Paris, France | AFP | lundi 05/10/2020 - Lundi soir verra-t-il la fin du premier acte dans la tentative de Veolia pour fusionner avec son rival Suez? Le grand actionnaire Engie doit décider s'il accepte ou non de lui vendre ses parts, mais la voie semble dégagée après que le fonds Ardian, présenté comme un recours, a renoncé à déposer une contre-offre.
Le groupe Suez a immédiatement prévenu qu'il mettrait "en oeuvre tous les moyens à sa disposition pour éviter une prise de contrôle".
Le bras de fer entre les deux fleurons français de l'eau et des déchets agite la place de Paris depuis que Veolia a annoncé fin août son intention de créer un géant mondial en rachetant l'essentiel de la participation d'Engie dans Suez, avant de lancer une OPA sur le solde des actions.
Après avoir exprimé son intérêt pour ces actions, "Ardian, fidèle aux principes de négociations non hostiles, a décidé de ne pas déposer d’offre", a expliqué lundi le fonds dans un communiqué.
"Ardian a travaillé sur une offre, soutenue par les salariés de Suez et son conseil", qui aurait nécessité six semaines de due diligence, ajoute la société d'investissement.
Le conseil d'administration d'Engie doit se réunir lundi après-midi, alors qu'expire à minuit l'offre améliorée de Veolia, qui lui propose 3,4 milliards de dollars pour 29,9% de Suez.
Engie avait dit dès mercredi soir qu'il accueillait "favorablement" cette offre. Et Veolia a accepté dimanche l'une des conditions qui lui étaient posées, en s'engageant "inconditionnellement" à ne pas déposer par la suite d'offre publique d'achat hostile sur le reste du capital de Suez.
Engie a par ailleurs prévenu dimanche, par la voix d'une porte-parole, qu'il n'examinerait "une offre alternative" à celle de Veolia "que s'il s'agit d'une offre ferme et à un prix au moins égal à celui de Veolia".
Or Ardian, apparu comme un recours la semaine dernière pour la direction et les syndicats de Suez, n'avait jusqu'ici fourni qu'une "lettre d'offre indicative".
L'Etat comme arbitre?
Suez est très remonté contre les plans de Veolia, dont l'offre "est hostile, que ce soit celle relative à l’acquisition du bloc de 29,9% ou du projet dans son ensemble", a estimé lundi son conseil d'administration.
Le conseil "regrette la précipitation du conseil d’Engie de vouloir décider sans analyse et sans discussion et dialogue préalables d’une offre alternative qui préserve l’intérêt social de Suez", ajoute-t-il.
Et il "confirme qu’il mettra en oeuvre tous les moyens à sa disposition pour éviter une prise de contrôle rampante ou un contrôle de fait".
Les deux groupes s'étaient encore affrontés dimanche par communiqués interposés.
Veolia a fait état de "discussions constructives" avec son rival et dit avoir accédé à l'une de ses demandes, en proposant d'élargir le périmètre des cessions prévues après la fusion: il serait prêt à revendre des activités dans l'eau à l'international en plus de Suez Eau France, des actifs représentant au total quelque 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Un "communiqué trompeur", a rétorqué Suez, parlant de son côté d'un "échec des discussions avec Veolia" et réaffirmant en début de soirée "son soutien au projet porté par Ardian et les actionnaires salariés", qui est selon lui "dans l’intérêt social du groupe, de ses actionnaires, salariés, clients ainsi que l'ensemble de ses parties prenantes".
La position de la direction de Suez est appuyée par les représentants syndicaux du groupe, mais aussi par des figures politiques comme Arnaud Montebourg qui a alerté dans une lettre ouverte sur un "dépeçage" de Suez, ou des députés LREM qui ont invité le ministre de l'Economie Bruno Le Maire "à donner du temps au temps":
L'Etat, actionnaire d'Engie à hauteur de 23,6% et donc en mesure d'influer sur sa décision, a tenté à plusieurs reprises ces derniers jours d'apaiser les tensions.
Bruno Le Maire avait encore appelé "solennellement" dimanche soir Suez et Veolia "à reprendre leurs discussions dans les prochaines heures afin de parvenir à un accord amiable" préservant les intérêts de chacun.
Le groupe Suez a immédiatement prévenu qu'il mettrait "en oeuvre tous les moyens à sa disposition pour éviter une prise de contrôle".
Le bras de fer entre les deux fleurons français de l'eau et des déchets agite la place de Paris depuis que Veolia a annoncé fin août son intention de créer un géant mondial en rachetant l'essentiel de la participation d'Engie dans Suez, avant de lancer une OPA sur le solde des actions.
Après avoir exprimé son intérêt pour ces actions, "Ardian, fidèle aux principes de négociations non hostiles, a décidé de ne pas déposer d’offre", a expliqué lundi le fonds dans un communiqué.
"Ardian a travaillé sur une offre, soutenue par les salariés de Suez et son conseil", qui aurait nécessité six semaines de due diligence, ajoute la société d'investissement.
Le conseil d'administration d'Engie doit se réunir lundi après-midi, alors qu'expire à minuit l'offre améliorée de Veolia, qui lui propose 3,4 milliards de dollars pour 29,9% de Suez.
Engie avait dit dès mercredi soir qu'il accueillait "favorablement" cette offre. Et Veolia a accepté dimanche l'une des conditions qui lui étaient posées, en s'engageant "inconditionnellement" à ne pas déposer par la suite d'offre publique d'achat hostile sur le reste du capital de Suez.
Engie a par ailleurs prévenu dimanche, par la voix d'une porte-parole, qu'il n'examinerait "une offre alternative" à celle de Veolia "que s'il s'agit d'une offre ferme et à un prix au moins égal à celui de Veolia".
Or Ardian, apparu comme un recours la semaine dernière pour la direction et les syndicats de Suez, n'avait jusqu'ici fourni qu'une "lettre d'offre indicative".
L'Etat comme arbitre?
Suez est très remonté contre les plans de Veolia, dont l'offre "est hostile, que ce soit celle relative à l’acquisition du bloc de 29,9% ou du projet dans son ensemble", a estimé lundi son conseil d'administration.
Le conseil "regrette la précipitation du conseil d’Engie de vouloir décider sans analyse et sans discussion et dialogue préalables d’une offre alternative qui préserve l’intérêt social de Suez", ajoute-t-il.
Et il "confirme qu’il mettra en oeuvre tous les moyens à sa disposition pour éviter une prise de contrôle rampante ou un contrôle de fait".
Les deux groupes s'étaient encore affrontés dimanche par communiqués interposés.
Veolia a fait état de "discussions constructives" avec son rival et dit avoir accédé à l'une de ses demandes, en proposant d'élargir le périmètre des cessions prévues après la fusion: il serait prêt à revendre des activités dans l'eau à l'international en plus de Suez Eau France, des actifs représentant au total quelque 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Un "communiqué trompeur", a rétorqué Suez, parlant de son côté d'un "échec des discussions avec Veolia" et réaffirmant en début de soirée "son soutien au projet porté par Ardian et les actionnaires salariés", qui est selon lui "dans l’intérêt social du groupe, de ses actionnaires, salariés, clients ainsi que l'ensemble de ses parties prenantes".
La position de la direction de Suez est appuyée par les représentants syndicaux du groupe, mais aussi par des figures politiques comme Arnaud Montebourg qui a alerté dans une lettre ouverte sur un "dépeçage" de Suez, ou des députés LREM qui ont invité le ministre de l'Economie Bruno Le Maire "à donner du temps au temps":
L'Etat, actionnaire d'Engie à hauteur de 23,6% et donc en mesure d'influer sur sa décision, a tenté à plusieurs reprises ces derniers jours d'apaiser les tensions.
Bruno Le Maire avait encore appelé "solennellement" dimanche soir Suez et Veolia "à reprendre leurs discussions dans les prochaines heures afin de parvenir à un accord amiable" préservant les intérêts de chacun.