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Souvenirs, souvenirs : Tahiti Autrefois, la machine à remonter le temps


La ville de Papeete dans les années 50. Photo : Tahiti autrefois
La ville de Papeete dans les années 50. Photo : Tahiti autrefois
PAPEETE, le 17 septembre 2014 - Il y a deux ans, un amoureux de la Polynésie et de ses habitants Jean Christophe Drouard, décide de créer sa page Facebook, non pas pour raconter sa « life », mais pour rendre hommage à sa terre d’accueil. Déjà plus de 21 200 fans et cela continue.

Jean Christophe Drouard, 47 ans est sur le fenua depuis 2007. Cet ancien agent artistique ayant œuvré notamment auprès du ministère de la culture français plusieurs années durant, avait souhaité changer d’horizon. Lorsqu’il arrive en Polynésie, il s’attache aussitôt à ses habitants ainsi qu’à leurs traditions qui font de ce petit bout du monde « un lieu à part ! » avoue l’intéressé. « Je vis ici et c’est une chance de pouvoir connaître ce peuple si généreux. »

L’envie de créer la page Facebook « Tahiti autrefois » est née d’une volonté de « remercier ce pays qui me donne tant et que j’aime par-dessus tout. » souligne Jean-Christophe Drouard et de nous expliquer la manière dont il alimente cette rubrique devenue incontournable : « En fait, les photos et séquences de films proviennent de contributeurs mais j’ai aussi effectué de grosses recherches pour permettre une mise-à-jour régulière et dynamique de la page Tahiti Autrefois. Le succès est tel que des personnages publics tels que Guy Laurens et Gabilou vont m’envoyer des photos. »

En effet, cette « machine à remonter le temps » représente un patrimoine de 940 photos et plus de 19 000 commentaires, soit une vingtaine par clichés. Ces derniers, qui datent d’époques différentes, sont envoyés depuis la Polynésie française, mais également des pays étrangers tels que les Etats-Unis et la France. La nostalgie est l’affaire de tous et toutes. Les vahinés occupent une place importante dans ces souvenirs. On y retrouve des anciennes miss, ou tout simplement des jeunes filles reconnues par leurs descendants. « J’ai des témoignages de personnes qui consultent régulièrement la page et ils avouent qu’ils ont tous eu, au moins une fois, les larmes aux yeux car ils y ont vu telle ou telle autre personne qu’ils ont connu et qui ont disparu aujourd’hui. »

Presqu’un siècle d’histoire polynésienne

Aujourd’hui, ils sont plus de 21 258 « facebookers » à s’intéresser à ce passé qui couvre une large période de notre histoire. Plus de 80 années de mémoires d’hommes et de femmes qui ont fortement marqué la vie du peuple polynésien. Comment ne pas être ému à la vision d’anciens clichés du Maeva Beach sous ses plus beaux jours ou encore des rues de Papeete à différentes époques et sous divers angles. Pour les habitués, bon nombre disent qu’avec « toutes les photos des rues de Papeete, il est quasiment possible de faire un grand panoramique et de reconstituer la ville. » ?

Les photos deviennent presque sacrées lorsque certains retrouvent une mère, un père ou un frère disparu « c’est pour cela que Tahiti Autrefois doit continuer, il faut aider celui qui est derrière. » nous dit Vahinemoea de la côte ouest, une « accroc » de la page en question. Bertrand, un retraité de la marine a les yeux embués face à son écran d’ordinateur. Il croit reconnaître un ami tahitien qui vendait ses châtaignes sauvages que l’on appelle ici le « mapé » dans les années 70, « Il s’appelait Raha ou Taa, quelque-chose comme ça. Il était tout le temps placé non loin de la fontaine de l’actuelle place Vai’ete. Quand on le voyait, il nous saluait et jouait parfois de la guitare.» Des souvenirs comme celui-ci sont relatés chaque jour, provoquant souvent de beaux échanges entre ceux qui ont connu les mêmes personnes, à la même époque.

« On ne sort jamais indemne de Tahiti autrefois ».

Jean Christophe Drouard le concède « face au succès de cette page, je compte organiser un évènement en 2015 qui tournerait autour de Tahiti Autrefois. » Le succès de cette rubrique tient au fait que chaque polynésien a une part de son histoire dans cette page. Sans oublier les milliers d’étrangers, métropolitains pour la plupart, qui ont connu les plus belles années du fenua. « On ne sort jamais indemne de Tahiti autrefois. » concède Heitiare de l’île de Moorea.

Face donc à ces belles histoires, il paraissait tout à fait naturel de parler de ce monde d’avant, où Tahiti et ses îles respiraient encore la simplicité, le bonheur et la tiare Taina. « Aujourd’hui, c’est tout cela qui nous manque. » avoue Myrna, une habitante de Punaauia. S’il est impossible de revivre le passé, il est encore possible de le contempler via Tahiti autrefois. Pour ceux et celles qui souhaiteraient contribuer à l’évolution du site, il suffit tout simplement de taper : Tahiti autrefois via votre compte Facebook et de laisser un message.

TP



Rédigé par TP le Mardi 16 Septembre 2014 à 16:47 | Lu 3819 fois