
Sensible à l’engouement du Polynésien pour le jiu jitsu brésilien, il crée en 2014 le premier championnat de la discipline, qui connaît un succès indéniable. On peut également citer Dany Gérard de la Tahitian Top Team, fer de lance du BJJ à l’international, ou encore Hiro Lemaire de Huahine, colosse de plus de 125 kg, président de la fédération de lutte, aussi à l’aise en jiu jitsu brésilien, qu’en lutte ou en judo.
Bernard Di Rollo lance ensuite le ‘Beach Wrestling Tour’, un autre championnat, itinérant, de lutte sur sable qui lui aussi séduit les participants comme le public, une discipline ludique adaptée à nos plages et à nos passionnés des disciplines martiales.
David Proia est un autre maillon de la chaîne de la fédération de lutte et disciplines associées. Dynamique, touche à tout, comme Bernard, il est sensible à la ‘polynésianité’, il sait être à l’écoute de la jeunesse. Prof d’Eps au collège Pomaré depuis 17 ans, la jeunesse il connaît. Il est également le coach de Jonathan Biarez, un des espoirs polynésiens de la lutte, un sport olympique

L’aboutissement ultime, pour David, serait le MMA. Pour certains de ses pratiquants, pas tous, le MMA reste LA discipline absolue, celle qui réunit tous les arts martiaux. La fédération de lutte a justement demandé l’agrément pour le MMA.
Selon David, le dossier est solide. Il a été monté avec patience, pour ‘faire les choses bien, de manière encadrée’. En tous cas, grâce à toutes ces individualités, la jeunesse polynésienne trouve un exutoire, une activité à pratiquer. Pour certains, comme Dany Gérard, cela se termine par le haut niveau, pour Raihere Dudes par la création d’un club, pour Haunui Otcenacek par le coaching. Chacun y trouve son bonheur et un espoir d’avenir, de construction de soi à travers le combat avec les autres, dans le respect des règles de l’art.

Satisfait de cette première compétition de lutte ?
« Plus que satisfait, presque une cinquantaine de combattants, pour une première c’est très bien. L’ambiance était exceptionnelle. Une véritable ‘arène’, toute une salle était focalisée sur les combats. C’est comme s’il s’agissait de ‘règlements de comptes’ mais dans les règles. Pour moi la lutte est un sport culturel pour le Polynésien, sous une forme qui a évolué. C’est quelque chose qui existait dans le passé ancestral, je fais allusion au Maona. Les jeunes ont accroché et y ont pris du plaisir. »
Comment tu décrirais la particularité de la lutte, par rapport au jiu jitsu, au judo ?
« La lutte se distingue par sa soumission par plaquage des deux omoplates au sol pendant plus d’une seconde, avec une défense qui lui est propre, sur le ventre, contrairement au jiu jitsu où l’on peut voir des combattants en position de défense sur le dos. Ce sont des automatismes que les jeunes vont devoir acquérir pour entrer réellement dans l’activité. Beaucoup de pratiquant de jiu jitsu ont des résistances car ils ont peur que ça les desserve en BJJ, alors qu’il faut avoir l’esprit ouvert et se diversifier. »
Quels sont les sportifs qui ‘sortent du lot’ ?
« Jonathan Biarez bien sûr, qui fut médaillé de bronze lors des derniers Océanias mais également Tamatea Taataroa, Tous deux gagnent dans leur catégorie, - de 86 kg et – de 97 kg. Cette compétition sert de pré-sélective pour les Océanias qui auront lieu en mars 2016 à Hamilton en Nouvelle Zélande. On espère en faire une 2e début 2016 pour donner sa chance à tout le monde. Ces deux là, c’est sûr, ont pris une bonne option. »
Tu a été toujours ouvert à ce qui est nouveau, le MMA notamment ?
« C’est Daniel Ray qui m’a transmis cet esprit d’ouverture. J’étais à la fac de Lyon, j’étais à la base un judoka. Il m’a aiguillé vers d’autres disciplines, j’ai fait du Sambo, du pieds poings, de la boxe française. Alors oui, on s’intéresse au MMA qui figure dans nos statuts. On attend l’agrément des instances pour août-septembre. Le MMA serait pour un public de pratiquants confirmés. Avec la lutte, qui se pratique avec très peu de moyens, un short et un t-shirt, on a plein de projets éducatifs et sportifs à proposer pour la jeunesse polynésienne.»


