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Prothèses PIP: interpellation de Jean-Claude Mas dans le Var


Prothèses PIP: interpellation de Jean-Claude Mas dans le Var
PARIS, 26 janvier 2012 (AFP) - Le fondateur de la société de prothèses mammaires PIP Jean-Claude Mas, visé par deux procédures judiciaires et au centre d'un scandale sanitaire, a été interpellé jeudi matin dans le Var et placé en garde à vue, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

"Jean-Claude Mas a été interpellé au domicile de sa compagne à Six-Fours et placé en garde à vue", a indiqué cette source sans autre précision.

Cette interpellation s'est produite dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en décembre par le parquet de Marseille. Les investigations sont menées par les gendarmes de la section de recherches de Marseille et l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et la santé publique (Oclaesp).

Jean-Claude Mas est le fondateur de PIP, entreprise dont le siège était à La Seyne-sur-Mer dans le Var et qui est en faillite depuis 2010. Il a admis avoir produit un gel de silicone non homologué mais réfuté tout danger.

"Je savais que ce gel n'était pas homologué, mais je l'ai sciemment fait car le gel PIP était moins cher (...) et de bien meilleure qualité", a expliqué M. Mas en octobre aux gendarmes, selon un procès-verbal d'audition dont l'AFP avait eu copie.

L'affaire des prothèses défectueuses donne lieu à deux procédures judiciaires distinctes.

Une enquête préliminaire, close depuis octobre 2011, devrait donner lieu à un procès correctionnel d'ici fin 2012. C'est dans ce cadre que Jean-Claude Mas avait été entendu une première fois en octobre.

Le second volet, ouvert en décembre 2011, est une "information judiciaire pour homicide et blessures involontaires", confiée à la juge d'instruction Annaïck Le Goff du pôle santé de Marseille. C'est dans ce cadre que le fondateur de PIP a été interpellé jeudi.

Ce volet s'annonce particulièrement long, avec batailles d'experts autour de chaque cas individuel. Selon une source judiciaire, l'instruction pourrait prendre plusieurs années.

De 400.000 à 500.000 femmes seraient porteuses d'implants PIP dans le monde, ce qui a donné un caractère international à ce scandale sanitaire.

En France, 20 cas de cancers, dont 16 du sein, ont été enregistrés chez des porteuses d'implants PIP sans qu'un lien de causalité ne soit établi. Les autorités ont recommandé aux 30.000 femmes concernées de se faire retirer ces implants.

Rédigé par AFP le Mercredi 25 Janvier 2012 à 21:00 | Lu 521 fois