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Tahiti Nui Rava'ai : cinq bateaux ont été achetés aux enchères


Francky a acheté deux thoniers. Sur cette photo, il regarde sa première acquisition le Meherio XII
Francky a acheté deux thoniers. Sur cette photo, il regarde sa première acquisition le Meherio XII
PAPEETE, le 07/08/2016 - La vente aux enchères de l'ancienne SEM Tahiti Nui Rava'ai s'est tenue samedi, sous la houlette du commissaire-priseur Serge Léontieff. Tout le matériel de la SEM ainsi que huit de ses anciens bateaux "chinois" ont été mis aux enchères. Les cinq bateaux les plus "potables" ont été vendus tandis que les autres se retrouvent entre les mains du tribunal du commerce.

Il y avait du monde samedi matin sur le port de pêche de Papeete, pour la vente aux enchères des biens et matériels de la SEM Tahiti Nui Rava'ai. Containers, matériels de pêche, bureaux, ordinateurs ou encore vaisselles, tout est parti en quelques secondes. Les enchères augmentaient à grande vitesse. Deux placards, par exemple, ont été vendus à 70 000 Fcfp. Des ventes qui ont intéressés aussi bien les professionnels que les particuliers.

Mais les ventes les plus impressionnantes et les plus attendues étaient sans conteste, celles des huit thoniers qui dorment à quai depuis plusieurs années. Une vente qui n'attirait, pourtant, que les professionnels et on le comprend puisque les mises à prix démarraient à 1 millions de Fcfp.

Et même à ce prix-là, les armateurs présents n'ont pas eu besoin de se bousculer, puisqu'au final, seuls deux d'entre eux se retrouvent propriétaires aujourd'hui de 5 thoniers. "Personne n'a voulu surenchérir", explique l'un d'eux.

Le premier acheteur se prénomme Francky, il est dans le métier depuis trois ans et il a "déjà un petit thonier". Samedi matin, il a acheté deux thoniers, le Meherio XII et le Faimanu III. Deux bateaux qui ont attiré son attention par leur aspect général, malgré qu'ils soient arrêtés depuis quelques temps. "Je pense qu'il y a encore du potentiel", souligne-t-il, en ce qui concerne le Meherio XII.

"Je pense que je vais devoir injecter une vingtaine de millions pour la mise en état, remettre aux normes et faire passer les visites pour qu'il puisse reprendre le large", prévient-il.

Les travaux devraient démarrer le mois de prochain, "pour une mise en pêche dès le début de l'an prochain".

Selon le professionnel, plusieurs endroits devraient être revus, comme "le froid, l'aménagement intérieur, le matériel de pêche, révision de tous les moteurs, carénage de la coque."

Le second armateur a plusieurs années d'expérience derrière lui, dans le milieu de la pêche, il s'agit de Daniel Siu. Samedi matin, Daniel a acquis trois thoniers pour 3 millions de Fcfp. Un investissement faible mais "les prix d'achat ce n'est pas ce qui compte, mais plutôt ce qu'on va mettre derrière". En effet, Daniel envisage d'investir "entre 30 et 40 millions de Fcfp pour la remise en état de ces thoniers".

Daniel a fait le pari de pouvoir les remettre à l'eau d'ici quelques mois, et participer aux enchères reste une aubaine pour cet homme d'affaire. "Comme ça prend trop de temps pour construire un nouveau bateau, donc, je me suis dit qu'il fallait en retaper deux ou trois", dit-il.

Concernant la rentabilité de ces trois "nouveaux" bateaux, Daniel se donne dix ans pour que ces investissements portent leurs fruits.

Les cinq thoniers qui ont été acquis ce samedi sont à quai depuis, en moyenne depuis 1 an. "Ce sont les bateaux les moins abîmés qui ont été acquis", explique Serge Léontieff, commissaire-priseur.

Les trois derniers thoniers qui n'ont pas trouvés d'acquéreurs sont aujourd'hui entre les mains du tribunal du commerce. "Ce sera au tribunal de décider ce qu'ils deviendront. Ils seront soit revendus ou soit détruits", estime Serge Léontieff.

Vendus avec une mise à prix à 1 millions, on est bien loin des espérances de l'ancienne SEM, qui souhaitait en 2014 lâcher ces bateaux chinois et coréens entre 20 et 25 millions l'unité. Des navires qui ont été achetés à un prix moyen de 121,4 millions Fcfp l’unité, incluant leur convoyage sur Tahiti mais sans compter les droits de douane.

Presque tous ont été dès leur convoyage victimes d’avarie mettant en évidence des vices de fabrication, note la Chambre territoriale des comptes en juillet 2007.

Huit thoniers étaient en vente samedi. Seuls cinq sont partis, jugés moins abîmés par le commissaire-priseur.
Huit thoniers étaient en vente samedi. Seuls cinq sont partis, jugés moins abîmés par le commissaire-priseur.

le Dimanche 7 Août 2016 à 09:36 | Lu 3915 fois