école. Accueilli par le président du Pays, Édouard Fritch, Thomas Pesquet a assisté à un spectacle de danse et a notamment répondu aux questions préparées par les élèves. Et ces derniers, c'est le moins que l'on puisse dire, se sont révélés être de vrais gourmands. Est-ce que le chocolat fond dans l'espace ? Que peut-on y manger ? A-t-on le droit d'emmener des sucreries ? Autant de questions qui ont permis de découvrir que Thomas Pesquet est un grand amateur de madeleines et de chocolat, des petites douceurs qu'il n'oublie jamais d'emmener avec lui dans l'espace.
 
Outre les goûts culinaires du spationaute, l'on aura également appris que lors de ses missions, Thomas Pesquet et son équipe font constamment du sport et qu'ils consacrent la journée du samedi au “ménage” de la navette et la soirée à “regarder” un film. Au terme de cette visite à laquelle auront participé 2 000 personnes selon ses organisateurs, le spationaute a donné une conférence à la Maison de la culture. Notons que dès l'ouverture de la billetterie après l'annonce de la venue de Thomas Pesquet, les tickets s'étaient tous vendus en moins d'une heure.

“Initiative personnelle”

Crédit : Greg Boissy
Crédit : Greg Boissy
En fin de matinée, l'astronaute français a accordé quelques minutes à la presse en expliquant tout d'abord qu'il avait accepté l'invitation de la classe de CM1 de l'école de La Mission car il est “important” d'aller au contact des gens : “Nous sommes des animaux très basiques. On se donne à réfléchir à des problèmes, nous avons un peu dépassé notre condition mais il y a plein de choses qui nous parlent que quand on peut en faire l'expérience, les toucher, les voir, etc.” Fort de ce constat, Thomas Pesquet s'est dit que “c'était un peu la même chose que de parler aux gens de très loin via les réseaux sociaux mais de les rencontrer en vrai, cela, je l'espère, ne fait pas le même effet. Ce n'est pas quelque chose que l'on m'a demandé de faire, c'est vraiment une initiative personnelle. J'ai choisi sur mon temps libre de venir rencontrer les gens car je pense que c'est important. On ne sait pas, peut-être qu'il y a parmi ces enfants un ou une future astronaute.”
 
Alors qu'il s'agissait de son premier séjour en Polynésie, Thomas Pesquet a assuré qu'il allait lui falloir revenir car il n'a pu satisfaire que “10%” des demandes reçues. Il a par ailleurs salué l'accueil qui lui a été réservé au fenua : “On a tous l'image de carte postale, je l'ai vue depuis l'espace. C'est magnifique mais ce n'est pas une surprise. En revanche, c'est plutôt la gentillesse des gens, l'accueil et le dialogue hyper-simple qui s'instaure. J'ai envie de revenir et de passer peut-être plus de temps au contact des gens.”

Un “rêve bête et naïf”

Aurait-il un jour cru qu'il serait astronaute ? À cette question posée par un journaliste samedi, Thomas Pesquet a répondu qu'enfant, il avait le “rêve bête et naïf” d'être un jour astronaute mais qu'il n'en parlait pas car “quand on dit cela, les gens se moquent”. “Je me souviens de ma grand-mère qui me disait : ‘Tu feras bien comme tout le monde’. Je me souviens de cette phrase, elle m'a marqué. Donc j'avais cela dans un coin de ma tête mais quelque part, on s'interdit les rêves. Cela me passionnait mais je n'avais aucune idée de comment y arriver, comment me relier à ça. J'étais dans ma campagne en Normandie, mes parents ne connaissaient rien de ce monde-là et ça s'est fait vraiment fait petit à petit. Je n'avais aucune idée de comment arriver à ce but et c'est aussi ce que j'essaie d'expliquer aux enfants : il n'y a jamais de ligne droite, c'est petit à petit. Il faut se lancer dans un truc, travailler à l'école, passer un concours, rencontrer les gens, faire un stage. C'est cette espèce de chemin qui nous emmène quelque part et je n'en avais pas conscience lorsque j'étais petit. La route n'est jamais toute débroussaillée devant soi, cela n'existe pas.” S'il n'a pu satisfaire toutes les demandes qui lui ont été faites lors de ce passage en Polynésie, l'astronaute aura brillé par son humilité.

Rédigé par Garance Colbert le Samedi 28 Janvier 2023 à 15:53 | Lu 4225 fois