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Surveillance des enfants en temps périscolaire : le fiu des associations de parents


Papeete, le 16 juin 2016 - Dans un courrier adressé au maire de Papeete, la fédération des associations de parents d'élèves de l'enseignement public (Fapeep) de Papeete, expriment leur ras-le-bol. A la rentrée prochaine, ils ne veulent plus assurer la surveillance des enfants en périscolaire.
"Ça suffit!", rugit Tepuanui Snow, président de la fédération des associations de parents d'élèves des écoles publiques (Fapeep) de Papeete. Dans un courrier adressé au maire de Papeete, Tepanui Snow et les présidents des associations de parents d'élèves expliquent ne plus avoir l'intention d'assurer la surveillance des enfants avant et après l'école, ainsi que pendant les repas. Ils ont pris cette décision lors de l'assemblée générale du 25 mai dernier, à l'unanimité.
"Cela fait plusieurs années que nous souhaitons que les choses changent, mais rien n'a été fait, regrette le président. Aujourd'hui, nous disons stop. Nous voulons que la commune prenne ses responsabilités. Si demain il y a un accident dans une école, en tant que président d'une association de parents d'élèves, je ne veux pas être responsable. Je ne veux pas écopé d'une peine de prison comme le maire."
Dans leur courrier, les associations avancent notamment l'avis du Conseil d'État du 7 octobre 1986 où il est inscrit : "En ce qui concerne le service des cantines scolaires, sur lequel le secrétaire d'État appelle plus particulièrement l'attention du Conseil, les communes ne peuvent confier à des personnes privées que la fourniture ou la préparation des repas, à l'exclusion des missions qui relèvent du service de l'enseignement public et, notamment, de la surveillance des élèves." La fédération a déposé le courrier en mairie jeudi matin. Elle a aussi informé toutes les autres instances : État et Pays, afin qu'elles aussi interviennent.

PAS DE FORMATION ADAPTÉE

Pour Tepuanui Snow et les autres associations, ce n'est pas seulement le mode de surveillance qui doit changer, mais la manière dont elle est organisée. Les parents d'élèves souhaitent qu'un cadre à l'emploi soit créé. "Il faudrait par exemple qu'un statut, tel que celui des ATSEM, Agent territorial spécialisé des écoles maternelles, voit le jour."
Aussi, les associations souhaitent que les personnes qui assurent la surveillance reçoivent une formation adaptée aux besoins des enfants, comme par exemple celle des premiers secours.
Quant au devenir du personnel surveillant d'aujourd'hui, Tepuanui Snow espère les voir assimiler au cadre administratif. "Il y a environ 130 salariés des associations qui pourraient perdre 3h d'activité par semaine à la rentrée. Aujourd'hui, nous formulons le souhait que la commune prenne ces taties comme surveillantes plutôt que des inconnues. C'est dans l'intérêt de chacun. Elles connaissent déjà nos enfants et eux aussi, les connaissent déjà."
Le président se dit ouvert à toutes discussions avec la mairie pour faire le point sur la situation et évoquer leurs propositions. "Le maire a deux mois pour trouver des solutions."

Une discussion à venir avec la mairie?

A l'heure actuelle, Rémy Brillant, directeur général des services de la mairie de Papeete, nous informe qu'ils n'ont pas encore eu l'occasion de lire le courrier. Le maire et son équipe devrait en prendre connaissance dans les jours qui viennent. La Fapeep pourrait être alors conviée autour d'une table de l'hôtel de ville pour discuter de ce problème de surveillance.

Rédigé par Amelie David le Jeudi 16 Juin 2016 à 16:02 | Lu 2716 fois