Tahiti Infos

Première réunion régionale de défense à Tonga


L'ambassadeur de France accrédité à Tonga, Gilles Montagnier
L'ambassadeur de France accrédité à Tonga, Gilles Montagnier
NUKU’ALOFA, jeudi 2 mai 2013 (Flash d’Océanie) – Les ministres de la défense et représentants des armées et gouvernements de plusieurs pays riverains du Pacifique ont conclu jeudi leur réunion inaugurale en réaffirmant leur désir de poursuivre cet axe, avec comme lignes force les principes de coopération régionale, de mutualisation et d’interopérabilité à des fins aussi variées que la lutte contre la pêche illicite ou encore l’aide aux populations océaniennes en cas de catastrophes naturelles.

Dans la capitale tongienne Nuku’alofa, l’Australie était représentée par son ministre de la défense, Stephen Smith, ainsi que son secrétaire d’État à la défense, le Sénateur David Feeney.
Les deux politiques étaient accompagnés du Général David Hurley, commandant en chef des forces australiennes.
Côté néo-zélandais, le ministre de la défense Jonathan Coleman, représentait son pays avec le Commandant en chef des forces armées le Général Rhys Jones, aux côtés de son homologue papou Fabian Pok.
Côté français, le ministre de la défense, Jean-Yves le Drian, était représenté par l’ambassadeur de France accrédité à Tonga, Gilles Montagnier, ainsi que par le général de brigade Jean-François Parlanti, commandant en chef des forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC).
Les États-Unis et le Royaume-Uni étaient aussi représentés via leurs attachés de défense respectifs, le Colonel Scott Sherard et le Lieutenant Colonel Tim Woodman.
Le Chili était aussi présent via son Vice-ministre de la défense Oscar Izurieta et le Général de division aérienne Rolando Mercado, Directeur des opérations stratégiques à l’État-major chilien.
Concernant les hôtes tongiens, la délégation était menée par le Premier ministre Lord Tu'ivakano et par le général de brigade Tau'aika 'Uta'atu, Commandant des forces armées tongiennes, les TDS (Tonga Defence Services).

Nouvelles manœuvres militaires régionales

À l’issue de ces rencontres, les responsables des puissances riveraines ont entre autre entériné le principe de nouvelles manœuvres militaires régionales, en mode multilatéral, qui se dérouleraient sous le nom de code de « POVAI ENDEAVOUR ».
Le principe même de ces réunions de défense a aussi été entériné sur la durée, possiblement tous les ans, avec comme prochain point de rencontre la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Principaux axes de discussions entre pays participants : l’aide et la coopération en matière de lutte contre la pêche illicite et non signalée dans cette énorme région, ainsi que le maintien de la sécurité régionale.
Sur une base trilatérale, depuis fin 1992, la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande constituent un axe baptisé « FRANZ » et qui vise depuis son origine à mieux coordonner les moyens déployés par les armées de ces trois pays en matière d’intervention post-catastrophe naturelle dans des États insulaires de la zone.
Ces dernières années, une extension de « FRANZ » vers des domaines d’intervention maritime et de police des pêches avait été envisagée.
Le gouvernement australien, à Tonga, a annoncé la mise à disposition de matériel et de « logiciels » permettant d’ « améliorer les capacités régionales à détecter et à répondre à des activités illégale sou suspectes ».
Canberra a aussi annoncé son intention de prendre en charge un programme de stage de courte durée de militaires et de policiers au sein de l’agence des pêcheries du Forum des Îles du Pacifique (FFFA, basée à Honiara, îles Salomon).
Objectif affiché : inculquer des notions de droit maritime à ces stagiaires pour ensuite pouvoir mieux intervenir sur des questions de zone exclusive économique (ZEE).
L’Australie, par la voie de Stephen Smith, a aussi annoncé son intention de renouveler une flotte vieillissante de patrouilleurs offerts à plusieurs États insulaires océaniens, au cours des années 1980, et qui arrivent à peu près tous en fin de vie.

Dans tous les cas de figure, le communiqué final émanant de cette réunion
http://www.minister.defence.gov.au/files/2013/05/South-Pacific-Defence-Ministers-Meeting-Joint-Communique2.pdf

souligne à plusieurs reprises l’importance de la notion de coopération, d’harmonisation et de mutualisation des moyens mis en œuvre, avec comme point d’orgue l’échange d’informations.

À l’avenir, les participants à cette réunion devraient envisager d’élargir le cercle des intervenants, avec des pays comme le Pérou et, dans la plus proche région, Vanuatu et les îles Salomon.

En mode bilatéral, juste avant cette réunion, les ministres australien et néo-zélandais de la défense se rencontraient en milieu de semaine à Auckland, où ils ont ensemble, en substance, réaffirmé leur communauté d’idées, en vertu de l’axe ANZAC.
Les deux ministres ont aussi constaté que leurs forces étaient actuellement engagées dans un processus de « transition » (en clair de retrait) de théâtres internationaux accaparants comme l’Afghanistan ou encore le Timor oriental, et que par conséquent, Canberra et Wellington disposaient plus que jamais des capacités de recentrer leur attention militaire sur la zone Pacifique Sud.
L’Australie et la Nouvelle-Zélande mentionnent depuis plusieurs années une mutualisation de leurs moyens afin de pouvoir faire intervenir, en mode prépositionné, une force de « réponse rapide » qui serait basée au Nord-est de l’Australie, dans le Queensland.


Toujours en mode bilatéral, cette réunion a aussi été l’occasion de la signature d’un nouvel accord portant sur les modalités de visites et d’échanges entre forces tongiennes et néo-zélandaises.
Là aussi, l’objectif affiché est de multiplier les échanges et les opportunités afin d’accroître l’interopérabilité entre soldats des deux pays.
« Nos relations de défense avec Tonga constituent une priorité au sein de la région Pacifique Sud », a affirmé le ministre Coleman, qui a aussi rappelé que les Tongiens avaient, ces dix dernières années, contribué à la Mission Régionale d’Assistance aux îles Salomon (RAMSI), mais avaient aussi contribué aux opérations en Afghanistan, sous la supervision de l’armée britannique.

Rédigé par PAD le Jeudi 2 Mai 2013 à 05:32 | Lu 518 fois