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"Quand je suis sur cette route, je tremble toujours"


"En 2017 un expert géologue a attesté de la dangerosité de la route. Il a également fourni des préconisations. Donc depuis 2017 le maire est au courant, mais ne fait rien. En tant que premier magistrat, il a à sa charge la sécurité de sa population", insiste Stella Hopuu, riveraine et présidente de de l'association des résidents du plateau des ananas.
"En 2017 un expert géologue a attesté de la dangerosité de la route. Il a également fourni des préconisations. Donc depuis 2017 le maire est au courant, mais ne fait rien. En tant que premier magistrat, il a à sa charge la sécurité de sa population", insiste Stella Hopuu, riveraine et présidente de de l'association des résidents du plateau des ananas.
TOAHOTU, le 4 mai 2019 - ​A la fin du mois d'avril dernier d'importantes précipitations se sont abattues sur la Presqu'île. Des averses qui ont notamment causé des éboulements sur le chemin menant au plateau des ananas à Toahotu. L'un des riverains s'était retrouvé coincé pendant plus d'une heure entre deux tas de rochers. "Ca fait des années que l'on demande au maire de sécuriser notre chemin mais rien n'est encore fait", insiste Stella Hopuu, présidente de l'association des résidents du plateau des ananas.

"Quand je suis sur cette route je tremble toujours", confie Stella Hopuu, présidente de l'association des résidents du plateau des ananas de Toahotu. Cette dernière fait référence ici au chemin de terre qu'elle, et que plusieurs dizaines de riverains empruntent quotidiennement pour rejoindre leur domicile.  En effet le trajet, notamment sur les 500 premiers mètres, n'est pas de tout repos. "On appelle cette partie de la route la' montée forte'", indique Stella à bord de son pick-up.
 
Une appellation qui résume parfaitement l'état du chemin de terre qui est très cabossé mettant au supplice tous les véhicules. Mais le problème est ailleurs.

PROCHE DU DRAME

Guy, un résident du plateau des ananas, était sur la route lors des derniers éboulements survenus en avril dernier. Il a manqué de peu de se retrouver sous les gravats. "Je peux vous dire qu'à ce moment-là mon cœur battait à toute vitesse", se souvient-il.
Guy, un résident du plateau des ananas, était sur la route lors des derniers éboulements survenus en avril dernier. Il a manqué de peu de se retrouver sous les gravats. "Je peux vous dire qu'à ce moment-là mon cœur battait à toute vitesse", se souvient-il.
En plus de son très mauvais état, le passage est également sujet à des éboulements, comme c'était le cas à la fin du mois d'avril dernier. D'importantes précipitations s'étaient abattues sur la Presqu'île. Des averses qui ont provoqué la chute de deux blocs de rochers sur le passage.
 
Guy, un résident du plateau, était sur la route lors de ces éboulements, et a manqué de peu de se retrouver sous les gravats. "Je peux vous dire qu'à ce moment-là mon cœur battait à toute vitesse", se souvient l'intéressé qui semble encore sous le choc. "En plus des rochers qui me bloquaient des deux côtés, un arbre est également tombé. J'ai juste entendu quelque chose craqué. Je n'ai pas réfléchi et j'ai sauté dans ma voiture pour me protéger. Je crois que j'ai dû rester plus d'une heure coincé avant que le services techniques de la mairie ne viennent dégager le chemin."
 
"On demande la sécurisation de la montée forte depuis des années", insiste Stella. Avant d'ajouter, "en 2017 avec l'association nous avons pris un avocat, et nous avons interpellé la justice sur le problème. Lors de la procédure le juge a nommé un expert géologue pour faire une étude de la dangerosité de la route. Dans son rapport qu'il a remis à toutes les parties, dont le maire de la commune Wilfried Tavaearii, l'expert atteste noir sur blanc de la dangerosité du passage. L'expert a également fourni des préconisations. Donc depuis 2017 le maire est au courant, mais ne fait rien. En tant que premier magistrat, il a à sa charge la sécurité de sa population."

TRACER UN NOUVEAU CHEMIN ?

Mais se pose le problème du caractère privé de ce passage. "C'est un chemin privé et nous ne pouvons pas y intervenir pour le moment", explique Wilfried Tavaearii, maire de Taiarapu-ouest. "Avec la mairie on travaille actuellement avec les propriétaires terriens pour voir comment on peut améliorer la situation. Evidemment ça ne va pas assez vite, mais il y a des procédures à suivre. Et on y travaille actuellement. On pense aussi à tracer un nouveau chemin menant au Plateau des ananas. Des études de faisabilité doivent être lancées."
 
En attendant la sécurisation du passage, ou les travaux d'aménagement pour un nouveau chemin, près d'une centaine de familles se retrouvent potentiellement en grave danger à chaque fois que l'une d'entre elle s'engage sur cette route.

Rédigé par Désiré Teivao le Samedi 4 Mai 2019 à 17:02 | Lu 4055 fois