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Retraites: la CGT passe à l'action avec des manifestations et grèves


Paris, France | AFP | mardi 24/09/2019 - "On va laisser des gens de côté avec des petites retraites": après les avocats, la RATP ou encore Force ouvrière, des militants CGT défilent par milliers mardi dans toute la France contre la réforme voulue par l'exécutif, avec un mouvement de grève qui provoque quelques perturbations dans les transports.

Solidaires, la FSU et l'Unsa-Ferroviaire se sont joints à cet appel à manifester lancé mi-juillet en solo par la CGT au moment de la remise du rapport du haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye. Celui-ci prévoit de fusionner en un système unique par points les 42 régimes existants, à l'horizon 2025.
Près de 150 mobilisations étaient prévues un peu partout en France, sous un mot d'ordre large: "Emploi, salaires, services publics, retraites: stoppons la régression sociale!".
A Marseille, 3.700 manifestants selon la préfecture de police, drapeau CGT en main ou revêtant la chasuble du syndicat, se sont rassemblés sur le Vieux-Port. 
"On est en train de mettre à mort un système que nos anciens avaient bâti avec le Conseil national de la Résistance (...) Je vois des gens régulièrement reprendre un travail à la retraite car ils n'arrivent pas à joindre les deux bouts", témoigne Catherine, gestionnaire à la CPAM des Bouches-du-Rhône.
"On renie tous nos droits sociaux fondamentaux !" s'est indignée Joëlle Erdmann, secrétaire générale de la CGT Mosaïque, éducatrice d'enfants handicapés mentaux, qui manifestait à Strasbourg. "On a des métiers difficiles, dans le médico-social. On ne peut pas travailler plus pour gagner plus".

- "Epuisés" -

A Paris, la manifestation a démarré de la place de la République vers Nation, vers 14H30. Rassemblant plusieurs milliers de personnes, avec le renfort des organisations de jeunesse Unef et UNL, le défilé était conduit par Philippe Martinez.  
"C'est un projet fait pour faire des économies, comme (la réforme de l'assurance chômage", a déploré le secrétaire général de la CGT. 
Conséquence d'un appel à la grève de la CGT-Cheminots et de SUD-Rail, le trafic est perturbé à la SNCF, qui prévoyait la circulation de presque tous les TGV mais deux trains Intercités sur cinq, trois TER sur cinq et un Transilien sur deux en moyenne.
Les Franciliens ont donc davantage pris leur voiture, provoquant un trafic "exceptionnel" en Île-de-France entre 08H00 et 09H00 selon le site Sytadin.
A Nice, il n'y avait ni bus ni tramways et un millier de personnes ont manifesté selon la police. De même source, ils étaient 3.200 à Lyon, 1.800 au Havre, 1.300 à Rouen, 1.200 à Rennes, 800 à Strasbourg, 850 à Grenoble, où un hôpital de campagne a été monté "pour expliquer ce que sera l'hôpital de demain (où) il faudra un système assurantiel pour bien se soigner, que seuls les plus riches pourront se payer", explique Damien Bagnis, secrétaire départemental CGT Santé-Action sociale. 
"On part déjà à la retraite trop tard, on est épuisés. Après 44 ans de travail, on touche des retraites de misère, et on doit s'occuper de nos parents et parfois des enfants qui font des études plus longues", déplore Marie-Paule Dano, une manifestante de 66 ans à Clermont-Ferrand.

- Intersyndicale -

Le gouvernement prévoit de faire voter le projet de loi sur les retraites d'ici juillet 2020, après une nouvelle concertation citoyenne.
"L'objectif du gouvernement, c'est faire des économies et nous faire travailler plus longtemps", a déploré dans la matinée M. Martinez. "Les discussions qu'on a avec les syndicats suédois nous disent +on en revient de ce système+" par points, a-t-il ajouté sur France Culture. 
Interrogé sur la division syndicale, M. Martinez a assuré qu'il y aurait une intersyndicale "très prochainement". "Dans les entreprises il y a l'unité syndicale donc il faut que cela se fasse au niveau confédéral", a-t-il complété.
Les syndicats de la RATP, qui ont réussi un mouvement de grève massif le 13 septembre, se préparent pour une nouvelle mobilisation à partir du 5 décembre, à laquelle s'est déjà jointe la fédération SUD-Rail.
Dans un entretien au Parisien, le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, confirme qu'il rencontrera prochainement les cheminots, agents RATP et pilotes avec Jean-Paul Delevoye, et reconnait qu"il faudra tenir compte des contraintes de chaque profession quand il y a de la pénibilité et de la dangerosité

le Mardi 24 Septembre 2019 à 05:58 | Lu 226 fois