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SUP Race – Stéphan Lambert : Le point sur le développement du SUP

Le championnat de Polynésie de stand up paddle 2017 vient de s’achever, il y avait pas moins de 18 courses au programme. Niuhiti Buillard s’impose devant Lorenzo Bennett et Rete Ebb. Nous avons pu interviewer Stéphan Lambert, responsable de la commission SUP à la fédération de surf, artisan du développement du SUP en Polynésie.


Pas moins de 18 courses ont composé le championnat 2017
Pas moins de 18 courses ont composé le championnat 2017
Pas moins de 18 courses étaient au programme du championnat de Polynésie 2017 de stand up paddle race, cette discipline qui se développe en Polynésie comme dans d’autres pays du monde. C’est Niuhiti Buillard qui tire son épingle du jeu comme en 2016, il est sacré champion de Polynésie de SUP race 2017, devant Lorenzo Bennett 2e et Rete Ebb 3e, le Super Aito barreur d’Edt Va’a.
 
Tamarua Cowan le waterman est 4e, devant Manatea Bopp Dupont, coéquipier de Rete Ebb à Edt Va’a qui s’offre une belle 5e place, devant Steeve Teihotaata 6e, l’autre ténor d’Edt Va’a. Lono Teururai le fa’oro d’Edt Va’a et Eric Léou-on complètent le top 8. Dans la catégorie – de 20 ans, c’est le jeune prodige Keoni Sulpice qui s’impose suivi de Tiavarau Chang, Marotea Wong Hen, Heimoana De Longeaux, Keahi Agnieray…
 
Selon Stéphan Lambert, responsable de la commission SUP au sein de la fédération tahitienne de surf dont dépend la discipline, « Le SUP représente 170 licenciés sur les 500 licenciés au total de la fédération de surf. 130 personnes environ ont participé au championnat. ». Teva Zaveroni, autre acteur important dans le développement de la discipline, regrette lui qu’il n’y ait pas eu de délégation prévue pour les Championnats du monde ISA.
 
Pas de championnats du monde ISA
 
Il y a en effet deux échéances internationales importantes pour la discipline, les Pacific Paddle Games en Californie en octobre, le rendez-vous du monde professionnel, et les championnats du monde ISA, une compétition de prestige. Il a fallu faire des choix et Stéphan Lambert a opté pour la Californie plutôt que le Danemark où les championnats du monde sont prévus du 1 au 10 septembre 2017, c’est à dire en ce moment.
 
La Polynésie française compte désormais de nombreux Tahitiens dans le Top 100 du classement mondial SUP Racer, notamment Georges Cronsteadt 8e, Steeve Teihotaata 14e, Enzo Bennett 35e, Rete Ebb 37e, Yoann Cronsteadt 59e, Tamarua Cowan 76e, Manatea Bopp Dupont 78e et Niuhiti Buillard 91e. Plusieurs observateurs se sont étonnés de l’absence du clan tahitien à Copenhague, Georges Cronsteadt avait obtenu une belle médaille de bronze aux championnats 2016. SB

Stéphan Lambert, responsable de la commission SUP à la fédé de surf
Stéphan Lambert, responsable de la commission SUP à la fédé de surf
Parole à Stéphan Lambert :
 
Le championnat local prend de l’importance ?
 
« La création d’un championnat, c’est essentiel pour créer une vraie hiérarchie dans la discipline. Le championnat, depuis deux ans, c’est 18 courses avec un minima de 8 courses. Le prone paddle board, c’est 17 courses pour un minima de 7 courses. L’athlète polynésien peut s’intéresser vraiment à la discipline. Quand tu as un championnat aussi étoffé que cela, cela donne des vocations, on peut s’y mettre sérieusement, ce n’est plus la balade du week end. »
 
Il y a les échéances internationales ?
 
« Le championnat a été mis en place de manière stratégique, du mois de février au mois d’août. On laisse ainsi le temps pour les sélectives pour les deux principaux objectifs internationaux, notamment les Pacific Paddle Games pour des raisons évidentes, la mise en contact direct du Polynésien avec le monde du SUP professionnel, la rencontre avec tous les sponsors potentiels. L’autre objectif, plus fédéral, c’est l’ISA. »
 
Une étape a été franchie avec la création d’un Team ?
 
« La marque Mistral était déjà présente à Tahiti depuis 2014 représentée par Laurent Grimaud, elle avait déjà engagé des contacts avec Steeve Teihotaata. J’ai eu la chance de connaître les gens de Mistral, dont Steve West qui est un écrivain et qui est très impliqué dans le monde de la rame, va’a hoe, va’a ono, pirogue à voile et tout ce qui touche à ces sports là. »
 
« Ils sont venus participer au Ironmana de Bora Bora, cela leur a ouvert les yeux sur le fait qu’il fallait vraiment avoir des athlètes de la mer, des athlètes polyvalents. On est partis là dessus, mais la condition c’était que les riders soient sous contrat avec des salaires, en échange de l’utilisation de leur image. Beaucoup de marques font des échanges marchandise avec les riders mais cela ne fait pas avancer le système. »
 
« Avoir une marque qui investit dans l’humain et dans la destination touristique, cela nous a permis d’avoir un bon support avec Air Tahiti Nui, on a créé un team qui s’est étoffé avec la venue de Bruno Tauhiro, Rete Ebb et moi au poste de team Manager. On a un vrai team qui peut se permettre d’aller à l’extérieur. Et on a pas d’obligation de résultat. »

Keoni Sulpice, Niuhiti Buillard et Lorenzo Bennett
Keoni Sulpice, Niuhiti Buillard et Lorenzo Bennett
C’est plutôt rare un sponsor qui paye ?
 
« Oui, car les budgets marketing sont alloués en fonction du volume de vente, donc si Tahiti ne vend pas beaucoup de planches, la maison mère ne donne pas beaucoup de moyens. Par contre, ici on peut faire rêver à travers l’imagerie et ça il y en a qu’il l’ont compris. Les marques viennent, font des shootings, s’en vont mais cela laisse peu pour l’athlète polynésien. »
 
« Avec Mistral, j’ai la chance d’être team Manager, mais surtout de m’occuper de leur marketing au niveau international en créant du contenu avec du lifestyle, de l’image autour du feeling que la marque peut véhiculer, en dehors d’avoir du résultat sur les planches. »
 
Il y a eu un déplacement en Caroline du Nord ?
 
« Oui, il a été très positif au niveau de la cohésion de groupe. Le résultat aurait pu être encore meilleur si le rider tahitien n’était pas aussi timide, pas dans les rapports humains mais dans le fait de s’affirmer lors des compétitions. Il vient de loin, il fait froid, les gens le regardent comme un rameur exotique qui amène un peu de soleil dans l’événement, mais il est bien plus que ça. »
 
« Georges Cronsteadt a ouvert la voie, et derrière lui il y a un paquet de gars qui peuvent bousculer la hiérarchie mondiale. Nos petits Tahitiens sont bloqués sur les îles mais quand ils viennent, ils font mouche à chaque fois. On est peu nombreux, pourtant on rivalise avec les grandes nations comme les Etats Unis ou l’Australie. » Propos recueillis par SB

Rédigé par SB le Vendredi 1 Septembre 2017 à 13:01 | Lu 2796 fois