Un préalable à toute action : la cohésion.
Cela fait 5 ans que Tahiti revient chaque année au plus important salon mondial professionnel de la Croisière, qui se déroule au mois de Mars à Miami. Cette présence a été progressive, plus intensive et visible à chaque édition, suivant une stratégie continue, afin de permettre aux armateurs de retrouver une pleine confiance dans les capacités de la destination, avec parallèlement, ici en Polynésie, un travail de structuration permettant de proposer un cadre plus compétitif et adapté.
Depuis 2009, il aura fallu rassembler les acteurs, aussi bien publics que privés, afin qu’ils définissent une stratégie d’ensemble sur 5 ans, un cap, une méthode et les outils nécessaires. Ainsi, le Pays, au travers du Ministère du Tourisme et du Tahiti Tourism Authority (ex-Service du Tourisme), le Gie Tahiti Tourisme et sa filiale américaine le Tahiti Tourism North America ont unis leurs forces et leurs responsabilités respectives pour mettre en œuvre ce plan d’action. La synergie est également plus large et solide avec l’engagement constant et l’accompagnement de la Ville de Papeete, de la Chambre de Commerce d’Industrie des Services et Métiers, de la Station de Pilotage Te Ara Tai, d’Air Tahiti Nui (qui soutiennent et participent à l’opération Seatrade) mais aussi du Port Autonome de Papeete de 2009 à 2011, des Communes de Bora Bora et de Huahine, et en concertation avec la grande majorité des acteurs privés du secteur (agents maritimes et réceptifs, compagnies de croisière, fournisseurs, prestataires, etc).
Cette cohésion de l’ensemble des acteurs du secteur a permis d’instaurer, année après année, une relation plus étroite avec les grands armateurs internationaux et de démontrer une détermination, une cohérence et une constance nécessaires au développement de l’activité croisière en Polynésie française.
Des efforts qui portent leurs fruits
Déjà l’année passée à Miami, l’intérêt voire même l’engouement des armateurs avait provoqué un élan nouveau, bien plus marqué que les années précédentes.
Pour y parvenir, et pour permettre à Tahiti de gagner en visibilité aux yeux des armateurs, un regroupement régional avait été constitué et officialisé en 2011 à l’initiative de la Polynésie. La South Pacific Cruise Alliance, soutenue financièrement depuis 2 ans par le Fonds Pacifique de l’Etat français, est aujourd’hui un des pôles clairement identifié du salon qui, s’il ne peut rivaliser avec les Caraïbes, la Méditerranée ou la Baltique, permet aux grandes compagnies de croisière de se projeter (enfin) concrètement dans les îles du Pacifique Sud.
Bien entendu, comme le confie Roland Bopp, CEO du Tahiti Tourism Authority, membre de la délégation de Tahiti cette année : « D’une part, le leadership constaté de Tahiti au sein de cette organisation régionale, et d’autre part la qualité de nos infrastructures, la diversité d’escales que nous pouvons proposer, nous placent comme les premiers bénéficiaires directs de cette démarche marketing commune avec Fidji, Cook, Samoa, Samoas américaines et Tonga ».
Ainsi, les équipes de Windstar Cruises, de Princess Cruises, d’Oceania Cruises, de Holland America lines, pour n’en citer que quelques-unes, ont enchainé les réunions techniques et stratégiques sur le stand de Tahiti et ses îles durant cette édition du 11 au 14 mars, pour envisager leurs opérations de tête de ligne* dans les deux prochaines années.
Suivant le souhait des autorités du Pays, des rencontres spécifiques ont eu lieu également avec les compagnies présentes à Miami ayant un potentiel d’opérer plusieurs mois consécutifs en Polynésie sur le segment de la croisière d’excursion, telles Lindblad Expedition Cruises ou le Silversea Explorer qui pourraient envisager des escales aux Australes.
De manière plus large, l’ensemble des rencontres (près d’une quarantaine en 3 jours) a permis d’évoquer les atouts de nouvelles escales ou des escales un peu délaissées, comme Fakarava ou Huahine.
Définir une stratégie pour les années à venir
De la même manière, pour la première année, Tahiti et ses îles est à l’origine d’une soirée de rencontre, en marge du salon, dans un hôtel proche du Convention Center de Miami. L’organisation d’une telle rencontre était un défi, plusieurs bassins de navigation ou destinations ayant tenté par le passé de rassembler les personnes clés des compagnies dans un cadre moins formel, sans toujours y parvenir de manière convaincante.
Pour ce coup d’essai, c’est un premier pas encourageant : 10 compagnies différentes ont répondu à l’invitation, représentées par leur « head office », leurs dirigeants du premier cercle : Windstar Cruises, Holland America Line, Seabourn Cruises, Cunard, P&O, Oceania, Regent, Cie du Ponant, Silversea… et bien sûr Paul Gauguin Cruises.
Cette soirée, soutenue par le South Pacific Tourism Organisation, a été l’occasion d’officialiser le lancement d’un nouvel outil internet spécifique au secteur (http://spto.org/cruise) pour aider les compagnies à programmer leurs itinéraires dans la région, et pour les représentants des différentes délégations de partager les attraits de chacune des escales potentielles.
Pour Jonathan Reap, CEO de Tahiti Tourism North America, filiale américaine du GIE Tahiti Tourisme : « l’aspect marketing et relationnel est primordial, au niveau du Pays, en plus des relations que les agents maritimes et réceptifs ont pu tisser ces dernières années. Il faut parvenir à définir et mettre en œuvre une stratégie pérenne, sur plusieurs années, sans changement de cap intempestif, cette dimension de stabilité est stratégique. Les armateurs y sont très sensibles ».
Pour les années à venir, plusieurs pistes sont envisagées pour parvenir à renforcer un nouveau seuil dans la relation aux armateurs et accélérer ainsi la croissance du secteur. D’un workshop régional, pour l’ensemble du Pacifique insulaire, qui pourrait se dérouler à Tahiti, au recrutement par le Pays d’un consultant international en charge d’actions marketing spécifiques auprès des compagnies, plusieurs voies ont commencé à être sérieusement envisagées lors des rendez-vous des différents membres de la délégation.
Continuer à faire évoluer et à structurer la destination
Le marché de la croisière poursuit son évolution. Les armateurs de croisière sont à la recherche de nouveaux bassins de navigation propices au développement de leurs activités. Des zones, comme l’Asie du Sud-Est, les Emirats arabes ou l’Océan Indien, sont eux aussi dans la course pour devenir les bassins incontournables de demain.
La Polynésie française, au sein de l’ensemble des îles du Pacifique Sud, a une carte à jouer. Il faut pour cela ne pas relâcher les efforts entrepris et demeurer attentifs à un équilibre réaliste entre les souhaits de la destination et les impératifs des armateurs.
Par exemple, l'un des enjeux concerne également notre adaptation au passage de plus gros paquebots. Ollivier Amaru, Président du Tahiti Cruise Club et de la South Pacific Cruise Alliance signale que : « les navires construits par les chantiers sont de plus en plus gros ; le canal de Panama s’ouvre à de plus grands navires à partir de 2014 ; il faut anticiper et prévoir un cadre adapté, modulaire, qui nous permette de traiter sans difficultés des têtes de ligne* complets ou partiaux de plus de 1000 passagers sur Papeete. Il faut donc que les acteurs portuaires et aéroportuaires se connectent et se préparent tant localement qu’au niveau régional... Il y a encore beaucoup à faire en termes de structures et d’organisation de la filière. Nous sommes sur la bonne voie. La coopération doit demeurer le maître mot. »
D’autres destinations ont ouvert la voie et c’est bien en mutualisant les compétences et les moyens publics et privés, en ayant un cap unique pour lequel l’ensemble des acteurs se mobilisent, que nous pourrons collectivement relever les défis sectoriels qui s’annoncent.
* « tête de ligne » : débarquement des précédents et embarquement de nouveaux passagers ; en opposition à « escale » où ce sont les mêmes passagers qui débarquent et ré-embarquent.
Pour plus d’informations :
http://www.cruiseshippingevents.com/miami
http://www.tahiticruiseclub.com
Cela fait 5 ans que Tahiti revient chaque année au plus important salon mondial professionnel de la Croisière, qui se déroule au mois de Mars à Miami. Cette présence a été progressive, plus intensive et visible à chaque édition, suivant une stratégie continue, afin de permettre aux armateurs de retrouver une pleine confiance dans les capacités de la destination, avec parallèlement, ici en Polynésie, un travail de structuration permettant de proposer un cadre plus compétitif et adapté.
Depuis 2009, il aura fallu rassembler les acteurs, aussi bien publics que privés, afin qu’ils définissent une stratégie d’ensemble sur 5 ans, un cap, une méthode et les outils nécessaires. Ainsi, le Pays, au travers du Ministère du Tourisme et du Tahiti Tourism Authority (ex-Service du Tourisme), le Gie Tahiti Tourisme et sa filiale américaine le Tahiti Tourism North America ont unis leurs forces et leurs responsabilités respectives pour mettre en œuvre ce plan d’action. La synergie est également plus large et solide avec l’engagement constant et l’accompagnement de la Ville de Papeete, de la Chambre de Commerce d’Industrie des Services et Métiers, de la Station de Pilotage Te Ara Tai, d’Air Tahiti Nui (qui soutiennent et participent à l’opération Seatrade) mais aussi du Port Autonome de Papeete de 2009 à 2011, des Communes de Bora Bora et de Huahine, et en concertation avec la grande majorité des acteurs privés du secteur (agents maritimes et réceptifs, compagnies de croisière, fournisseurs, prestataires, etc).
Cette cohésion de l’ensemble des acteurs du secteur a permis d’instaurer, année après année, une relation plus étroite avec les grands armateurs internationaux et de démontrer une détermination, une cohérence et une constance nécessaires au développement de l’activité croisière en Polynésie française.
Des efforts qui portent leurs fruits
Déjà l’année passée à Miami, l’intérêt voire même l’engouement des armateurs avait provoqué un élan nouveau, bien plus marqué que les années précédentes.
Pour y parvenir, et pour permettre à Tahiti de gagner en visibilité aux yeux des armateurs, un regroupement régional avait été constitué et officialisé en 2011 à l’initiative de la Polynésie. La South Pacific Cruise Alliance, soutenue financièrement depuis 2 ans par le Fonds Pacifique de l’Etat français, est aujourd’hui un des pôles clairement identifié du salon qui, s’il ne peut rivaliser avec les Caraïbes, la Méditerranée ou la Baltique, permet aux grandes compagnies de croisière de se projeter (enfin) concrètement dans les îles du Pacifique Sud.
Bien entendu, comme le confie Roland Bopp, CEO du Tahiti Tourism Authority, membre de la délégation de Tahiti cette année : « D’une part, le leadership constaté de Tahiti au sein de cette organisation régionale, et d’autre part la qualité de nos infrastructures, la diversité d’escales que nous pouvons proposer, nous placent comme les premiers bénéficiaires directs de cette démarche marketing commune avec Fidji, Cook, Samoa, Samoas américaines et Tonga ».
Ainsi, les équipes de Windstar Cruises, de Princess Cruises, d’Oceania Cruises, de Holland America lines, pour n’en citer que quelques-unes, ont enchainé les réunions techniques et stratégiques sur le stand de Tahiti et ses îles durant cette édition du 11 au 14 mars, pour envisager leurs opérations de tête de ligne* dans les deux prochaines années.
Suivant le souhait des autorités du Pays, des rencontres spécifiques ont eu lieu également avec les compagnies présentes à Miami ayant un potentiel d’opérer plusieurs mois consécutifs en Polynésie sur le segment de la croisière d’excursion, telles Lindblad Expedition Cruises ou le Silversea Explorer qui pourraient envisager des escales aux Australes.
De manière plus large, l’ensemble des rencontres (près d’une quarantaine en 3 jours) a permis d’évoquer les atouts de nouvelles escales ou des escales un peu délaissées, comme Fakarava ou Huahine.
Définir une stratégie pour les années à venir
De la même manière, pour la première année, Tahiti et ses îles est à l’origine d’une soirée de rencontre, en marge du salon, dans un hôtel proche du Convention Center de Miami. L’organisation d’une telle rencontre était un défi, plusieurs bassins de navigation ou destinations ayant tenté par le passé de rassembler les personnes clés des compagnies dans un cadre moins formel, sans toujours y parvenir de manière convaincante.
Pour ce coup d’essai, c’est un premier pas encourageant : 10 compagnies différentes ont répondu à l’invitation, représentées par leur « head office », leurs dirigeants du premier cercle : Windstar Cruises, Holland America Line, Seabourn Cruises, Cunard, P&O, Oceania, Regent, Cie du Ponant, Silversea… et bien sûr Paul Gauguin Cruises.
Cette soirée, soutenue par le South Pacific Tourism Organisation, a été l’occasion d’officialiser le lancement d’un nouvel outil internet spécifique au secteur (http://spto.org/cruise) pour aider les compagnies à programmer leurs itinéraires dans la région, et pour les représentants des différentes délégations de partager les attraits de chacune des escales potentielles.
Pour Jonathan Reap, CEO de Tahiti Tourism North America, filiale américaine du GIE Tahiti Tourisme : « l’aspect marketing et relationnel est primordial, au niveau du Pays, en plus des relations que les agents maritimes et réceptifs ont pu tisser ces dernières années. Il faut parvenir à définir et mettre en œuvre une stratégie pérenne, sur plusieurs années, sans changement de cap intempestif, cette dimension de stabilité est stratégique. Les armateurs y sont très sensibles ».
Pour les années à venir, plusieurs pistes sont envisagées pour parvenir à renforcer un nouveau seuil dans la relation aux armateurs et accélérer ainsi la croissance du secteur. D’un workshop régional, pour l’ensemble du Pacifique insulaire, qui pourrait se dérouler à Tahiti, au recrutement par le Pays d’un consultant international en charge d’actions marketing spécifiques auprès des compagnies, plusieurs voies ont commencé à être sérieusement envisagées lors des rendez-vous des différents membres de la délégation.
Continuer à faire évoluer et à structurer la destination
Le marché de la croisière poursuit son évolution. Les armateurs de croisière sont à la recherche de nouveaux bassins de navigation propices au développement de leurs activités. Des zones, comme l’Asie du Sud-Est, les Emirats arabes ou l’Océan Indien, sont eux aussi dans la course pour devenir les bassins incontournables de demain.
La Polynésie française, au sein de l’ensemble des îles du Pacifique Sud, a une carte à jouer. Il faut pour cela ne pas relâcher les efforts entrepris et demeurer attentifs à un équilibre réaliste entre les souhaits de la destination et les impératifs des armateurs.
Par exemple, l'un des enjeux concerne également notre adaptation au passage de plus gros paquebots. Ollivier Amaru, Président du Tahiti Cruise Club et de la South Pacific Cruise Alliance signale que : « les navires construits par les chantiers sont de plus en plus gros ; le canal de Panama s’ouvre à de plus grands navires à partir de 2014 ; il faut anticiper et prévoir un cadre adapté, modulaire, qui nous permette de traiter sans difficultés des têtes de ligne* complets ou partiaux de plus de 1000 passagers sur Papeete. Il faut donc que les acteurs portuaires et aéroportuaires se connectent et se préparent tant localement qu’au niveau régional... Il y a encore beaucoup à faire en termes de structures et d’organisation de la filière. Nous sommes sur la bonne voie. La coopération doit demeurer le maître mot. »
D’autres destinations ont ouvert la voie et c’est bien en mutualisant les compétences et les moyens publics et privés, en ayant un cap unique pour lequel l’ensemble des acteurs se mobilisent, que nous pourrons collectivement relever les défis sectoriels qui s’annoncent.
* « tête de ligne » : débarquement des précédents et embarquement de nouveaux passagers ; en opposition à « escale » où ce sont les mêmes passagers qui débarquent et ré-embarquent.
Pour plus d’informations :
http://www.cruiseshippingevents.com/miami
http://www.tahiticruiseclub.com
Crédits Photo : ©Tahiti Cruise Club/A. Mordant
