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Raiatea, le laboratoire où la vanille prend forme


Sandra Lepers responsable du laboratoire de l’EPIC Vanille à Raiatea
Sandra Lepers responsable du laboratoire de l’EPIC Vanille à Raiatea
Faa'a - le 26-09 -15 - Alors que la production est en forte baisse cette année, l’’EPIC Vanille de Tahiti tente de redorer la précieuse petite gousse. Sandra Lepers est la responsable du laboratoire à Raiatea, elle a fait spécialement le déplacement pour la foire agricole.

A Raiatea, l’ Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) Vanille de Tahiti a son propre laboratoire de recherche pour le développement de la vanille. A l’intérieur, 5 personnes travaillent pour améliorer les plants de vanille. Le problème numéro 1 concerne la fusariose : principale maladie qui s’attaque aux plants des vaniculteurs. « La fusariose se traduit par un affaiblissement de la plante : les racines se dessèchent puis les feuilles et les tiges. Enfin, la plante meurt », explique Sandra Lepers qui dirige le laboratoire de l’EPIC vanille. A ce jour, il existe des plants résistants à la maladie mais ils n’ont pas les mêmes qualités gustatives et olfactives que la célèbre vanille de Tahiti.

Tahiti, Haapape, Vaiharuru

Depuis dix ans maintenant, la scientifique ne s’attelle pas seulement à trouver des remèdes aux maladies de la vanille. Avec son équipe, elle sélectionne des variétés, créer de nouvelles espèces et conserve une collection d’une centaine de plantes de Vanille de Tahiti différente. « Les gens savent qu’il y a de la vanille de Tahiti mais ne connaissent pas les fortes différences de vanille Tahitienne. Je suis venue leur présenter à la foire agricole » continue Sandra Lepers. Dans son établissement de Raiatea, elle propose des lianes aux vaniculteurs de différentes variétés comme la Tahiti (la plus connue) ou la haapape. En ce moment, le laboratoire teste la vaiharuru qui a une gousse très riche et très huileuse. « Le but c’est d’aider les producteurs dans leur culture en leur proposant de nouvelles variétés résistantes aux maladies, en leur donnant des techniques culturales pour faire pousser plus facilement la vanille », ajoute-t-elle.

Patience

Il faut être patient pour faire pousser de la vanille, ce n’est pas comme un pied de tomate où dès l’année d’après on peut récupérer des fruits. Quand une graine de vanille est semée, il faut attendre 7 ans pour que la plante fleurisse et donne de nouveau !
C’est une des raisons pour laquelle la production est en baisse. « Nous avons beaucoup de plantation vieillissante, il a fallu tout renouveler en même temps, désormais il faut attendre trois ans pour que la production revienne normalement », continue la scientifique. De plus, les conditions climatiques n’ont pas convenu à la plante. Pour fleurir, la vanille a besoin de températures fraîches et un peu de sécheresse. S’il fait trop chaud et qu’il pleut trop il n’y aura pas de floraison. Même si les plants de vanille ont moins donné cette année, il est toujours possible d’en trouver sur la foire agricole.

Moins 63 % de vanille en un an

Selon l'institut de la statistique de la Polynésie français, le volume de vanille diminue de 63 % en un an alors que le prix au kilo progresse de 24 % par rapport à avril 2014. 12 tonnes de production était annoncées pour 2015, en juin dernier. En conséquence, les prix sont en augmentation à l'export.
Afin d’aider la production, 42 nouvelles ombrières représentant une superficie de 2,4 hectares seront installées principalement aux îles Sous-le-Vent (37 ombrières soit 2,1 hectares) et 5 autres aux îles du Vent (0,3 hectare). Ces ombrières devront entrer en production à partir de 2018.

De la vanille dans les plats

Franck Matteo, professeur de boulangerie et Jérôme Coulon, professeur de pâtisserie ont préparé un jus de fruits banane vanille transformé en crème.
Franck Matteo, professeur de boulangerie et Jérôme Coulon, professeur de pâtisserie ont préparé un jus de fruits banane vanille transformé en crème.
La foire agricole a également été l’occasion de goûter des mets préparés avec de la vanille de Tahiti. « Nous la travaillons par parcimonie, elle est très forte, nous en mettons la moitié de d’habitude par rapport à autre vanille.», explique Franck Matteo, le professeur de boulangerie du lycée hôtelier de Tahiti. En effet, la vanille de Tahiti a un goût très particulier. Pour la foire agricole, le boulanger et le pâtissier de l’école hôtelier ont décidé d’en faire une chantilly, un jus de fruits banane vanille ou fourrer la crème dans un pain brioché. Un délice !

Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Samedi 26 Septembre 2015 à 17:44 | Lu 2201 fois