Paris, France | AFP | jeudi 17/02/2021 - Des chiffres donnant "le tournis": Air France-KLM a perdu 7,1 milliards d'euros l'année dernière, un choc "sans précédent" provoqué par le Covid-19 qui a ravagé le transport aérien et privé le groupe franco-néerlandais des deux tiers de ses clients.
Le chiffre d'affaires s'est effondré de 59% par rapport à 2019 pour tomber à 11,1 milliards d'euros, a précisé jeudi le groupe dans un communiqué, en prévenant que le premier trimestre 2021 serait "difficile" et que la visibilité d'une reprise restait "limitée", même s'il s'attend à un regain de trafic au deuxième et troisième trimestres.
Ces pertes et chutes d'activité, "ce sont des ordres de grandeur qui donnent un peu le tournis", a reconnu le directeur financier du groupe, Frédéric Gagey. La crise a fait subir à Air France-KLM "un impact sans précédent", a résumé l'entreprise dans son communiqué.
La rentabilité des compagnies aériennes dépend de leur capacité à faire voler le plus possible leurs coûteux appareils remplis au maximum, une équation devenue insoluble dès le début de la crise, qui a conduit les gouvernements français et néerlandais à accorder des prêts directs ou garantis à Air France-KLM, pour plus de 10 milliards d'euros au total.
La perte nette est conforme aux attentes des analystes financiers. Elle inclut une provision de 822 millions d'euros, conséquence des plans de départs volontaires engagés par le groupe, a détaillé M. Gagey lors d'une téléconférence de presse.
Encore à 83.000 fin 2019, les effectifs ont fondu de plus de 10% en un an: 5.000 de moins chez KLM et 3.600 chez Air France. "Des plans en cours permettront encore d'accompagner environ 900 départs chez KLM et environ 4.900 chez Air France", des efforts "indispensables" selon M. Gagey.
Négociations avec Bruxelles
La perte a également été gonflée par une dépréciation de la flotte de 672 millions d'euros, conséquence de la fin de l'exploitation des gros porteurs Airbus A380, A340 et Boeing 747.
Et le groupe a aussi subi une perte "énorme" de 595 millions d'euros due à des achats anticipés de kérosène, une opération courante pour les compagnies souhaitant mieux planifier leurs coûts, mais un pari qui s'est avéré perdant alors que les cours du pétrole se sont écroulés.
Sur l'année entière, Air France-KLM a perdu 67,3% des passagers de 2019, une tendance aggravée lors du seul quatrième trimestre (-75,9%).
Et le groupe a mis en garde contre "un premier trimestre 2021 difficile" dû aux "restrictions de voyage renforcées". Sa capacité de transport de passagers n'atteindra que 40% de celle de la même période de 2019.
En outre, "la visibilité sur la reprise de la demande est toujours limitée" même si l'entreprise s'attend à "une reprise du trafic au cours des deuxième et troisième trimestres 2021 grâce au déploiement du vaccin".
Seul point positif, le chiffre d'affaires du transport de fret a augmenté, conséquence d'une hausse des tarifs provoquée par une réduction mondiale de l'offre.
Grâce aux prêts d'Etat, Air France-KLM a terminé 2020 avec des liquidités de 9,8 milliards d'euros, permettant "de voir avec tranquillité l'année qui s'ouvre", selon M. Gagey.
Mais ces opérations ont alourdi la dette qui a quasiment doublé sur un an pour atteindre 11 milliards d'euros, un niveau difficilement soutenable à terme.
C'est pour renforcer son bilan qu'Air France-KLM discute avec la Commission européenne. Il s'agirait en particulier pour les Etats néerlandais et français de transformer une partie de leurs prêts en fonds propres ou quasi-fonds propres. Mais Bruxelles demande des contreparties pour préserver une concurrence équitable, comme la cession de précieux créneaux aéroportuaires d'Air France à Paris-Orly, une exigence mal reçue par le groupe qui en a fait un des axes de sa stratégie de relance.
"Il n'y a pas de point de blocage, il faut arriver à des points d'équilibre entre différentes parties, comme toutes les négociations ça prend du temps", a affirmé M. Gagey.
La déroute d'Air France-KLM est cohérente avec celle de l'ensemble du secteur aérien mondial, qui a vu s'évaporer 66% de son trafic passagers en 2020. Selon l'Association internationale du transport aérien, les compagnies ont subi des pertes cumulées de 118 milliards de dollars l'année dernière.
Le chiffre d'affaires s'est effondré de 59% par rapport à 2019 pour tomber à 11,1 milliards d'euros, a précisé jeudi le groupe dans un communiqué, en prévenant que le premier trimestre 2021 serait "difficile" et que la visibilité d'une reprise restait "limitée", même s'il s'attend à un regain de trafic au deuxième et troisième trimestres.
Ces pertes et chutes d'activité, "ce sont des ordres de grandeur qui donnent un peu le tournis", a reconnu le directeur financier du groupe, Frédéric Gagey. La crise a fait subir à Air France-KLM "un impact sans précédent", a résumé l'entreprise dans son communiqué.
La rentabilité des compagnies aériennes dépend de leur capacité à faire voler le plus possible leurs coûteux appareils remplis au maximum, une équation devenue insoluble dès le début de la crise, qui a conduit les gouvernements français et néerlandais à accorder des prêts directs ou garantis à Air France-KLM, pour plus de 10 milliards d'euros au total.
La perte nette est conforme aux attentes des analystes financiers. Elle inclut une provision de 822 millions d'euros, conséquence des plans de départs volontaires engagés par le groupe, a détaillé M. Gagey lors d'une téléconférence de presse.
Encore à 83.000 fin 2019, les effectifs ont fondu de plus de 10% en un an: 5.000 de moins chez KLM et 3.600 chez Air France. "Des plans en cours permettront encore d'accompagner environ 900 départs chez KLM et environ 4.900 chez Air France", des efforts "indispensables" selon M. Gagey.
Négociations avec Bruxelles
La perte a également été gonflée par une dépréciation de la flotte de 672 millions d'euros, conséquence de la fin de l'exploitation des gros porteurs Airbus A380, A340 et Boeing 747.
Et le groupe a aussi subi une perte "énorme" de 595 millions d'euros due à des achats anticipés de kérosène, une opération courante pour les compagnies souhaitant mieux planifier leurs coûts, mais un pari qui s'est avéré perdant alors que les cours du pétrole se sont écroulés.
Sur l'année entière, Air France-KLM a perdu 67,3% des passagers de 2019, une tendance aggravée lors du seul quatrième trimestre (-75,9%).
Et le groupe a mis en garde contre "un premier trimestre 2021 difficile" dû aux "restrictions de voyage renforcées". Sa capacité de transport de passagers n'atteindra que 40% de celle de la même période de 2019.
En outre, "la visibilité sur la reprise de la demande est toujours limitée" même si l'entreprise s'attend à "une reprise du trafic au cours des deuxième et troisième trimestres 2021 grâce au déploiement du vaccin".
Seul point positif, le chiffre d'affaires du transport de fret a augmenté, conséquence d'une hausse des tarifs provoquée par une réduction mondiale de l'offre.
Grâce aux prêts d'Etat, Air France-KLM a terminé 2020 avec des liquidités de 9,8 milliards d'euros, permettant "de voir avec tranquillité l'année qui s'ouvre", selon M. Gagey.
Mais ces opérations ont alourdi la dette qui a quasiment doublé sur un an pour atteindre 11 milliards d'euros, un niveau difficilement soutenable à terme.
C'est pour renforcer son bilan qu'Air France-KLM discute avec la Commission européenne. Il s'agirait en particulier pour les Etats néerlandais et français de transformer une partie de leurs prêts en fonds propres ou quasi-fonds propres. Mais Bruxelles demande des contreparties pour préserver une concurrence équitable, comme la cession de précieux créneaux aéroportuaires d'Air France à Paris-Orly, une exigence mal reçue par le groupe qui en a fait un des axes de sa stratégie de relance.
"Il n'y a pas de point de blocage, il faut arriver à des points d'équilibre entre différentes parties, comme toutes les négociations ça prend du temps", a affirmé M. Gagey.
La déroute d'Air France-KLM est cohérente avec celle de l'ensemble du secteur aérien mondial, qui a vu s'évaporer 66% de son trafic passagers en 2020. Selon l'Association internationale du transport aérien, les compagnies ont subi des pertes cumulées de 118 milliards de dollars l'année dernière.