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Sommet des pays mélanésiens du 19 au 21 juin à Nouméa


Victor Tutugoro
Victor Tutugoro
NOUMÉA, 12 juin 2013 (AFP) - Les pays mélanésiens du Groupe du Fer de Lance (GMFL) tiendront leur sommet annuel du 19 au 21 juin prochains en Nouvelle-Calédonie, sous la présidence des indépendantistes kanaks, ont indiqué jeudi les organisateurs.

Créé en 1988, pour soutenir la revendication d'indépendance des Kanaks de Nouvelle-Calédonie, le Fer de Lance regroupe quatre pays mélanésiens - Fidji, Vanuatu, Iles Salomon et Papouasie Nouvelle-Guinée - ainsi que le FLNKS (Front de Libération National Kanak Socialiste).

La présidence de cette organisation, apôtre de la décolonisation, tourne tous les deux ans et a été confiée à Victor Tutugoro du FLNKS, jusqu'en 2014.

"Ce sommet est important pour que la région soit témoin du processus de décolonisation, qui s'achève en Nouvelle-Calédonie et que le pays y trouve sereinement sa place", a déclaré à l'AFP M.Tutugoro.

En vertu de l'accord de Nouméa, signé en 1998 entre l'Etat, le FLNKS et les non-indépendantistes, la Nouvelle-Calédonie s'émancipe progressivement de la tutelle de la France. Un référendum d'autodétermination doit avoir lieu entre 2014 et 2018.

Actuellement, les partisans du maintien dans la France sont électoralement majoritaires.

Interrogé sur le positionnement politique du FLNKS depuis la création du GMFL, M.Tutugoro a indiqué que "les choses avaient évolué".

"A cette époque, la France faisait des essais nucléaires en Polynésie française, il y avait eu l'affaire du Rainbow Warrior. Aujourd'hui, le concept d'indépendance 'pure et dure' a évolué en décolonisation et émancipation".

"Nous ne prônons pas une indépendance d'exclusion. Il s'agit de reformuler les liens avec l'autorité de tutelle", a-t-il déclaré

A l'occasion de ce sommet, les dirigeants doivent se pencher sur le développement de la région au cours des 25 ans à venir et apporter leur soutien aux séparatistes de la province indonésienne de Papouasie occidentale.

Une délégation de la Coalition Nationale pour la Libération de West Papua a été invitée à ce sommet, à l'instar d'Oscar Temaru, leader indépendantiste de Polynésie française.

Controverse autour de la venue à Nouméa du Premier ministre de Fidji

Franck  Bainimarama
Franck Bainimarama
La venue la semaine prochaine à Nouméa du Premier ministre de Fidji, Franck Bainimarama, arrivé au pouvoir après un coup d'Etat en décembre 2006, suscite la controverse en Nouvelle-Calédonie.

Le dirigeant fidjien va participer du 19 au 21 juin au sommet annuel du Groupe du Fer de Lance Mélanésien (GFLM), actuellement présidé par les indépendantistes kanaks du FLNKS.

Cette organisation, militante de la décolonisation, regroupe quatre pays mélanésiens (Fidji, Vanuatu, Iles Salomon, Papouasie Nouvelle-Guinée) et le FLNKS.

Dans une lettre adressée à Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, Philippe Gomes, député UDI de l'archipel, a fait part de "sa totale désapprobation" concernant la venue de M.Bainimarama.

Dénonçant " la dictature militaire" à Fidji, le parlementaire affirme que "le processus démocratique, qui devait conduire à la rédaction d'une nouvelle Constitution en 2013 et à l'organisation d'élections générales en 2014, est en panne".

Philippe Gomes a demandé à Laurent Fabius de "de bien vouloir rejeter toute demande de visa d'entrée émanant de M.Bainimarama".

Interrogé sur cette affaire, Victor Tutugoro, actuel président du Fer de Lance, a indiqué à l'AFP qu'à "sa connaissance le visa n'avait pas été refusé" au Premier ministre fidjien.

"Il y a quelques semaines Franck Bainimarama s'est rendu sur le sol français pour acheter deux Airbus et négocier l'achat de trois ATR. Je ne vois pas pourquoi il pourrait aller sur le sol national français et pas en Nouvelle-Calédonie", a déclaré Victor Tutugoro.

cw/sma

Rédigé par () le Mercredi 12 Juin 2013 à 15:29 | Lu 782 fois