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Peine confirmée pour l'homme qui avait tué une mère et sa fille


Tahiti, le 2 octobre 2025 - Un homme de 26 ans a été condamné jeudi en appel à quatre ans de prison dont deux avec sursis probatoire pendant deux ans pour homicides involontaires. Le 16 février dernier et alors qu'il était ivre, le prévenu avait percuté un véhicule à Papeari, causant ainsi la mort d'une septuagénaire et de sa fille.


Condamné, en première instance, à quatre ans de prison dont deux avec sursis probatoire pendant deux ans pour avoir involontairement causé la mort d'une mère et sa fille lors d'un accident de la route, un homme de 26 ans a été jugé jeudi devant la cour d'appel. Une comparution qui faisait suite à un appel du parquet quant à la décision prononcée par le tribunal correctionnel.

Le 16 février dernier à l'aube, le prévenu avait pris la route après avoir passé une soirée à faire la fête et à boire du rhum et de la bière avec des amis. Bien qu'ayant prévu de dormir dans sa voiture, il avait finalement repris le volant. Quelques minutes plus tard, le jeune homme avait violemment percuté un véhicule dans lequel circulaient un couple, leur fille mineure et la grand-mère de cette dernière. Malgré l'intervention d'un premier témoin – infirmier de profession –, puis des pompiers et du Samu, la conductrice du véhicule et sa mère n'avaient pas survécu, toutes les deux ayant été victimes d'un polytraumatisme. Le prévenu avait quant à lui dû être hospitalisé.

Un quantum pas assez élevé

Tout comme il l'avait fait lors de son placement en garde à vue, l'intéressé a reconnu à la barre de la cour d'appel, jeudi, qu'il avait beaucoup bu ce soir-là. Quelques bières, du rhum et seulement deux heures de sommeil dans sa voiture avant de reprendre la route pour aller surfer. Alors que le compteur de son véhicule avait été retrouvé bloqué à 125 km/h, le jeune homme a assuré qu'il lui semblait peu probable d'avoir, ce matin-là, conduite à cette vitesse. Interrogé sur son rapport à l'alcool, il a ensuite expliqué au tribunal qu'il avait commencé à boire excessivement lors des émeutes survenues en Nouvelle-Calédonie en 2024 où il vivait à l'époque.

Tel que l'avait précisé le président de la cour d'appel en début d'audience, l'avocate générale a tenu à rappeler lors de ses réquisitions que le parquet avait fait appel de la condamnation de première instance car il a estimé que “le quantum ne prenait pas suffisamment en compte la situation dans cette affaire”. “1,7 gramme, c'est un taux énorme. Quand on a autant bu, on ne prend pas le volant”, a-t-elle martelé avant de rappeler que le prévenu avait déjà été interpellé en Nouvelle-Calédonie alors qu'il circulait, ivre, sur un deux-roues. Cinq ans de prison dont un avec sursis probatoire pendant trois ans assortis du maintien en détention ont finalement été requis à son encontre.

Venu de Nouvelle-Calédonie pour assurer la défense du prévenu, Me Thomas Gruet a dénoncé lors de sa plaidoirie les manquements de l'enquête et les incohérences de la procédure. Il s'est ainsi étonné que le maintien en détention ait été requis contre son client alors même que ce n'est que deux mois après le drame que ce dernier avait été placé en garde à vue. “Concrètement, après l'accident, il y a eu deux mois où il était libre de faire ce qu'il voulait et durant lesquels rien ne s'est passé dans l'enquête.” Se disant “convaincu” que l'on voulait “faire un exemple” du cas du jeune homme, il a soutenu que son client était loin d'être un délinquant récidiviste.

Après en avoir délibéré, la cour d'appel a confirmé le jugement de première instance.
 
 
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 2 Octobre 2025 à 17:40 | Lu 4390 fois