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SNCF: Macron veut "aller au bout" de la réforme, la grève reprend à 20H00


France | AFP | jeudi 12/04/2018 - Emmanuel Macron veut "aller au bout" de la réforme "indispensable" de la SNCF, a-t-il dit jeudi sur TF1, en appelant les syndicats de cheminots "au calme" avant un nouvel épisode de grève de deux jours -le troisième- débutant à 20H00.
Le trafic s'annonce moins perturbé vendredi que lors des jours précédents. La SNCF prévoit de faire circuler vendredi un TGV et un TER sur trois, ainsi que deux Transilien sur cinq et  un train Intercités sur cinq. Le trafic international sera "normal" pour les Eurostar, "quasi normal" pour les Thalys, tandis qu'un train Lyria sur six circulera.
Selon le directeur général adjoint du groupe, Mathias Vicherat, 38% des personnels indispensables à la circulation des trains seront en grève vendredi, soit dix points de moins que lors du premier épisode de la grève (48%).
Le président Macron a insisté sur le caractère "indispensable" de la réforme de la SNCF, qui  "doit se réorganiser", tout en appelant les syndicats "au calme". "Je les ai entendus", a-t-il assuré, "mais la bonne réponse, ce n'est pas d'arrêter de faire la réforme, c'est de la faire ensemble".
"Je respecte les syndicats" et "cette lutte", a-t-il affirmé, "je leur dis juste: n'ayez pas de crainte illégitime", ni de "fausses peurs".
Les cheminots qui "sont rentrés avec (le) statut" à la SNCF "resteront dans le statut parce que c'est un contrat", même s'ils sont transférés dans une autre entreprise après l'ouverture à la concurrence, a-t-il ajouté. "Donc on ne leur demande pas d'efforts, on leur dit juste d'accepter" la suppression de ce statut pour "les nouveaux" embauchés, dont les contrats seront basés sur "la convention" collective du transport ferroviaire "qui va se définir ensuite", a-t-il souligné.
La SNCF "sera une entreprise publique à capitaux 100% publics". Sa dette de quelque 50 milliards d'euros sera reprise en partie "dès le début", puis le reste "progressivement", en fonction de l'avancée des réformes, a-t-il indiqué. Et l'État "va investir 10 millions d'euros par jour pendant 10 ans" pour "entretenir les lignes", a-t-il rappelé.
Le chef de l'Etat a demandé aux syndicats "d'avoir toute la considération qu'il faut" pour les Français qui "subissent" la grève et "pour les entreprises qui peuvent tomber à cause de cette grève".
 

- "Maintenir la pression" -

 
Le troisième épisode de la grève de deux jours sur cinq lancée début avril par la CGT Cheminots, l'Unsa ferroviaire et la CFDT Cheminots s'achèvera dimanche à 07H55. Ce trio syndical a déjà déposé son quatrième préavis, allant de mardi à 20H00 jusqu'au vendredi 20 avril à 07H55. SUD-Rail a lui lancé une grève illimitée.
La CGT Cheminots, premier syndicat à la SNCF, a appelé les agents à "maintenir la pression par l'élargissement de la mobilisation", alors que les députés ont commencé lundi à voter les articles du projet de loi de réforme ferroviaire qui doit arriver fin mai au Sénat.
Un vote solennel du texte en première lecture est prévu mardi à l'Assemblée.
Mercredi soir, malgré l'opposition de députés de gauche déplorant d'importantes lacunes, l'Assemblée a voté une série de garanties pour les cheminots qui seraient transférés de la SNCF vers une autre entreprise ferroviaire, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence.
L'article adopté prévoit des transferts "prioritairement" sur la base du "volontariat" avec maintien illimité du niveau de rémunération et, pour les cheminots sous statut, conservation de la garantie de l'emploi et du régime spécial de retraite. Défendant "des garanties de haut niveau", la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a assuré dans l'hémicycle que ce "sac à dos social" serait complété avant l'examen du projet de loi au Sénat, en fonction de la concertation en cours avec les syndicats.
La prochaine réunion de cette concertation est programmée lundi. Une autre est prévue le 20 avril, avant une séance de clôture le 25. 
Pour "tenir sur la durée", les syndicats peuvent compter sur la cagnotte de soutien lancée le 23 mars par une trentaine d'écrivains, réalisateurs ou universitaires. Vers 17H00 jeudi, elle dépassait les 700.000 euros. Les syndicats ont décidé de créer une association pour gérer ces fonds qui seront redistribués aux grévistes. 

le Jeudi 12 Avril 2018 à 05:55 | Lu 216 fois