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Salariés en sursis au restau du golf


Atonia Teriinohorai, secrétaire général de O oe to oe rima avec Paula ancienne employée du Green Pearl Restautant
Atonia Teriinohorai, secrétaire général de O oe to oe rima avec Paula ancienne employée du Green Pearl Restautant
Tahiti , le 12 juin 2025 – Quatre salariés du Green Pearl Restaurant au golf de Moorea sont en attente de leurs indemnités et surtout de leur licenciement pour pouvoir postuler ailleurs puisque le restaurant est fermé depuis trois mois. “ Souffrance mentale et physique ” , “ insomnie ” , “ on va bientôt m’expulser ”, c’est le calvaire quotidien des anciens employés. La Socredo , propriétaire de l’établissement, assure que dès que la procédure de liquidation sera terminée , “ nous pourrons récupérer les clés et nous rouvrirons le restaurant avec une reprise de tous les salariés ”.

En mars dernier,Paula Arui raconte qu’elle et ses collègues se retrouvent du jour au lendemain sans travail puisque la SARL T2M-Tama’a maita’i Moorea, dirigée par Patrick Seurot, a été mise en liquidation judiciaire en février dernier. En effet, depuis 2021,Patrick Seurot avait pris en location gérance le Green Pearl Restaurant dont la Socredo est propriétaire. Sauf qu’au fil des années, Patrick Seurot avait du mal, selon nos informations, à assurer certaines charges telles que les loyers ou encore les cotisations à la Caisse de prévoyance sociale. Aujourd’hui,quatre salariés se retrouvent sur le carreau.

“On se retrouve comme des parias de la société”

“Il n’y a pas eu une once de respect pour nous”, assure Paula Arui. Elle s’en souvient encore comme si cela s’était passé hier. “On était off, ce jour-là, on nous a appelés pour remettre les clés et nous dire de prendre nos effets personnels et on était dehors.”
 
Paula Arui pointe du doigt le liquidateur judiciaire car il ne leur donne aucune nouvelle. “On n’a pas un rond sur notre compte ! J’ai une maison à louer, un autre collègue a un prêt à la banque, il y en a qui ont des enfants en bas âge qui vont à l’école. On a besoin de payer nos factures comme l’eau, l’électricité et il faut aussi qu’on mange.” Elle assure qu’heureusement que sa famille et ses amis sont présents et la soutiennent moralement et financièrement. “C’est une souffrance (…) mentale et aussi physique car on ne dort plus la nuit (…). On cogite et on cogite et on se dit comment est-ce qu’on va s’en sortir ? (…) Il y a juste un homme qui bloque tout.”
 
Paula Arui a décidé de s’exprimer en espérant que cela fasse avancer les choses puisqu’à ce jour, elle n’a toujours pas reçu sa lettre de licenciement et ne peut donc rien faire administrativement ni même postuler ailleurs, assure-t-elle. “On se retrouve comme des parias de la société, mis de côté comme des malpropres, on ne mérite pas cela (…). On est obligés de faire les marchés aux puces pour vendre nos affaires personnelles, on survit et peut-être qu’on va bientôt m’expulser.” 

“Nous rouvrirons le restaurant avec une reprise de tous les salariés”

Le secrétaire général de O oe to oe rima, Atonia Teriinohorai, a été approché par ces anciens salariés. Il affirme que lorsque que la Socredo a repris le golf de Moorea, “cela nous a rassurés et on s’est dit qu’il ne pouvait pas y avoir de faillite”. Il affirme que le personnel dédié au golf ne rencontre pas de problèmes contrairement à ceux du restaurant.
 
Le syndicaliste dénonce le fait que “les salariés ont été pris au dépourvu puisqu’on ne les a pas informés de la situation, sauf le jour où on leur a dit que la société était en difficulté et qu’ils étaient à la porte.”
 
Atonia Teriinohorai rappelle qu’il y a des règles à respecter et que les salariés devaient être avertis de la situation et surtout toucher des indemnités, ce qui n’est toujours pas le cas trois mois plus tard.
 
Selon lui, le liquidateur judiciaire “veut d’abord se payer alors que la loi précise bien qu’avec l’argent récupéré, tu paies d’abord les salariés car ils sont prioritaires. Il (le liquidateur judiciaire, NDLR) a demandé à la Socredo de lui payer trente millions de francs et il va donner les miettes aux employés. C’est inadmissible.”
 
Toujours selon le syndicaliste, la Socredo aurait entamé un recours contre le liquidateur judiciaire.
 
Contacté, le directeur général de la Socredo Régis Chang a simplement assuré “être triste pour les quatre salariés victimes d’un licenciement suite à la liquidation judiciaire de l’exploitant gérant”. Il explique dépendre de la “procédure de liquidation” toujours en cours. Et que “dès qu’elle sera close, nous pourrons récupérer les clés et nous rouvrirons le restaurant avec une reprise de tous les salariés”.
 
Et selon nos informations, la Socredo aurait même déjà une personne qui serait prête à reprendre le restaurant.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 16 Juin 2025 à 19:09 | Lu 3775 fois