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Qui sont les membres du jury de ce Heiva i Tahiti 2016 ?


Pour rendre un travail sans reproche, le président du jury Matani Kainuku considère qu'il faut au moins quatre temps essentiels. "Il y a l’audition et la répétition, le soir du concours, le temps d’échange entre nous membres du jury avec les vidéos des prestations et le moment de la délibération toujours avec les vidéos. Ca nous permet d’être plus précis sur les choix".
Pour rendre un travail sans reproche, le président du jury Matani Kainuku considère qu'il faut au moins quatre temps essentiels. "Il y a l’audition et la répétition, le soir du concours, le temps d’échange entre nous membres du jury avec les vidéos des prestations et le moment de la délibération toujours avec les vidéos. Ca nous permet d’être plus précis sur les choix".
PAPEETE, le 19/07/2016 - Chaque année, les membres du jury sont élus par les chefs de groupes. Chacun a un rôle particulier, dans tel ou tel domaine. Le président cette année est Matani Kainuku, avec lui, trois autres personnalités notent avec attention les différents groupes de danse en lice : Makau Foster, Moeata Laughlin et Fabien Dinard. En chant, trois membres du jury ont été nommés : Léontine Degage, Pierrot Faraire et Robert Peretia. Pour l'écriture, Denise Raapoto s'en charge et enfin Carlos Tuia juge le travail des orchestres.

Comme dans tout concours, faire partie du jury n'est pas une mince affaire, les décisions sont souvent critiquées. Et le Heiva i Tahiti est toujours confronté à cela, chaque année. Pour cette nouvelle édition, une rencontre est prévue entre les chefs de groupes et les membres du jury après la soirée
de la remise des prix. Ce sera donc un moment d’échange pour mieux comprendre la notation du jury et voir ce qui a fonctionné dans le spectacle de chacun, ce qu’il y a à améliorer et ce qui a fait la différence entre les groupes. Une charge en plus pour le jury, qui se doit d’être encore plus attentif mais aussi pointilleux.

"L’an dernier il n’y a pas eu de synthèse et c’est ce qu’on doit préparer en plus cette année. En acceptant d’être membre du jury, il est important de tendre l’oreille", indique Carlos Tuia, jury pour les orchestres.

TROIS JURYS EN DANSE

Il y a"quatre grands critères" en danse, précise Matani Kainuku, président du jury du Heiva i Tahiti 2016 et membre du jury en danse. Il y a le thème, la danse, l’accompagnement musical et la prestation générale du spectacle. "Le thème est important. Nous regardons son authenticité et son côté original", explique-t-il, et de poursuivre, "la maîtrise de la langue tahitienne aussi est importante. Ce qui peut faire la différence c’est la façon d’amener le texte. Nous regardons s’il y a plus de poéticité ou s’il y a du lyrisme".

La gestion de l’espace sur la scène de To'ata fait également partie des critères. "Nous notons s’il y a des pas de danse spécifiques en lien avec le thème, notamment la concordance avec l’exécution. Nous prenons en compte également la synchronisation d’ensemble ainsi que la concordance entre la danse et les rythmes".

Les jurys en danse, regardent aussi l'accompagnement musical avec les rythmes et les chants qui sont proposés.

Enfin, "c’est tout ce qui est en lien avec la présentation générale du spectacle. C’est à ce moment que les costumes rentrent en jeux", signale le président du jury. L’expression artistique et la beauté du spectacle ou encore le rôle du ra’atira (meneur) et la transmission émotionnelle sont aussi pris en compte.

Le règlement doit aussi être respecté. "On regarde si les chefs de groupes ont transmis leurs documents dans les délais, sinon il y a une pénalité".

Parmi les membres du jury en danse, "nous sommes quatre à noter. Mais il y a aussi la voix du jury en orchestre et en écriture qui compte. La voix du jury en chant est quant à lui rassemblé en une note. Ce qui fait pour la danse un total de 700 points".

EN CHANT, TROIS MEMBRES DU JURY JUGENT LES DIFFÉRENTES SONORITÉS

Pour le concours de chants traditionnels, ce sont les chefs de groupes eux-mêmes qui établissent le règlement. La particularité du jury en chant est que chacun a sa spécialité.

Léontine Degage, vice-présidente du jury, s’occupe des tārava raromata’i tandis que Pierrot Faraire se charge de la notation des tārava tūha’a pae. Robert Peretia quant à lui tend plutôt l’oreille sur les tārava tahiti. "Dans les critères de notation, nous sommes attentifs sur la manière dont chante les groupes. Nous prenons en compte aussi la concordance entre l’écriture des chants et le thème" lance Léontine Degage.

En tārava raromata’i comme pour le tārava tahiti, neuf voix doivent ressortir. Il y a le "fa’a’ara’ara (celles qui lancent le chant), ‘afa’ifa’i, huti, pereprere (tāne ‘e vahine), marū tāmau, marū teitei, marū fa’ahoro, ha’u", explique l'expert Robert Peretia.

Pour concourir en chants traditionnels, les 21 groupes inscrits devaient obligatoirement présenter les trois types de chants que sont le rū’au, le ‘ūte paripari et un tārava. "Normalement, on ne peut pas faire concourir les groupes de chant inscrits en tārava tūha’a pae parce que ce n’est pas le même tārava", prévient Pierrot Faraire. "Chaque île des Australes a son propre tārava. On nous a donné l’opportunité de concourir en tārava tūha’a pae. Lors de notre bilan, je demanderai à ce que les groupes des Australes concourent également en rū’au tūha’a pae. Parce qu’on a aucune chance en concourant avec le rū’au des îles de la société. L'interprétation est différente".


DEUX MEMBRES DU JURY SE CHARGENT DE L'ÉCRITURE ET DE L'ORCHESTRE

En tant que jury en écriture, Denise Raapoto a la lourde de tâche de lire chaque texte des groupes de chant et de danse. Mais depuis l’année dernière, elle est soutenue par un comité de lecture qu’elle a elle-même choisi. "J’ai demandé à être assistée car c’est un gros travail d’être jury en écriture. Nous examinons tout d’abord si l’histoire est une création puis nous allons sur le style, la façon dont est agencée l’histoire ou la légende", révèle Denise Raapoto. "Nous vérifions également si le thème ressort bien à travers l’écriture. Ce qui est intéressant, c’est de voir les idées de l’auteur à travers ses écrits car nous, Polynésiens, avons notre façon de penser et c’est cela que nous examinons aussi".

Désigner le plus beau texte en tārava et en ‘ūte paripari fait également parti du travail de Denise Raapoto. Bien qu’il y ait des choses à revoir en ‘ūte paripari et en ‘ūte ‘ārearea, Denise Raapoto se dit très satisfaite. "Il y a de tous nouveaux auteurs que je ne connais pas. L’année dernière, il y avait deux jeunes auteurs et cette année il y en a quatre. Je suis heureuse et ça me fait plaisir. Ils écrivent bien, ça me rassure pour l’avenir".

Du côté de l’orchestre, Carlos Tuia doit non seulement avoir l’ouïe fine mais il doit également avoir une bonne perception. "Tout d’abord, je dois prendre en compte l’ordre des frappes de base imposées par le règlement. Il y a "tiare tāporo, puarata, tariaria, tākoto et pa’ea. Je veille à ce que les groupes tapent dans l’ordre des frappes tels que j’ai cité. En plus de cela, je dois aussi vérifier si les musiciens utilisent les instruments tels que le "tari parau", le "faatete" ou encore le "tō’ere". Je dois aussi être attentif aux morceaux joués, surtout si ce sont des créations".

Après plusieurs heures de travail ensemble, le jury rendra son verdict ce soir à partir de 19h30 place To’ata.

Rédigé par Manava Tepa le Mardi 19 Juillet 2016 à 17:43 | Lu 953 fois