Tahiti Infos

Réunion ce lundi du comité de suivi du plan de redressement de la Polynésie (MAJ)


Réunion ce lundi du comité de suivi du plan de redressement de la Polynésie (MAJ)
PARIS, 29 oct 2012 (AFP) - Le comité de suivi du plan de redressement de la Polynésie se tenait lundi à Paris au ministère des outre-mer afin de faire le point sur les difficultés et les premières réformes mises en oeuvre par cette collectivité autonome.

Débutée vers 15H00, la réunion se poursuivait peu avant 18H00 entre le ministre Victorin Lurel, le vice-président de la Polynésie Tony Géros, le ministre polynésien de l'Economie Pierre Frébault, le Haut-Commissaire de la République Jean-Pierre Laflaquière et un représentant de Bercy.

La Polynésie, qui compte 270.000 habitants sur un territoire étendu comme l'Europe, traverse une grave crise économique et politique. Le taux de chômage se situe entre 20 et 30%, sans assurance chômage.

"Nous avons perdu 11.000 emplois depuis 2008, l'endettement a doublé depuis 2006, nous comptons 60.000 ressortissants dans notre régime de solidarité", avait récemment déploré le député Jean-Paul Tuaiva (UDI) devant le ministre.

L'instabilité politique se chiffre: treize gouvernements se sont succédé depuis 2004 et des élections pour renouveler l'assemblée locale doivent se tenir les 21 avril et 5 mai 2013.

Le comité de suivi ne s'était pas réuni depuis le début de l'année. Sa tenue marque la détente des relations entre la Polynésie et l'Etat depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir, après de vives tensions sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Cette embellie s'explique par les liens entre le Parti socialiste et le Tavini Huiraatira, parti d'Oscar Temaru, actuel président indépendantiste de la Polynésie. Les deux formations politiques ont une convention de partenariat au nom de laquelle ils s'apportent un soutien mutuel aux élections.

C'est donc entre alliés que s'ouvrait cette réunion où doivent être abordées des questions financières délicates.

Une dotation exceptionnelle de 50 millions d'euros prévue par la Loi de finances rectificative 2011, bloquée par le précédent gouvernement, avait finalement été en partie (16 M EUR) versée à la Polynésie cet été.

Il s'agissait de lui permettre de faire face aux difficultés de trésorerie, tant pour verser le traitement des fonctionnaires, les dotations aux collectivités locales que pour payer les fournisseurs.

Le versement du reliquat (34 M EUR) devait être au menu des discussions et fait l'objet de contreparties.

Ainsi les représentants politiques polynésiens devaient présenter les avancées du plan de redressement -- voté par l'Asssemblée de Polynésie en 2011 -- , qui passe notamment par des réformes en matière de fiscalité, d'organisation administrative et de stratégie de développement.

Il s'agit notamment de réduire le nombre d'emplois publics, qui ont été multipliés ces dernières décennies et doublonnent parfois. Ce recours à l'emploi public sert en partie de palliatif à une économie peu dynamique dans un territoire contraint: grande étendue géographique, îles disséminées, marché intérieur étroit, absence de ressource providentielle à l'image du nickel en Nouvelle Calédonie.

De plus, la Polynésie est particulièrement sujette aux variations de l'économie mondiale car elle est adossée à des secteurs sensibles à la compétition internationale: le tourisme, la pêche et la perle.

Ces trois piliers, en berne actuellement, doivent être repensés, sans doute en niches haut de gamme, afin de pouvoir être concurrentiels.

Le retour de l'Agence française de développement (AFD) pour accompagner la Polynésie dans ses investissements devrait être également au menu des discussions. Une enveloppe de 50 millions d'euros est envisagée, que l'AFD pourrait évoquer lors de son prochain conseil d'administration début novembre.

Rédigé par AFP le Lundi 29 Octobre 2012 à 06:04 | Lu 1186 fois