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Prévention routière : sensibiliser les jeunes pour éviter le massacre en mai


De nombreux intervenants interpellent les adolescents. Ici le docteur Charles Belli, chirurgien traumatologue, et à ses côtés Hakim.
De nombreux intervenants interpellent les adolescents. Ici le docteur Charles Belli, chirurgien traumatologue, et à ses côtés Hakim.
PAPEETE, le 2 mai 2014 - Ce mercredi 30 avril, plus de 200 collégiens de 14 et 15 ans venant de tout Tahiti se sont rendus au Lycée Hôtelier pour participer à une réunion sur la prévention routière à deux roues. Ils ont débuté en écoutant des témoignages. Le vice-recteur a parlé, suivi par le commandant de la gendarmerie, mais c’est quand Hakim, victime d’un accident de la route, a pris la parole qu’ils ont fait preuve de plus d’attention. Habitué des campagnes des préventions au nom de l’association des handicapés de Polynésie française, Hakim a raconté comment, en 2001 alors qu’il trainait beaucoup avec ses amis : « Je suis redescendu d’un quartier en vélo, je n’avais pas de protection et je suis tombé. Depuis, je suis paraplégique. C’est pour vous qu’on fait cette journée, j’aimerais beaucoup que vous soyez attentifs » lance-t-il aux adolescents choqués.

Et le choc n’a pas été moindre lors de la présentation de Charles Belli, chirurgien traumatologue. Il leur a raconté en détails quels risques ils encourent s’ils ne portent pas les protections recommandées en scooter : casque bien sûr, mais aussi veste en cuir, gants et chaussures. « Avec des savates, si vous perdez le contrôle et essayez de freiner avec le pied, vous aller perdre la savate rapidement et après ce sera un orteil, deux orteils, tous les orteils, le pied… » lance-t-il à son public horrifié. « Ces opérations, c’est de la chirurgie qu’on voit surtout sur les zones de guerres, en Syrie et en Irak. » Et les terribles statistiques ne les ont pas rassurés : « Parmi tous ceux qui sont là, l’un d’entre vous va mourir en Vespa » lance-t-il pour enfoncer le clou. Comme les autres intervenants, il a chargé les adolescents présents de porter ce message de prudence en deux-roues auprès de leurs proches et de leurs familles.

Une fois l’importance du sujet ainsi bien établie, ils ont ensuite pu suivre la formation à la sécurité routière. Quand elle s’est terminée, ils ont passé un concours écrit qui permettra aux 25 meilleurs de gagner une formation gratuite au BSR. Et ce n’est pas fini car l’adolescent qui se démarquera le plus lors des examens du BSR gagnera le sésame vers une vie de liberté : un scooter. C’est l’assureur Axa qui sponsorise l’événement, dans un effort pour réduire les accidents dans lesquels seront impliqués ses futurs clients.

Le massacre routier de mai

Cette opération fait partie d’une grande stratégie de sensibilisation organisée en partenariat entre l’Etat, le Pays et les entreprises privées, déclenchée la dernière semaine d’avril. C’est que le joli mois de mai et ses multiples longs weekends est traditionnellement un des plus meurtrier de l’année, avec 6 morts en mai 2013 et autant en mai 2012. Alors que cette année le bilan routier sur la zone gendarmerie est déjà de 5 morts après une hécatombe en janvier, les forces de l’ordre comptent tout donner les 31 jours qui viennent pour « économiser des vies ». Attendez-vous donc à de nombreux contrôles lors des longs week-ends.

Le but de cette semaine de sensibilisation est de toucher un maximum de jeunes de tous les âges : les petits ont eu droit à un « permis de piéton » en début de semaine, où ils ont appris en particulier à traverser la route en toute sécurité. Les 14 et 15 ans sont donc sensibilisés sur les dangers des deux-roues, et les plus âgées, de 17 à 19 ans, vont de leur côté participer à l’opération « Halte à la Prise de Risques sur les Routes ». 350 lycéens sont déjà inscrits pour l’édition de samedi (il y en a 7 sur l’année). En plus du stage de prévention et des hamburgers, les participants pourront tenter de gagner 35 formations au permis de conduire et un scooter (répartis sur les 7 jours de formation).

Le nombre de morts continue de diminuer

En zone gendarmerie, le nombre de morts sur la route continue sa lente décrue grâce aux efforts permanents de prévention et de répression. Ainsi, si en 2001 il y avait eu 57 morts dans des accidents de la route, ce nombre est tombé à 33 en 2012 puis à 24 en 2013. Les deux-roues continuent de représenter environ la moitié des victimes. L’année dernière ce sont 15 conducteurs de scooters, motos et vélos qui ont perdu la vie.

200 adolescents attentifs
200 adolescents attentifs

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 2 Mai 2014 à 15:48 | Lu 1419 fois