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Retour sur la ‘fête du surf’ à la Présidence : Un nouveau départ pour le surf Polynésien ?

La réception de jeudi dernier à la Présidence qui a réuni la grande famille du surf tahitien, aura permis de ‘marquer le coup’ dans un moment crucial puisque la WSL vient de créer une zone ‘Polynésia’ réunissant Hawai’i et Tahiti. Ce fut l’occasion de reprendre conscience du fort potentiel des Tahitiens dans cette discipline très appréciée par nos jeunes, fortement médiatisée à l’international.


Le gratin du surf polynésien était convié à la présidence
Le gratin du surf polynésien était convié à la présidence
PAPEETE, le 25 janvier 2016. Alors que Michel Bourez débutera en mars sa 8e année sur le World Championship Tour organisé par la WSL, la relève réalise des résultats de bon augure pour l’avenir avec Mateia Hiquily, Mihimana Braye, O’Neil Massin, Keoni Yan, Ariihoe Tefaafana, sous oublier Tereva David, Steven Pierson ou Taumata Puhetini qui devrait tenter sa chance dans le WQS cette année.
 
La soirée de jeudi dernier avait pour objet la remise de médailles par la fédé tahitienne de surf à tous les champions du monde ISA, pour le compte de cette dernière. La deuxième entité, avec la WSL, qui organise des compétitions de surf international, aura permis de rassembler la grande famille du surf tahitien.

Le Président du Pays a tenu à féliciter les surfeurs présents
Le Président du Pays a tenu à féliciter les surfeurs présents
Mr Edouard Fritch, président du Pays :
 
C’est une grande première, cette réunion de la grande famille du surf ?
 
« C’est une grande première et je suis heureux de l’avoir inaugurée. Elle a pour objet de reconnaître nos champions et surtout de les valoriser. Les anciens ont contribué à préparer les champions des années à venir. C’est une famille solidaire qui assure la succession. En cinquante ans, nous avons 10 champions du monde ISA, ce n’est pas rien, sans oublier le parcours exemplaire de Michel Bourez dans la WSL. »
 
La nouvelle région ‘Polynésie’ créée par la WSL n’est-elle pas un nouveau départ pour le surf Polynésien ?
 
« C’est un nouveau départ et une nouvelle aventure car la WSL offre un rayonnement mondial, le site internet est suivi par je ne sais combien de milliers d’internautes. Cette promotion est à mon sens importante et c’est la raison pour laquelle j’ai voulu réunir ce monde ici à la Présidence, pour marquer le coup et montrer notre intérêt sur ce que va devenir le surf demain, avec cet intérêt nouveau que la WSL porte vers la Polynésie. »
 
Contrairement au va’a, le surf est un sport individuel, est-il plus difficile à soutenir pour le gouvernement ?
 
« Les surfeurs ne sont pas aussi nombreux que les gens du va’a, ce ne sera pas un handicap ne serait-ce que sur le plan financier. D’autre part, ce sont des individualités qui se déplacent en équipe, avec les compagnes, les soutiens divers comme les entraineurs qui sont tous des bénévoles aujourd’hui. Le gros travail que nous avons à faire, c’est de tout faire pour que l’environnement du champion soit le meilleur, afin de favoriser sa réussite en compétition. Je ne veux pas oublier toutes ces personnes qui ne sont pas sur la photo, qui sont là pour soutenir nos champions dans les moments difficiles. »
 
Il y a beaucoup de compétitions locales pour les jeunes mais ne manque-t-il pas un relais pour ces juniors de 16 ans-20 ans, pour les aider à accéder au haut niveau ?
 
« Effectivement, j’ai demandé à Nicole Sanquer d’étudier la question. Il faut les accompagner, surtout par rapport à leur âge car ils sont très jeunes. Il faut trouver des moyens pour qu’ils puissent être au rendez-vous lorsqu’il y a des compétitions. »
 
Vous venez d’annoncer des aménagements sur le côté gauche de la Taharu’u ?
 
« J’ai été sollicité pour une compétition sur la Taharu’u et effectivement il faut faire quelque chose. Le ministre du Tourisme est chargé de mettre tout ça à plat pour essayer de construire quelque chose qui soit digne de ce site qui par ailleurs est suivi internationalement avec une camera surplace qui retransmet sur internet. Lorsque les vagues sont au rendez-vous, les champions se retrouvent dans un milieu qui n’est pas le notre, il faut faire quelque chose sur le côté gauche également, pour que le site de Taharu’u soit plus accueillant. »

Lionel Teihotu, au centre
Lionel Teihotu, au centre
Lionel Teihotu, récemment élu président de la fédération tahitienne de surf :
 
La nouvelle région créée par la WSL, votre accession à la présidence de la fédé, c’est un nouveau départ pour le surf en Polynésie ?
 
« Oui, on remercie le président du Pays et Mme la Ministre des Sports. C’est vrai qu’on peut dire que tout ce qui arrive tombe à pic, avec l’annonce de la création de la nouvelle région WSL Hawai’i/Tahiti Nui. On doit rencontrer les dirigeants de la WSL le mois prochain pour discuter des perspectives à venir. »
 
C’est une porte qui s’ouvre pour la jeunesse quelque part ?
 
« Oui, car Hawai’i souhaite resserrer les liens avec Tahiti au niveau des compétitions, c’est une bonne chose. Ils vont même accepter des surfeurs tahitiens dans leur Triple Crown etc… C’est une bonne chose pour les surfeurs tahitiens. C’est à la fédération tahitienne de surf d’être partenaire de cette région Hawaii/Tahiti Nui. On va y aller doucement mais oui, il y a des enjeux importants. »
 
Cette réunion à la Présidence est symbolique, elle était attendue de longue date ?
 
« Certains mettaient pour la première fois les pieds ici. Cela a été une bonne chose de pouvoir réunir tout le monde et marquer ces 50 ans de l’ISA. La fédération a été affiliée pendant 35 ans. 10 champions du monde ont pu faire honneur à la Polynésie dans différentes catégories. L’extra terrestre (ndlr Kelly Slater) était là contre Vetea David et c’est Vetea qui s’était imposé, quatre ans plus tard même chose avec Heifara Tahutini, c’est Heifara qui avait gagné, même si on voit qu’aujourd’hui Kelly Slater est toujours dans le coup ! »
 
« Mon souhait, c’est que l’on travaille tous ensemble en synergie pour faire évoluer le surf polynésien dans le bon sens et ne pas hésiter de s’associer avec des associations, des structures privées et professionnelles. Il faut qu’on se retrouve dans des situations gagnant-gagnant. Merci aux institutions, merci à ceux qui sont venus, merci aux anciens, aux pionniers Paofai, Galenon, Juventin...Ils ont ouvert la voie. » SB

Rédigé par SB le Lundi 25 Janvier 2016 à 15:08 | Lu 456 fois