Paris, France | AFP | vendredi 05/07/2024 - Nestlé France a annoncé vendredi sa mise en examen dans l'enquête sur les pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E. coli suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants, un scandale qui a durablement plombé le marché des pizzas surgelées.
En 2022, deux enfants sont morts et des dizaines d'autres tombés malades. Leurs parents témoignent alors du remord de leur avoir servi les pizzas incriminées et de la crainte de séquelles, en particulier aux reins.
Une filiale exploitant l'usine de Caudry (Nord), où les pizzas avaient été fabriquées, et Nestlé France ont été mis en examen "respectivement les 2 et 4 juillet derniers", selon un communiqué de l'entreprise.
D'après une porte-parole de Nestlé France interrogée par l'AFP, les chefs de mise en examen sont "homicide involontaire, blessures involontaires et tromperie". Sollicité, le parquet de Paris n'a pas donné suite.
Depuis Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), Jennifer, mère de la petite Elea, aujourd'hui âgée de cinq ans, s'est dite "très soulagée" de cette mise en examen. Elle attend "avec impatience" un procès.
Sa fille figurait "parmi les 15 enfants les plus touchés" et avait été hospitalisée près de trois semaines, a-t-elle expliqué à l'AFP vendredi.
"Deux ans après, on n'oublie pas, on apprend seulement à vivre avec ce traumatisme", a témoigné une autre maman, Sonia, résidente de la Vienne, dans un message à l'AFP. Sa fille, alors âgée de sept ans, avait dû être hospitalisée pour une pyélonéphrite. Celle-ci "va mieux" aujourd'hui, a indiqué Sonia, "reconnaissante de l'avoir encore à [ses] côtés".
Pour l'avocat Pierre Debuisson, qui représente une soixantaine de victimes, la mise en examen de Nestlé est "une étape cruciale dans la compréhension de l'origine de ce drame".
Il espère que cela "incitera vivement les grands groupes agroalimentaires à renforcer considérablement les contrôles internes afin de garantir la sécurité alimentaire des consommateurs".
"La justice pénale avance enfin dans cette affaire aux conséquences dramatiques, nous espérons que cela contribuera à dégager toutes les responsabilités, quelles qu'elles soient", a réagi de son côté François Lafforgue, avocat de l'association de défense des consommateurs Foodwatch France.
En parallèle de la procédure judiciaire, "un accord d'indemnisation a été passé avec une soixantaine de familles et des discussions sont toujours en cours avec d'autres", a indiqué Nestlé France à l'AFP, expliquant que cette "démarche amiable a[vait] pour objectif d'apporter un soutien immédiat aux familles".
- Usine vendue -
Santé publique France (SPF) et la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) avaient été alertées en février 2022 par une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par la bactérie E. coli.
La plupart des enfants présentaient un syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui se traduit généralement par une insuffisance rénale aiguë et de graves problèmes sanguins.
Un lien a été rapidement établi par les autorités sanitaires avec la consommation de pizzas par les enfants. Nestlé avait rappelé ses produits de marque Fraîch'Up et fermé les deux lignes de production de son usine nordiste.
La filiale française du leader mondial de l'agroalimentaire avait estimé que "l'hypothèse la plus probable" était celle d'une "contamination de la farine" utilisée dans la fabrication de la pâte à pizza. Selon la préfecture, des inspections sanitaires ont mis en évidence "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication".
Le scandale a durablement terni l'image de l'industriel et des pizzas surgelées.
Un an après l'affaire, Nestlé a annoncé la fermeture définitive de l'usine de Caudry, qui avait partiellement redémarré quelques mois plus tôt, évoquant la chute des ventes.
L'entreprise a revendu le site en février 2024 à la société italienne Italpizza, qui a expliqué vouloir redémarrer la production à l'automne 2024.
En 2022, deux enfants sont morts et des dizaines d'autres tombés malades. Leurs parents témoignent alors du remord de leur avoir servi les pizzas incriminées et de la crainte de séquelles, en particulier aux reins.
Une filiale exploitant l'usine de Caudry (Nord), où les pizzas avaient été fabriquées, et Nestlé France ont été mis en examen "respectivement les 2 et 4 juillet derniers", selon un communiqué de l'entreprise.
D'après une porte-parole de Nestlé France interrogée par l'AFP, les chefs de mise en examen sont "homicide involontaire, blessures involontaires et tromperie". Sollicité, le parquet de Paris n'a pas donné suite.
Depuis Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), Jennifer, mère de la petite Elea, aujourd'hui âgée de cinq ans, s'est dite "très soulagée" de cette mise en examen. Elle attend "avec impatience" un procès.
Sa fille figurait "parmi les 15 enfants les plus touchés" et avait été hospitalisée près de trois semaines, a-t-elle expliqué à l'AFP vendredi.
"Deux ans après, on n'oublie pas, on apprend seulement à vivre avec ce traumatisme", a témoigné une autre maman, Sonia, résidente de la Vienne, dans un message à l'AFP. Sa fille, alors âgée de sept ans, avait dû être hospitalisée pour une pyélonéphrite. Celle-ci "va mieux" aujourd'hui, a indiqué Sonia, "reconnaissante de l'avoir encore à [ses] côtés".
Pour l'avocat Pierre Debuisson, qui représente une soixantaine de victimes, la mise en examen de Nestlé est "une étape cruciale dans la compréhension de l'origine de ce drame".
Il espère que cela "incitera vivement les grands groupes agroalimentaires à renforcer considérablement les contrôles internes afin de garantir la sécurité alimentaire des consommateurs".
"La justice pénale avance enfin dans cette affaire aux conséquences dramatiques, nous espérons que cela contribuera à dégager toutes les responsabilités, quelles qu'elles soient", a réagi de son côté François Lafforgue, avocat de l'association de défense des consommateurs Foodwatch France.
En parallèle de la procédure judiciaire, "un accord d'indemnisation a été passé avec une soixantaine de familles et des discussions sont toujours en cours avec d'autres", a indiqué Nestlé France à l'AFP, expliquant que cette "démarche amiable a[vait] pour objectif d'apporter un soutien immédiat aux familles".
- Usine vendue -
Santé publique France (SPF) et la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) avaient été alertées en février 2022 par une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par la bactérie E. coli.
La plupart des enfants présentaient un syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui se traduit généralement par une insuffisance rénale aiguë et de graves problèmes sanguins.
Un lien a été rapidement établi par les autorités sanitaires avec la consommation de pizzas par les enfants. Nestlé avait rappelé ses produits de marque Fraîch'Up et fermé les deux lignes de production de son usine nordiste.
La filiale française du leader mondial de l'agroalimentaire avait estimé que "l'hypothèse la plus probable" était celle d'une "contamination de la farine" utilisée dans la fabrication de la pâte à pizza. Selon la préfecture, des inspections sanitaires ont mis en évidence "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication".
Le scandale a durablement terni l'image de l'industriel et des pizzas surgelées.
Un an après l'affaire, Nestlé a annoncé la fermeture définitive de l'usine de Caudry, qui avait partiellement redémarré quelques mois plus tôt, évoquant la chute des ventes.
L'entreprise a revendu le site en février 2024 à la société italienne Italpizza, qui a expliqué vouloir redémarrer la production à l'automne 2024.