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Régionales: le soutien de LREM à Muselier rebat les cartes en Paca


Marseille, France | AFP | dimanche 02/05/2021 - Annoncé par le Premier ministre, le retrait de la liste LREM au profit du président sortant Renaud Muselier rebat les cartes pour les régionales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, en semant la zizanie à droite, face notamment à un RN conduit par le transfuge LR Thierry Mariani.

Après l'appel "au bon sens" de Renaud Muselier aux Marcheurs jeudi, la réponse ne s'est pas faite attendre: "La majorité présidentielle répond très favorablement" à cette "initiative", a déclaré Jean Castex dans le Journal du Dimanche, en évoquant une fusion des deux listes.

Chef de file des Marcheurs pour les régionales en Paca, la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées Sophie Cluzel "et des représentants de la majorité parlementaire vont intégrer le dispositif conduit" par M. Muselier, a affirmé le Premier ministre. Mme Cluzel a précisé au JDD qu'elle serait candidate dans le Var.

Contacté par l'AFP, M. Muselier a refusé de confirmer une fusion avec la liste LREM. Dans l'après-midi, sur Twitter, il a répété être candidat "sans accord d'appareils, sans alliance ni fusion".

Mais c'est bien une "union" que lui a proposée le Premier ministre, et celle-ci irait même "bien au-delà d'accords d'appareils": "c'est un exemple de la recomposition politique", a insisté M. Castex, en lançant un pavé dans une mare LR très divisée sur le sujet.

"Le #RassemblementNational a pris 10 points ce matin en @MaRegionSud sans rien faire", a pronostiqué sur Twitter le député LR des Alpes-Maritimes Eric Pauget.

Du côté de l'état major Républicain, la réaction à été rapide: M. Muselier, pourtant élu tout récemment à la tête des Républicains des Bouches-du-Rhône, "ne pourra pas bénéficier de l'investiture LR", a souligné Christian Jacob, le patron du parti, en dénonçant dans un communiqué "des petites manoeuvres électorales en Paca".

"Il ne gagnera pas"

"Ils ont osé l'inacceptable", c'est "un coup de poignard dans le dos", s'est insurgé Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président de la commission nationale d'investiture LR.

Pour Xavier Bertrand, ex-LR et président des Hauts-de-France, candidat à la présidentielle 2022, le pari de Renaud Muselier est en tous cas "une erreur": "Avec En Marche, il ne gagnera pas".

A l'inverse, M. Muselier a une nouvelle fois reçu le soutien du maire de Nice Christian Estrosi, à qui il avait succédé à la tête de la région Paca en 2017: "Face à la haine de ceux qui ne raisonnent qu'à travers le prisme des appareils politiques et des échéances nationales, je veux réaffirmer que les valeurs gaullistes n'ont rien à voir avec le Rassemblement national".

Mais les Républicains pourraient-ils aligner une autre liste face à celle de M. Muselier ? "Il faut qu'il y ait une présence des sortants et des Républicains", a distillé David Lisnard, le maire de Cannes, sur BFM TV, "on verra ce qui se passe dans les prochaines heures". "Si mardi cette alliance se concrétisait, alors ce sera sans moi", a renchéri le député du Vaucluse Julien Aubert, toujours sur BFM, en référence à la réunion de la commission d'investiture des Républicains.

Thierry Mariani, ministre sous le président Sarkozy et désormais chef de file du Rassemblement national pour les régionales en Paca, a lui appuyé sur ces dissensions en saluant sur Twitter les réactions de Nadine Morano ou Guillaume Peltier, vice-président délégué du parti: "Aux #LR quelques rares personnes ont gardé une colonne vertébrale..."

Selon plusieurs sondages récents, Thierry Mariani arriverait en tête du premier tour aux Régionales mais serait devancé au second par Renaud Muselier. Une étude de l'Ifop mi-avril pour La Tribune et Europe 1 avait cependant suggéré qu'une alliance LR-LREM au premier tour permettrait au duo de devancer le RN au premier tour puis de gagner au second, y compris dans l'hypothèse d'une triangulaire avec une union de la gauche et des écologistes.

Absente au Conseil régional depuis six ans, suite au retrait entre les deux tours des régionales 2015 de la liste conduite par Christophe Castaner (alors PS) face à la possibilité de victoire de la liste FN de Marion Maréchal-Le Pen, la gauche devrait être unie dès le premier tour. Mais les écologistes envisagent toujours de partir seuls.

le Dimanche 2 Mai 2021 à 11:19 | Lu 173 fois