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Portrait – Julien Miremont : « Dans cinq ans, on verra toujours mon camion au bord de la route »

Aujourd’hui, découvrez un nouveau portrait de la série « business ». L’équipe de sportstahiti.com a voulu vous dévoiler une autre facette du sport en Polynésie. Il existe certains tahitiens qui parviennent à vivre du sport, et il y en a d’autres qui, fort de leur expérience dans la discipline, créent leur propre entreprise. C’est le cas de Julien Miremont. Cet ancien membre du tour mondial de bodyboard a créé son école de surf « Taie Fa’ahe’e » il y a deux ans. Depuis, il vit un rêve éveillé !


Interview :

Comment t’es venu l’idée de créer ton école de surf ?

« J’ai créé mon école de surf, après avoir enseigné le surf et le bodyboard dans diverses écoles pendant près de 10 ans. Toutes ces années étaient formatrices et m’ont permis d’acquérir assez d’expérience pour partir dans l’aventure de ma vie. J’ai passé toute ma vie dans l’eau, c’est plus qu’une passion c’est un mode de vie, qui maintenant est devenu mon métier. »

Enseignes-tu plutôt à des locaux ou des touristes ?

« J’enseigne principalement à des locaux ou des familles de passage sur Tahiti, qui sont généralement mutées pour quelques années. J’ai de temps en temps des touristes bien sûre mais c’est moins fréquent. »

Quelles qualifications sont nécessaires pour exercer le métier de professeur de surf à Tahiti ?

« Pour enseigner le surf et le bodyboard, tu dois être titulaire d’un diplôme anciennement appelé « Brevet d’état », et maintenant renommé « Brevet Professionnel ». J’ai passé il y a 10 ans le « Be Surf », en tant que sportif de haut-niveau, j’ai donc bénéficié d’avantages sur les formations et d’aides pour le financement. La formation est assez chère. Une sélection est effectuée pour être accepté ou non dans une session. »

Est-ce que c’est difficile de se trouver une place sur une petite île comme Tahiti ?

« Je n’ai pas rencontré de difficultés majeures en exerçant mon travail, le plus difficile comme dans chaque métier était sûrement de s’adapter aux diverses méthodes d’enseignement dans les différentes écoles de surf où j’ai pu exercer. Pour ceux qui est de l’acceptation par les anciens, je crois que cela dépend réellement de la façon de faire. Après avoir fait mes preuves dans le métier a Tahiti, et en essayant d’être toujours le plus correct possible envers tout le monde, mon intégration personnelle s’est faite en douceur. Il faut comprendre le point de vue des anciens qui sont la depuis longtemps mais il faut aussi comprendre la position des jeunes comme moi qui veulent emmener un nouveau regard sur la profession, et voler de leurs propres ailes. »

Présentes-nous ta journée type ?

« Si je travaille, je me réveille à 6h et je pars directement charger les planches sur mon véhicule. En ce moment, c’est les vacances, je fais un cours le matin de 8h a 10h et un autre cours l’après-midi de 14h a 16h. Je rentre généralement à la maison vers 17h30-18h, je rince tout mon matériel avant de le ranger, puis je fais une heure ou deux de secrétariat avant d’aller dormir.

Si je ne donne pas de cours,je me lève toujours vers 6h, mais cette fois ci pour surfer pour moi. Si les vagues sont parfaites je vais rythmer ma journée en fonction de la houle, faire du secrétariat et ma comptabilité entre ma session du matin et celle de l’après-midi. Je m’occupe aussi de ma femme, de ma maison et de mes trois chiens. Je ne suis pas trop du style à rester sans rien faire. »

Quel est ton objectif pour tes élèves ?

« L’objectif principal est de s’amuser, que ce soit pour mes élèves les plus avancés que pour les débutants. Ensuite, tout dépend de la personne et de ses objectifs personnels. Je m’adapte à la demande. Je peux faire une session pour des touristes qui demandent juste à passer un bon moment et à avoir un souvenir inoubliable de leur passage dans les vagues de Tahiti. Mais je peux aussi entraîner un jeune pour la compétition et le haut niveau si il le désire. »

Est-ce que ça aide d’être un sportif de haut niveau pour enseigner ?

« Ça aide énormément bien sur, mais attention ce n’est pas parce que tu es un champion que tu es forcément bon pédagogue. Enseigner le surf est tout a fait différent de la compétition de haut-niveau. Avec l’âge et l’expérience, je pense avoir trouvé ma façon d’enseigner et c’est pour cela que j’ai ouvert mon école. Ce qui est sûr, c’est que ma carrière de sportif me permet d’entraîner un jeune à se préparer au mieux pour une compétition. »

Qu’est-ce que tu vois pour ton entreprise dans cinq ans ?

« Ce que je veux, c’est garder cet esprit du surf, ne pas oublier mes valeurs. C’est ma façon de fonctionner, je suis satisfait quand mes élèves ont appris de moi, transmettre mon expérience, et voir mes élèves mordus par cette passion. Dans cinq ans, on verra toujours mon camion stationné un peu partout autour de l’île, profiter a fond de la vie avec mes élèves. »

Des remerciements ?

« Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé de près ou de loin à démarrer mon aventure. Tout précisément mon beau-père Henri Mongarde qui m’a donné l’envie de croire que c’était possible ! Un grand Mauruuru à ma chérie qui, quand je pars, gère l’école pour moi et qui me conseille toujours pour prendre les meilleures décisions. Merci aussi à Niko Richard de « Plug Bodyboard Pro Shop » avec qui nous sommes partenaires et qui me fournit du matériel de bodyboard haut de gamme pour l’école. Enfin, John Poileux, allias HTJ designs, qui m’a énormément aidé pour toute la partie graphique et communication.

Yiiii Taie Fa’ahe’e ! »

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Rédigé par Sportstahiti.com le Mardi 26 Juillet 2016 à 18:56 | Lu 3033 fois