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Taekwondo – Championnat de France : Tuarai Hery champion de France élite

Originaire de Paea, le grand Tuarai Hery participait ce week end aux championnats de France sénior de taekwondo. Après un parcours sans faute, il décroche son premier titre de champion de France élite de sa jeune carrière sportive. Entré à l’Insep en septembre dernier, il se projette désormais sur les championnats du monde de la discipline prévus au mois de mai 2019.


Une victoire sur le fil pour Tuarai Hery, champion de France élite de taekwondo
Une victoire sur le fil pour Tuarai Hery, champion de France élite de taekwondo
Tuarai Hery est originaire de Paea, sur la côte ouest de Tahiti. Formé au club de Punaruu, il s’est passionné pour le taekwondo depuis son plus jeune âge. Avantagé par sa grande taille (1m98), il a su également être assidu aux entrainements pour gravir un à un les échelons qui lui ont permis de tenter sa chance à l’extérieur.
 
Après avoir pu participer à diverses compétitions internationales, il a pu entrer en septembre dernier à l’Insep, l’institut national du sport, de l’expertise et de la performance, suivant ainsi les traces d’Anne-Caroline Graffe. En parallèle de ses études tournées vers le sport, il a pu ainsi franchir un cap au niveau sportif ce qui lui a permis ce week-end de s’illustrer au plus haut niveau national.
 
Waldeck Defaix, déjà champion de France en 2017, obtient cette fois-ci une belle médaille de bronze tout comme Anne-Caroline Graffe. Pour rappel, Remuera Tinirau, Waldeck Defaix et Raihau Chin avait également remporté le titre de champion de France élite par le passé. Anne Caroline Garffe quant à elle avait obtenu une médaille olympique aux JO de Londres en 2012. Tuarai Hery parviendra-t-il à passer le cap supérieur en obtenant, pourquoi pas, un titre de champion du monde élite en mai prochain ? SB

Tuarai Hery se projette désormais vers les championnats du monde
Tuarai Hery se projette désormais vers les championnats du monde
Parole à Tuarai Hery :
 
Comment cette compétition s’inscrivait dans ton calendrier ?
 
« C’était pour moi la première compétition de l’année 2019, c’était une étape en vue de la qualification pour les championnats du monde au mois de mai à Manchester, en Angleterre. J’ai atterri à l’Insep en septembre, cela fait donc cinq mois. Cela m’a apporté énormément, avec un entrainement deux fois par jour. Le matin c’est cardio, muscu et le soir c’est séance de taekwondo. Chaque séance dure d’une heure et demie à deux heures. J’ai vu mon évolution dès l’instant où je suis arrivé à l’Insep. »
 
Tu as pu intégrer l’équipe de France ?
 
« J’ai fait ma première compétition avec l’équipe de France en Lettonie. Cela ne s’était pas très bien passé pour moi. J’étais un peu stressé, c’était ma première expérience en équipe de France. J’ai participé ensuite au Grand Prix de Manchester avec les trente meilleurs mondiaux. J’avais perdu au premier tour face à un Slovène qui est cinquième mondial et troisième olympique. Cela s’était joué de peu, le premier round j’avais mené, le deuxième round on était côte à côte et le troisième round il était passé devant dans les dix dernières secondes. »
 
Le championnat de France ?
 
« Je connaissais la plupart des participants inscrits. Le premier combat, je l’ai fait à quinze heures alors que la compétition avait commencé à huit heures et demie. On est arrivés avec Caro à neuf heures et demie et on a vu défiler les combats de notre poule, on a pu voir comment ils bougeaient etc…J’ai gagné mon premier combat avec une différence de vingt points 24 à 4 après un arrêt au troisième round. En demi-finale, j’ai gagné 13 à 6 et en finale 9-8 contre le n°1 mais c’était chaud ! »
 
Quelques mots sur cette finale ?
 
« J’ai réussi à mener 4-0 au premier round grâce à un coup de pied retourné au niveau du plastron. Cela a marqué 2 et les arbitres ont ajouté 2 points, car c’est 4 points maintenant. Au deuxième round, on était à 6-2, ensuite il a fait lui aussi un retourné pour égaliser à 6-6. Après, au troisième round, il a réussi à mener à 8-7, il restait 1’04 au compteur. Dès que l’arbitre a repris le combat, il a levé la jambe et j’ai pu placer un coup de pied par en dessous pour remporter le combat 9-8. »

Tuarai Hery mesure pas moins d'1m98, une taille idéale pour la pratique de son sport
Tuarai Hery mesure pas moins d'1m98, une taille idéale pour la pratique de son sport
Qu’as-tu ressenti à ce moment-là ?
 
« Une joie intense. C’est bien la première fois que cela m’arrivait, de marquer le point de la victoire à la dernière seconde. On pense qu’en une seconde on ne peut rien faire mais moi je voulais vraiment ramener le titre et j’ai tout fait pour, cela passe ou ça casse. Et merci Seigneur, c’est passé ! Cela montre bien qu’il ne faut jamais lâcher, jusqu’à la dernière seconde tout est possible. Cela arrive d’ailleurs souvent à l’international. Quelqu’un peut se faire mener de 20 points et l’autre revient et passe in extremis dans les dernières secondes. »
 
Cela ouvre des perspectives ?
 
« J’espère me qualifier pour les championnats du monde en mai. Ca c’était une première étape. Je pars le week-end prochain en Turquie pour deux compétitions qui font partie du parcours sélectif pour les championnats du monde. Le fait que je sois champion de France, cela me met un pied dedans mais il faudra attendre les résultats des prochaines compétitions. »
 
Tes projets professionnels ?
 
« Je suis actuellement à l’Insep en train de suivre une formation DE JEPS sur dix mois en vue d’obtenir un diplôme d’état en taekwondo qui équivaut à un bac + 2. C’est intéressant. Avec ça, je pourrais ensuite passer le DESJEPS sur un peu plus d’un an qui équivaut à une licence, c’est à dire un bac +3 qui me permettra de passer les concours de professeur de sport. Je projette en tous cas de rester dans les métiers du sport. »
 
Un dernier mot, un remerciement ?
 
« Un grand remerciement à mon coach Jean Pierre Sicot qui s’est bien occupé de moi. Ensuite merci à toute la famille qui m’a suivi de Tahiti, à ma chérie et une dédicace spéciale pour mon père et ma copine parce que c’était leur anniversaire, mon père le 31 janvier et ma copine le 1er février ! Un beau cadeau d’anniversaire pour tous les deux ! Un merci également à Anne-Caroline Graffe qui m’aide, à Raihau Chin qui me soutient aussi. Merci à mes sponsors Teva Import et Air Tahiti Nui. » Propos recueillis par SB
 

Une médaille de bronze cette fois-ci pour Waldeck Defaix, gêné par une blessure
Une médaille de bronze cette fois-ci pour Waldeck Defaix, gêné par une blessure
Parole à Waldeck Defaix :
 
« J’ai pu participer aux championnats de France Élite 2019. Je gagne mon premier combat 13-10 et mon deuxième 24-4 mais je perds ma demi-finale 18 à 7. Après avoir fait l'impasse en 2018, je reviens en 2019 avec l'intention de partir sur une bonne note avant d'entrer en école de gendarmerie. »
 
« Je suis content d'avoir fait une médaille pour les gens qui me soutiennent et mon île mais je reste sur un goût amer car je suis convaincu de ne pas avoir donné le maximum de mon potentiel. Je me claque dix jours avant la compétition à l'ischio jambier avec des micros fissures musculaires et j'ai sérieusement pensé à ne pas faire la compétition mais avec beaucoup de volonté, de glace, de mana j'ai pu revenir en scène. Je ne cherche pas d'excuse, je sais que je reviendrai plus fort parce que je suis comme cela. »
 
« Têtu je le suis, je sais ce que c'est de perdre mais je ne saurai jamais ce que c'est d'abandonner. Merci à mon club de France 3MTKD - Montpellier Méditerranée Métropole Taekwondo, mon club de Tahiti Tefana Taekwondo, le club de crossfit Training Go Sport Santé, mes partenaires d'entraînement, ma famille, mes amis et tous ceux qui me soutiennent à Tahiti et en France. »

Taekwondo – Championnat de France : Tuarai Hery champion de France élite

Rédigé par SB le Lundi 4 Février 2019 à 11:12 | Lu 1109 fois