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Talamoni, élu président de l'Assemblée de Corse, dédie sa victoire aux "prisonniers politiques"


Ajaccio, France | AFP | mardi 02/01/2018 - Le dirigeant indépendantiste Jean-Guy Talamoni, élu mardi président de l'Assemblée de la nouvelle collectivité territoriale unique de Corse, à Ajaccio, a dédié sa victoire "à nos prisonniers et recherchés", dans un discours d'investiture entièrement prononcé en corse.

Le président de Corsica Libera, réinvesti dans ses fonctions, a aussi dédié la victoire des nationalistes "à tous ceux du Front de libération nationale de la Corse, armée invaincue, née il y a quarante ans pour défendre le peuple corse à une époque où la démocratie n’existait pas sur cette terre".

Jean-Guy Talamoni, qui a ouvert son discours par une minute de silence pour Paul Ruault, ancien conseiller territorial de droite inhumé mardi à Ajaccio, a aussi voulu rassurer ses opposants : "que vous soyez de la majorité ou de l’opposition, pour vous, ma porte sera toujours ouverte".

"Nous sommes tous Corses et nous appartenons à un petit peuple", a-t-il déclaré.

Alors que la ministre Jacqueline Gourault, nommée "Madame Corse" mi-décembre, dans la foulée de l'élection territoriale, est attendue sur l'île de Beauté vendredi, le président de l'Assemblée de Corse a affirmé que "le rapport de force politique avec les dirigeants parisiens n’(était) pas terminé".

Lors d'un échange avec la presse après son discours, cet universitaire a réaffirmé : "on peut discuter des modalités, du calendrier, mais sur le point des prisonniers politiques, il faut que Paris évolue, car on ne trahira pas nos électeurs".

Jean-Guy Talamoni a été longuement applaudi et des cris de joie ont jailli dans l'hémicycle et dans les tribunes des invités, où se trouvaient notamment le député nationaliste Michel Castellani. Les élus d'opposition comme Jean-Martin Mondoloni et Camille de Rocca-Serra sont restés stoïques.

Sur les 63 élus, 40 ont voté pour Jean-Guy Talamoni. Les candidats de droite Jean-Martin Mondoloni et Valérie Bozzi ont respectivement obtenu 10 et 6 voix. Jean-Charles Orsucci (LREM), 6 voix. Un votant s'est prononcé pour l'autonomiste Gilles Simeoni, qui n'était pas candidat à la présidence.

Après une suspension de séance d'un peu moins d'une heure, les élus de l'Assemblée doivent élire les membres de la Commission permanente, puis du Conseil exécutif, sorte de "mini-gouvernement" de 11 membres, dont la présidence devrait revenir à l'autonomiste Gilles Simeoni, l'autre grand vainqueur des territoriales des 3 et 10 décembre.

Rédigé par () le Mardi 2 Janvier 2018 à 09:26 | Lu 207 fois