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Temauri Foster répond de favoritisme à l’égard de Sofrecom


Temauri Foster répond de favoritisme à l’égard de Sofrecom
PAPEETE, jeudi 20 juin 2013. En novembre 2004, Temauri Foster alors président du Conseil d’administration de l’OPT avait accordé un marché pour un nouveau système de facturation à la Sofrecom (une filiale de France Telecom). Elle était pourtant un tiers plus chère que les autres. Temauri Foster a-t-il été victime des conseils de Jean-Paul Pistolet ? Celui qui pendant dix ans a été la matière grise de tous les présidents de l’OPT et occupe aujourd’hui un emploi de haut fonctionnaire en métropole est mis en avant par la défense de Temauri Foster. Convoqué au tribunal correctionnel de Papeete, il ne s’est pas déplacé. Quant à Temauri Foster, l’ancien ministre grisonnant se présente comme agent retraité des douanes. Il est vrai que le dernier renouvellement électoral en Polynésie l’a laissé au bord du chemin.

Mais en novembre 2004, Temauri Foster exerçait des fonctions politiques dans les hautes sphères du Pays et on lui reproche d’avoir accordé un marché à l’entreprise Sofrecom, nettement plus chère que ses concurrentes et dont les prestations n’étaient pas conformes au cahier des charges de l’OPT. Le marché est juteux, il atteint presque les 700 millions de Fcfp. Une plainte est déposée par un responsable du service informatique de l’OPT. Alors bien sûr, des questions sont posées. A l’époque, selon son avocat Me Bruno Loyant, «ces faits étaient partis sur des chapeaux de roues avec des rumeurs qui prétendaient que mon client avait bénéficié de plusieurs dizaines de millions de corruption au titre de la passation de ce contrat et aussi au titre de placements financiers de la trésorerie de l’OPT dans une banque suisse. Aujourd’hui la montagne a accouché d’une souris».

Exit donc la prise illégale d’intérêt ne reste que le favoritisme que Temauri Foster assume puisque Sofrecom était une entreprise française, filiale de France Telecom avec laquelle l’OPT entretenait des «liens historiques, des liens de partenariat». A écouter Me Loyant, cette affaire de favoritisme au autour du projet Te Vaipunaa entre OPT et Sofrecom est une pichenette comparée aux autres scandales politico-financiers qui ont agité l’office au cours des dernières années. A l’audience, il pose également des questions sur l’applicabilité de ce délit en Polynésie française où la réglementation sur la passation des marchés publics est différente de celle de la France. Le procureur reste ferme en tout cas sur un point : les contrats passés par l’OPT sont bien à caractère public et non privé. Les débats sur cette affaire se poursuivent ce vendredi au tribunal correctionnel de Papeete.

Rédigé par Jordan Monvoisin (avec M.L) le Jeudi 20 Juin 2013 à 17:02 | Lu 2418 fois