Avignon, France | AFP | dimanche 09/05/2021 - Deux personnes soupçonnées d'être impliquées dans le meurtre du policier Eric Masson mercredi ont été arrêtées dimanche soir, quelques heures après un hommage ayant réuni une foule émue devant l'hôtel de police d'Avignon.
Le tireur qui a atteint mortellement le brigadier de 36 ans dans le centre d'Avignon avait pris la fuite immédiatement avec son complice.
Dimanche soir, deux suspects ont été arrêtés à une vingtaine de kilomètres d'Avignon, a appris l'AFP de source proche du dossier, sans plus de détail.
Contacté, le parquet d'Avignon n'a pas souhaité faire de commentaire à ce stade. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui assistera mardi à un hommage national au policier présidé par le Premier ministre Jean Castex, a de son côté félicité via Twitter la police pour ces interpellations, estimant que "ce crime ne doit en aucun cas rester impuni".
Dimanche en début d'après-midi, plusieurs milliers de personnes --5.000 selon la police -- policiers en civil ou habitants des environs sont venus déposer des fleurs ou mettre un mot sur les registres de condoléances devant le portrait du père de famille, sur les marches de l'hôtel de police.
Pendant ce rassemblement, à l'appel des syndicats de la profession, le silence a été interrompu seulement par des applaudissements pour la police et deux Marseillaises.
Les coéquipiers d'Eric Masson, très éprouvés, étaient présents mais non sa famille qui a fait part de son besoin de tranquillité dans ce moment de deuil et souhaite se tenir éloignée de toute agitation politique et médiatique.
Dans la foule, une dame qui préfère taire son nom cachait mal ses larmes. "Mon fils était avec lui, il lui a tenu la main quand il mourait. Il est dévasté. Moi je ressens une colère immense contre ce système. Pourquoi tant de haine?", confie cette mère d'un des brigadiers de l'équipe d'Eric Masson.
Appelés mercredi sur un point de trafic de drogue bien connu, dans le centre historique d'Avignon, les policiers de la brigade d'intervention départementale Vaucluse-Gard, en civil, dont Eric Masson, avaient procédé au contrôle d'une cliente "de ce qui ressemblait à un échange de stupéfiants", selon le procureur Philippe Guémas.
Alors que la femme venait d'être arrêtée par les deux policiers, "deux individus s'avançaient (...) et l'un des deux, porteur d'une sacoche en bandoulière, (leur) demandait ce qu'ils faisaient là", a expliqué M. Guémas: "Eric Masson déclinait sa qualité de policier et l'individu sortait une arme de poing et faisait feu à deux reprises, l'atteignant au thorax et à l'abdomen". Le policier est mort sur place.
Pas "guerriers mais "gardiens de la paix"
"Ce qu'on ressent, c'est même plus de la colère car on est résigné. Ça ira de pire en pire car il n'y a pas de soutien. Derrière, la justice ne suit pas", déplore Nicolas, un ancien collègue marseillais d'Eric Masson.
Il confie ses doutes, sa vocation ébranlée. "On aime ce qu'on fait", tempère à ses côtés un collègue, Franck.
"Nous ne sommes pas des guerriers mais des gardiens de la paix", insiste Bruno Bartoccetti, secrétaire régional du syndicat Unité SGP, qui espère des mesures plus fermes contre "des dealers qui aujourd'hui sont armés".
"Il faut donner à la justice les moyens de sanctionner", aoute-t-il.
Lundi, tous les syndicats de police doivent être reçus par le Premier ministre Jean Castex.
Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance police nationale, réclame lui "des peines incompressibles pour chaque catégorie d'infractions".
"La lutte contre les trafics de stupéfiants, partout sur le territoire national, s'apparente à une guerre. Cette guerre, nous la menons grâce à des soldats, (...) les policiers et les gendarmes de France. Aujourd'hui, un de ces soldats est mort en héros", avait déclaré mercredi M. Darmanin.
Le département de Vaucluse, l’un des dix plus pauvres de France, a connu une hausse du trafic de drogue ces dernières années, comme plusieurs villes de l'arc méditerranéen, selon des responsables policiers et judiciaires interrogés récemment par l’AFP.
Le tireur qui a atteint mortellement le brigadier de 36 ans dans le centre d'Avignon avait pris la fuite immédiatement avec son complice.
Dimanche soir, deux suspects ont été arrêtés à une vingtaine de kilomètres d'Avignon, a appris l'AFP de source proche du dossier, sans plus de détail.
Contacté, le parquet d'Avignon n'a pas souhaité faire de commentaire à ce stade. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui assistera mardi à un hommage national au policier présidé par le Premier ministre Jean Castex, a de son côté félicité via Twitter la police pour ces interpellations, estimant que "ce crime ne doit en aucun cas rester impuni".
Dimanche en début d'après-midi, plusieurs milliers de personnes --5.000 selon la police -- policiers en civil ou habitants des environs sont venus déposer des fleurs ou mettre un mot sur les registres de condoléances devant le portrait du père de famille, sur les marches de l'hôtel de police.
Pendant ce rassemblement, à l'appel des syndicats de la profession, le silence a été interrompu seulement par des applaudissements pour la police et deux Marseillaises.
Les coéquipiers d'Eric Masson, très éprouvés, étaient présents mais non sa famille qui a fait part de son besoin de tranquillité dans ce moment de deuil et souhaite se tenir éloignée de toute agitation politique et médiatique.
Dans la foule, une dame qui préfère taire son nom cachait mal ses larmes. "Mon fils était avec lui, il lui a tenu la main quand il mourait. Il est dévasté. Moi je ressens une colère immense contre ce système. Pourquoi tant de haine?", confie cette mère d'un des brigadiers de l'équipe d'Eric Masson.
Appelés mercredi sur un point de trafic de drogue bien connu, dans le centre historique d'Avignon, les policiers de la brigade d'intervention départementale Vaucluse-Gard, en civil, dont Eric Masson, avaient procédé au contrôle d'une cliente "de ce qui ressemblait à un échange de stupéfiants", selon le procureur Philippe Guémas.
Alors que la femme venait d'être arrêtée par les deux policiers, "deux individus s'avançaient (...) et l'un des deux, porteur d'une sacoche en bandoulière, (leur) demandait ce qu'ils faisaient là", a expliqué M. Guémas: "Eric Masson déclinait sa qualité de policier et l'individu sortait une arme de poing et faisait feu à deux reprises, l'atteignant au thorax et à l'abdomen". Le policier est mort sur place.
Pas "guerriers mais "gardiens de la paix"
"Ce qu'on ressent, c'est même plus de la colère car on est résigné. Ça ira de pire en pire car il n'y a pas de soutien. Derrière, la justice ne suit pas", déplore Nicolas, un ancien collègue marseillais d'Eric Masson.
Il confie ses doutes, sa vocation ébranlée. "On aime ce qu'on fait", tempère à ses côtés un collègue, Franck.
"Nous ne sommes pas des guerriers mais des gardiens de la paix", insiste Bruno Bartoccetti, secrétaire régional du syndicat Unité SGP, qui espère des mesures plus fermes contre "des dealers qui aujourd'hui sont armés".
"Il faut donner à la justice les moyens de sanctionner", aoute-t-il.
Lundi, tous les syndicats de police doivent être reçus par le Premier ministre Jean Castex.
Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance police nationale, réclame lui "des peines incompressibles pour chaque catégorie d'infractions".
"La lutte contre les trafics de stupéfiants, partout sur le territoire national, s'apparente à une guerre. Cette guerre, nous la menons grâce à des soldats, (...) les policiers et les gendarmes de France. Aujourd'hui, un de ces soldats est mort en héros", avait déclaré mercredi M. Darmanin.
Le département de Vaucluse, l’un des dix plus pauvres de France, a connu une hausse du trafic de drogue ces dernières années, comme plusieurs villes de l'arc méditerranéen, selon des responsables policiers et judiciaires interrogés récemment par l’AFP.