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Portables dans les écoles : il est "urgent" de légiférer selon le CESC


PAPEETE, le 3 janvier 2018. Une majorité des membres du Conseil économique, social et culturel de Polynésie française demande à ce qu'une loi sur l'utilisation du téléphone portable dans les établissements scolaires soit votée en "urgence".



Le téléphone portable peut-il cohabiter avec la trousse à l'école ? La réponse n'est pas si simple et a fait l'objet de nombreux échanges parmi les membres du Conseil économique, social et culturel ce jeudi matin. Les conseillers se sont montrés divisés sur le sujet puisque l'avis du CESC en faveur d'une législation sur l'utilisation du téléphone portable dans les établissements scolaires a été adopté par 18 voix pour face à 15 abstentions.

La quatrième institution du Pays a étudié ce mardi la proposition de loi du Pays de la représentante Tavini Chantal Galenon, qui propose d'encadrer utilisation du téléphone portable dans les établissements scolaires. Pour l'élue, cette mesure permettra de créer un environnement propice à la concentration totale des élèves pour atteindre une meilleure compréhension et mémorisation". La représentante souhaite aussi, grâce à cette loi, "limiter le cyber harcèlement". Dans son avis, le CESC recommande de "légiférer en urgence".

Début décembre, un lycéen en classe de seconde a frappé sa professeure de Physique-chimie, parce que celle-ci voulait lui confisquer son téléphone portable. Les membres du CESC ont demandé à ce que la loi prévoie "la conduite à tenir en cas de refus d'un élève de se dessaisir de l'équipement mis en cause, et les sanctions".
Des "professeurs qui ne se sentent plus en sécurité car les enfants ne veulent pas laisser leur téléphone", a regretté Tepuanui Snow, représentant des parents d’élèves.

Parmi les conseillers qui se sont abstenus, Sébastien Bouzard, représentant du Syndicat polynésien des entreprises et prestataires de service, a précisé : "Je ne suis pas pour l'interdiction. Je suis pour l'encadrement. On est dans une société numérique où il y a des smartphones et des tablettes. Le smartphone peut servir de calculatrice en cours", a-t-il souligné. "Et quand un parent souhaite contacter un élève en urgence, si celui-ci n'a pas de téléphone, ce n'est pas facile de passer par le secrétariat."

Le CESC a aussi interpellé les parents sur leur rôle et souhaiterait que soit mise en place une campagne de sensibilisation et de prévention des risques d'addiction. "De récentes études suggèrent les effets négatifs des ondes et de la lumières produites par ces appareils, pour la santé des enfants, mais également sur leur relation au monde qui les entoure", souligne la quatrième institution du Pays.

Les associations de parents d'élèves et les directions des enseignements privés se sont prononcées en faveur de la réglementation proposée. A l'inverse, la Direction générale de l'éducation et des enseignements s'est positionnée contre. La position de la ministre de l'Education est de ne pas légiférer en la matière et de laisser les établissements scolaires réglementer.

Certaines écoles ont déjà fait le choix de réglementer. C'est notamment le cas au lycée Paul-Gauguin, au collège-lycée Sacré-Cœur de Taravao, au collège Anne-Marie Javouhey de Uturoa...

En chiffres

La Direction générale de l'économie numérique a publié un rapport d'étude sur les usages du numérique dans les ménages en Polynésie française en 2017.

Concernant les enfants, il ressort de cette étude qu'ils disposent d'un téléphone portable pour :
- 10 % pour ceux de moins de 11 ans
- 56 % pour pour ceux entre 11 et 14 ans
- 83 % pour ceux de plus de 14 ans

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 3 Janvier 2019 à 11:29 | Lu 1078 fois