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Sculptures géantes, déguisements: trois jours d'attractions et de folie metal au Hellfest


Clisson, France | AFP | vendredi 16/06/2017 - "J'ai pas regardé l'affiche, y'a quoi ce soir?": des dizaines de milliers de personnes, souvent déguisées, ont afflué vendredi à Clisson (Loire-Atlantique) pour trois jours de musiques extrêmes au Hellfest, immense "parc d'attractions" pour métalleux. 
Poubelles en forme de crânes, os géants en guise de bancs pour les festivaliers grimés en poussin, légionnaire ou chef indien. "Ils ont réussi à faire un Disneyland pour les métalleux!", s'exclame "Soeur Selim", Lillois de 28 ans déguisé en religieuse, devant une statue monumentale en hommage à Lemmy Kilmister, l'ex-chanteur britannique de Motorhead, mort fin 2015. 
"C'est le seul festival en France où il y autant de scènes ou de décors faits pour les festivaliers, c'est le paradis des métalleux ici", poursuit cet amateur de métal depuis l'âge de neuf ans. Il était venu une première fois il y a un an pour "l'affiche et (ses) groupes préférés". Il est revenu "pour l'ambiance" et "les gens de tous âges, de toutes catégories sociales, des couples de vieux de 70 ans qui arrivent en Harley Davidson ou en camping-car". 
"Il y a une émotion en plus, une symbiose entre toutes ces personnes qui fait que tout le monde est gentil, tout le monde picole à mort et écoute en paix du métal", affirme Selim, croix pendant sur le torse et pichet de bière à la main. 
Pour la deuxième année consécutive, le Hellfest, plus gros festival de musiques extrêmes en France, a écoulé la totalité des 53.000 billets à 200 euros pour les trois jours dès octobre, soit plus d'un mois avant l'annonce de l'affiche avec Aerosmith et 160 groupes. 
Sous un soleil de plomb, les festivaliers, dont le quart vient de l'étranger, profitent d'une pause entre deux riffs de guitares pour se tartiner de crème solaire ou chercher un peu de fraîcheur à l'ombre d'une installation scénique, d'un avion ou d'un camion militaire. 
 

- 'On entre ici et on est ailleurs' -

 
 
Accompagné de deux amis, tous vêtus d'un tee-shirt représentant une licorne, José, Parisien de 33 ans, apprécie le "bonheur de venir avec un déguisement", sous un brumisateur. 
"L'ambiance est absolument incroyable! C'est un investissement qui est sûr, il n'y a pas de barrières, pas de limites, tout le monde se lâche. Et la déco, c'est esthétique, c'est monumental, c'est réfléchi. Pour nous ce sont des oeuvres d'art", lance le trentenaire, "toujours étonné" quand il vient dans ce "parc d'attractions pour adultes qui aiment la musique un peu trash". 
Un côté Disneyland totalement assumé par le créateur et directeur du festival, Ben Barbaud, qui consacre une bonne partie du budget du Hellfest (autour de 19 millions d'euros) à améliorer d'année en année les installations et les décors dantesques à la Mad Max qui s'enflamment la nuit. Pour sa 12e édition, le site de la "fête de l'enfer", légèrement agrandi, est notamment doté de bornes wifi ou d'un pipeline pour alimenter tous les bars en bière. 
"C'est un festival atypique. On entre ici et on est ailleurs, on oublie tout. C'est un festival qui nous fait voyager, un parc d'attractions musical qui fait le charme du Hellfest et le distingue des autres", témoigne au pied de la grande roue Brigitte, attendant avec son mari Luc le concert de la première tête d'affiche, le groupe britannique Deep Purple. 
"J'ai même pas regardé l'affiche, y'a quoi ce soir?", demande Nico, Parisien de 37 ans, à proximité de la "Warzone", la scène dévolue au punk et au hardcore, un foulard rouge noué autour du cou. "La décoration, ça s'enrichit d'année en année. Il y a un souci du détail, la musique devient secondaire, on est là pour boire un coup avec les copains, pour regarder un peu ce qu'il y a de nouveau, pour se balader", dit-il. 

le Vendredi 16 Juin 2017 à 04:53 | Lu 541 fois