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Pont effondré près de Toulouse: le camion et son chargement estimés à "plus de 40 tonnes"


Mirepoix-sur-Tarn, France | AFP | mardi 19/11/2019 - Un possible surpoids du camion roulant sur le pont qui s'est effondré lundi à Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), tuant deux personnes, était mardi au centre des investigations, le maire assurant qu'il pesait "plus de 40 tonnes", soit plus du double autorisé.

La secrétaire d’État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon, a confirmé dans la matinée qu'"une des hypothèses, c'est que le camion qui s'est engagé ait un poids supérieur au poids limité" à 19 tonnes sur le pont. Mais "c'est le procureur de la République qui va établir les faits", a-t-elle ajouté sur LCI.
Les deux enquêtes ouvertes, une judiciaire et une technique, vont "permettre de savoir si on a un problème de structure sur ce pont et s'il faut surveiller différemment les ponts de ce type ou tous les ponts", a-t-elle ajouté. 
Pour le maire, Eric Oget, il est clair que "c'était un camion de gabarit hors normes, le pont a craqué". Les plongeurs de la gendarmerie "ont reconnu l'engin et en faisant l'addition du poids du camion, de ce qu'il transportait (...) on estime à plus de 40 tonnes, largement", a-t-il affirmé à l'AFP. 
Deux personnes ont trouvé la mort dans cet accident: une adolescente de 15 ans habitant Mirepoix-sur-Tarn, et le chauffeur du camion. 
Ce dernier était, selon M. Oget, le patron d'une entreprise de forage, Puits Julien Fondations, et le camion de type "porte-char". Située à quelques centaines de mètres du pont, sur la rive opposée à la commune de Mirepoix-sur-Tarn, la société a été perquisitionnée lundi. 

- "Entretien bien fait" -

 
Le pont suspendu, une structure métallique datant de 1931, qui s'est brutalement effondré lundi peu après 08h00, peut supporter une charge maximale de 19 tonnes, comme l'indiquent des panneaux à ses extrémités. 
L'ouvrage "a été contrôlé sous la responsabilité du département en 2017, plus une visite de contrôle en 2018. Donc les procédures étaient respectées, l'entretien, le contrôle étaient bien faits", a réaffirmé Mme Wargon, venue la veille dans la commune endeuillée. 
La piste d'un non-respect des procédures de surveillance avait été écartée dès lundi par le Conseil départemental, en charge du pont. 
Les enquêteurs poursuivent mardi leurs investigations, en exploitant notamment les images prises par les plongeurs. Des gendarmes "gelaient" la scène avec des lasers et des drones en vue d'une modélisation en 3D. 
La carcasse du camion devrait être remontée à la surface mais cette opération complexe pourrait prendre du temps. Le chantier sera compliqué par le dénivelé de 19 mètres entre la surface de l'eau et la chaussée. 
Le tablier du pont s'est presque totalement effondré dans le Tarn, précipitant dans l'eau outre le camion, la voiture où se trouvait l'adolescente, conduite par sa mère. Cette dernière a pu être secourue par des témoins. 
 

- "On veut comprendre" -

 
Selon le président de la communauté de communes, Jean-Marc Dumoulin, le passage de camions en surpoids n'y était pas exceptionnel, ce qui aurait pu le fragiliser. 
Mardi, la population était encore sonnée par le drame: "on veut savoir ce qui s'est passé, on veut comprendre", insistait un jeune habitant, Thomas Ferrandis.
Mme Wargon a assuré mardi que le gouvernement était prêt à modifier des dispositions sur les ponts en fonction des résultats des investigations. 
"S'il faut changer les choses, on le fera", a-t-elle dit, en mentionnant un renforcement de la signalisation. L’État "aidera au cas par cas" les communes à remettre en état des ponts qui en auraient besoin, a-t-elle ajouté. 
Elle a relevé que l’État allait ainsi suivre une des propositions du rapport du sénateur centriste Hervé Maurey sur les ponts en France.
Le drame "illustre malheureusement" les conclusions de la mission d'information sénatoriale sur la sécurité des ponts, à savoir qu'il y a "une vraie dangerosité de l'état de nos ponts", avait déclaré lundi M. Maurey, son président. 
Mise en place après l'effondrement du viaduc autoroutier de Gênes (Italie), qui a fait 43 morts en août 2018, la mission a estimé qu'au moins 25.000 ponts français "sont en mauvais état structurel", et appelé fin juin à "un +plan Marshall+ pour éviter un drame".

le Mardi 19 Novembre 2019 à 03:52 | Lu 432 fois