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Réactivation de la peine de mort en Papouasie-Nouvelle-Guinée : les réactions internationales pleuvent


Réactivation de la peine de mort en Papouasie-Nouvelle-Guinée : les réactions internationales pleuvent
PORT-MORESBY, mercredi 29 mai 2013 (Flash d’Océanie) – Les réactions internationales, sous forme de condamnations, ont afflué mercredi au lendemain du vote par le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée d’une série d’amendement visant à durcir l’arsenal pénal pour les crimes graves, et en particulier la réactivation effective de la peine de mort.
L’ONG Amnesty International, notamment, a rappelé sa conviction selon laquelle la peine capitale est un acte « barbare » et ne serait pas efficace pour dissuader les préparateurs de crimes violents.

L’objectif affiché du gouvernement papou et de son Premier ministre Peter O’Neill, en faisant passer ces nouveaux textes, est de lutter contre une vague de crimes graves, dont des exécutions sommaires de personnes accusées d’actes de sorcellerie, ou encore des viols en réunion et des attaques à main armée dans ce pays de plus de sept millions d’habitants.
Pour ces crimes, l’amendement voté mardi prévoit désormais la peine de mort, avec comme méthodes d’exécutions un éventail allant de la pendaison à l’électrocution en passant par l’injection létale et même le peloton d’exécution.

Ces derniers mois, plusieurs femmes, accusées de sorcellerie et d’être responsables de la mort inexpliquée de membres de la communauté, ont été exultées publiquement de manière extrajudiciaire, et pour certaines brûlées vives et décapitées.
« La peine capitale va à l’encontre du droit à la vie, ainsi que de celui à ne pas être soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants », a affirmé Kate Schuetze, de la branche Océanie d’Amnesty International.

Elle estime par ailleurs que si le gouvernement papou voulait vraiment prendre des mesures efficaces, alors il devrait investir dans la modernisation de son arsenal juridique, de sa police et de son appareil judiciaire.
Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits humains, avant même l’adoption de ces amendements aux lois existantes, dans un pays où la peine de mort n’avait pas été appliquée depuis les années 1950, mais où cette peine n’avait jamais formellement été abrogée, condamnait déjà, il y a quelques jours et par avance, une mesure « régressive ».
Dans la proche région de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Australie a elle aussi exprimé son « regret », par la voie de la Première ministre Julia Gillard qui rappelle que son pays est opposé à la peine de mort « dans tous les pays, pas seulement en Papouasie-Nouvelle-Guinée ».

Rédigé par PAD le Mercredi 29 Mai 2013 à 07:03 | Lu 746 fois