Tahiti, le 27 mai 2025 - Comme Tahiti Infos l’annonçait dans son édition de lundi, la séance de l’assemblée de la Polynésie française s’est ouverte par des questions d’actualité brûlantes. Le décès de la petite Ayden mais aussi la question de l’indépendance du Pays, discutée au C24 récemment au Timor-Leste. Le gouvernement était attendu dans ses réponses.
La séance de l’assemblée, mardi, s’est ouverte avec plusieurs questions orales. Teremuura Kohumoetini-Rurua a ainsi interrogé le président du Pays sur son action pour la conduite du Pays à l’indépendance et s’il avait même évoqué la question avec le président de la République. “La souveraineté n’est pas un tabu”, a rappelé Moetai Brotherson en préambule de sa réponse. “Elle est une aspiration légitime, un droit fondamental et un horizon”, a-t-il rappelé. “La décolonisation est un devoir. (…) Depuis notre élection, je n’ai cessé de rappeler que le processus de décolonisation telle que prévue dans la résolution 15-14 des Nations Unies et notre réinscription sur la liste des territoires non autonomes (…) est une responsabilité légale internationale.”
Aussi, Moetai Brotherson est revenu sur les discussions qu’il aimerait avoir pour mettre en place “un programme de travail posant les jalons d’un processus qui mènera à un referendum d’autodétermination, respectant le droit international et non soumis au seul droit électoral que nous connaissons”. Il est revenu aussi sur ses prises de parole à l’ONU. “La décolonisation est devenue une urgence sociale”, a-t-il expliqué.
Enfin, faisant référence au projet du Tavini d’une constitution des États fédérés de Ma’ohi nui, il a “salué l’initiative qui nourrit le débat”. Un débat qu’il souhaite “pluraliste, apaisé et respectueux de la diversité de notre assemblée”.
Quant aux échanges qu’il aurait eus avec le président de la République sur le sujet, Moetai Brotherson a expliqué avoir déjà engagé “plusieurs échanges directs ou indirects pour poser les jalons d’une discussion de fond”. Une discussion qui, selon lui, “ne pourra se limiter à un tête-à-tête entre deux exécutifs” et qui devra s’ancrer dans “le cadre multilatéral des Nations Unies. Elle devra intégrer l’ensemble des forces vives de notre pays”.
“La décolonisation est un chemin”, a-t-il conclu. “Ce n’est pas une rupture mais une construction. Elle ne se décrète pas, elle s’élabore.”
La famille d'accueil d'Ayden était “apte” à l'accueillir
En l’absence de la vice-présidente, partie en urgences aux États-Unis pour un soucis familial, c’est Vannina Crolas qui a répondu à Cathy Puchon (Tapura) qui lui demandait des “réponses et des engagements concrets” suite au tragique décès de la petite Ayden la semaine dernière dans sa famille d'accueil.
La ministre de la Fonction publique a d'abord expliqué que la petite Ayden, ainsi que son frère et sa sœur avaient été placés dans cette famille en 2020 par le juge des enfants, leurs parents ayant fait l'objet d'un signalement pour violences conjugales. Des “tiers dignes de confiance” qui ne sont pas des professionnels et qui, à ce titre, ne sont pas obligés d'être agréés ou habilités, a-t-elle précisé.
“Le tiers n'est pas forcément formé pour s'occuper des enfants mais est désigné parce qu'il entretient déjà des liens d'attachement et de confiance avec le mineur. Une évaluation préalable est ainsi réalisée afin d'apprécier le contexte affectif et matériel dans lequel il vit et déterminer sa capacité à accueillir l'enfant et l'accompagner au quotidien. Le foyer auprès duquel la fratrie a été placée a fait l'objet de cette évaluation et a été déclaré apte à accueillir des enfants”, a poursuivi la ministre, certifiant par ailleurs que les contrôles qui ont été assurés par les équipes de la circonscription des solidarités, de la famille et de l'égalité de Papeete en charge de la mesure d'assistance éducative de la fratrie “n'ont pas, semble-t-il, révélé de situation de maltraitance sur la petite Ayden”. Dont acte.
Quant à l'après-Ayden et aux mesures à prendre, “notre vice-présidente n'entend pas rester insensible”, a-t-elle dit, confirmant le prochain recrutement d'une “vingtaine de professionnels titulaires d'un diplôme relevant du secteur social” pour pallier la surcharge de travail des travailleurs sociaux. “Des Assises de la petite enfance viendront permettre de réaliser un état des lieux quant aux réalités du terrain, de coordonner les acteurs de l'action sociale, et d'élaborer des propositions répondant aux besoins relevés”, a-t-elle aussi souligné. Entre les séminaires, les colloques et les Assises qui n'aboutissent que rarement à des actions concrètes, Vannina Crolas a au moins réaffirmé lancer prochainement la formation de 60 accueillants familiaux dont le budget de 57 millions a déjà été voté au premier collectif budgétaire de l'année, ainsi que la “mise en place d'un cadre juridique au statut de tiers digne de confiance et de feti'i”.
La séance de l’assemblée, mardi, s’est ouverte avec plusieurs questions orales. Teremuura Kohumoetini-Rurua a ainsi interrogé le président du Pays sur son action pour la conduite du Pays à l’indépendance et s’il avait même évoqué la question avec le président de la République. “La souveraineté n’est pas un tabu”, a rappelé Moetai Brotherson en préambule de sa réponse. “Elle est une aspiration légitime, un droit fondamental et un horizon”, a-t-il rappelé. “La décolonisation est un devoir. (…) Depuis notre élection, je n’ai cessé de rappeler que le processus de décolonisation telle que prévue dans la résolution 15-14 des Nations Unies et notre réinscription sur la liste des territoires non autonomes (…) est une responsabilité légale internationale.”
Aussi, Moetai Brotherson est revenu sur les discussions qu’il aimerait avoir pour mettre en place “un programme de travail posant les jalons d’un processus qui mènera à un referendum d’autodétermination, respectant le droit international et non soumis au seul droit électoral que nous connaissons”. Il est revenu aussi sur ses prises de parole à l’ONU. “La décolonisation est devenue une urgence sociale”, a-t-il expliqué.
Enfin, faisant référence au projet du Tavini d’une constitution des États fédérés de Ma’ohi nui, il a “salué l’initiative qui nourrit le débat”. Un débat qu’il souhaite “pluraliste, apaisé et respectueux de la diversité de notre assemblée”.
Quant aux échanges qu’il aurait eus avec le président de la République sur le sujet, Moetai Brotherson a expliqué avoir déjà engagé “plusieurs échanges directs ou indirects pour poser les jalons d’une discussion de fond”. Une discussion qui, selon lui, “ne pourra se limiter à un tête-à-tête entre deux exécutifs” et qui devra s’ancrer dans “le cadre multilatéral des Nations Unies. Elle devra intégrer l’ensemble des forces vives de notre pays”.
“La décolonisation est un chemin”, a-t-il conclu. “Ce n’est pas une rupture mais une construction. Elle ne se décrète pas, elle s’élabore.”
La famille d'accueil d'Ayden était “apte” à l'accueillir
En l’absence de la vice-présidente, partie en urgences aux États-Unis pour un soucis familial, c’est Vannina Crolas qui a répondu à Cathy Puchon (Tapura) qui lui demandait des “réponses et des engagements concrets” suite au tragique décès de la petite Ayden la semaine dernière dans sa famille d'accueil.
La ministre de la Fonction publique a d'abord expliqué que la petite Ayden, ainsi que son frère et sa sœur avaient été placés dans cette famille en 2020 par le juge des enfants, leurs parents ayant fait l'objet d'un signalement pour violences conjugales. Des “tiers dignes de confiance” qui ne sont pas des professionnels et qui, à ce titre, ne sont pas obligés d'être agréés ou habilités, a-t-elle précisé.
“Le tiers n'est pas forcément formé pour s'occuper des enfants mais est désigné parce qu'il entretient déjà des liens d'attachement et de confiance avec le mineur. Une évaluation préalable est ainsi réalisée afin d'apprécier le contexte affectif et matériel dans lequel il vit et déterminer sa capacité à accueillir l'enfant et l'accompagner au quotidien. Le foyer auprès duquel la fratrie a été placée a fait l'objet de cette évaluation et a été déclaré apte à accueillir des enfants”, a poursuivi la ministre, certifiant par ailleurs que les contrôles qui ont été assurés par les équipes de la circonscription des solidarités, de la famille et de l'égalité de Papeete en charge de la mesure d'assistance éducative de la fratrie “n'ont pas, semble-t-il, révélé de situation de maltraitance sur la petite Ayden”. Dont acte.
Quant à l'après-Ayden et aux mesures à prendre, “notre vice-présidente n'entend pas rester insensible”, a-t-elle dit, confirmant le prochain recrutement d'une “vingtaine de professionnels titulaires d'un diplôme relevant du secteur social” pour pallier la surcharge de travail des travailleurs sociaux. “Des Assises de la petite enfance viendront permettre de réaliser un état des lieux quant aux réalités du terrain, de coordonner les acteurs de l'action sociale, et d'élaborer des propositions répondant aux besoins relevés”, a-t-elle aussi souligné. Entre les séminaires, les colloques et les Assises qui n'aboutissent que rarement à des actions concrètes, Vannina Crolas a au moins réaffirmé lancer prochainement la formation de 60 accueillants familiaux dont le budget de 57 millions a déjà été voté au premier collectif budgétaire de l'année, ainsi que la “mise en place d'un cadre juridique au statut de tiers digne de confiance et de feti'i”.
Cross/Mercadal, pas de round 2
Ardente défenseur de la cause des malades du cancer au Fenua, Hinamoeura Morgant-Cross était sortie de ses gonds sur la question lors de la dernière séance à Tarahoi. Mardi, elle est malgré tout revenue sur la direction que prennent les décisions politiques du Pays sur le sujet, alors que son groupe politique souhaitait qu’elle retire sa question “inappropriée à l’approche des municipales” et qu’elle avait pris une lettre de “rappel à l’ordre formel” le 29 avril dernier de Tony Géros.
À sa question sur l’éventuelle suppression de l’Institut du cancer, le ministre de la Santé, Cédric Mercadal, lui renverra ce qui sera certainement la réponse la plus brève jamais offerte à un élu lors d’une séquence des questions orales. “Non”, en l’invitant à l’avenir à venir échanger sur ses questions dans son bureau. Ambiance.
À sa question sur l’éventuelle suppression de l’Institut du cancer, le ministre de la Santé, Cédric Mercadal, lui renverra ce qui sera certainement la réponse la plus brève jamais offerte à un élu lors d’une séquence des questions orales. “Non”, en l’invitant à l’avenir à venir échanger sur ses questions dans son bureau. Ambiance.
Les textes adoptés à l'unanimité
Les questions orales ont animé une séance par la suite bien plus calme sur les textes proposés avec leur adoption à l’unanimité. La proposition de loi de modification du code polynésien des marchés publics, celle sur les protocoles de coopération entre professionnels de santé, la modification de la partie législative du code des finances publiques de la Polynésie française ou celle sur le régime fiscal particulier de certaines boissons alcooliques consommées dans les débits de boissons permanents exploités dans les établissements d’hébergement de tourisme classés ont toutes été adoptées.