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Parking - Nouvelles machines, nouvelles habitudes à Papeete


Tahiti, le 13 juin 2025 – Cinquante-deux nouvelles bornes de stationnement ont fait leur apparition depuis la semaine dernière dans le centre-ville de Papeete. De nouveaux appareils qui exigent des usagers qu'ils prennent de nouvelles habitudes, dont celle de renseigner leur plaque d'immatriculation afin d'asseoir, d'ici la fin de l'année, de nouvelles méthodes de contrôle de la part des autorités. De plus, ces nouveaux horodateurs devraient également permettre, très prochainement, de payer son stationnement par carte de crédit sans contact.
  
Depuis la semaine dernière, la commune de Papeete a déployé ses 52 nouveaux horodateurs afin d'entamer sa transition quant aux moyens de contrôle des stationnements de véhicules dans la zone réglementée. En effet, si avant il suffisait d'insérer ses pièces puis d'appuyer sur le bouton pour récupérer son ticket, aujourd'hui une nouvelle manipulation s'impose : “Il faudra désormais renseigner sa plaque d'immatriculation”, annonce Wilfrid Hunter, responsable des déplacements urbains au sein de la commune de Papeete. “C'est une obligation qui est déjà en place sur l'ensemble du territoire français depuis 2018, à l'exception des outre-mer. Nous aurions dû nous y soumettre plus tôt également, mais nous ne disposions pas des outils nécessaires, et notre contexte géographique, en l'occurrence l'éloignement, ne le permettait pas. C'est un retard que nous comptons rattraper cette année.”
 
Pour rappel, en Polynésie, le non-paiement d'un stationnement payant est une infraction qui relève du pénal. Ce qui veut dire que, jusqu'à aujourd'hui, une personne peut être convoquée devant le tribunal pour ce type d'infraction. Or, dans l’Hexagone, depuis 2018, ces infractions sont désormais considérées comme des redevances traitées par des structures dédiées, implantées uniquement en France métropolitaine. Un souci de taille pour la mise en place d'une telle réglementation sur le territoire polynésien : “Vous imaginez bien qu'un Polynésien ne s'embêtera pas à porter plainte si les instances concernées se trouvent en métropole”, explique Wilfrid Hunter. De plus, au Fenua, le fichier des cartes grises n'est pas encore mis à jour, notamment au niveau des adresses des propriétaires de véhicules. Difficile donc de contacter les contrevenants alors que tout l'enjeu de ce nouveau dispositif repose sur cet aspect.
 
En effet, le responsable des déplacements urbains de la commune de Papeete explique : “Aujourd'hui, en métropole, les contrôles s'effectuent soit par des voitures équipées de scanners, soit par des agents qui passent et scannent les plaques d'immatriculation. Une méthode qui signale immédiatement si le propriétaire du véhicule est en règle. Si ce n'est pas le cas, la personne est immédiatement identifiée sur la base de données et un ‘e-PV’ lui est envoyé. En France, fini le temps des PV sur les pare-brises. Localement, nous n'avons pas encore incorporé ce dispositif, mais nous aimerions le faire d'ici la fin de l'année.” Et à ce titre, la mairie de Papeete prévient que la méthode du ticket exposé derrière le pare-brise reste inchangée d'ici là, et qu'une annonce officielle se fera au moment opportun.
 
Des horodateurs interconnectés
 
Grande nouveauté sur ces nouvelles machines : l'interconnexion et la centralisation des informations : “Nous avons désormais une vision sur tous les appareils”, se félicite Wilfrid Hunter. “On sait s'ils sont en panne, s'ils marchent, combien d'argent se trouve à l'intérieur, combien de voitures se sont enregistrées et leurs numéros de plaque. Toutes ces informations sont très intéressantes pour nous, notamment lorsque nous devons gérer certaines plaintes. Par exemple, il y a quelques jours, un homme s'est plaint d'avoir insérer 400 francs et de n'avoir eu que 1 h 20 de stationnement – au lieu de 2 heures pour 300 francs – mais aussi de ne pas avoir eu sa monnaie. Du coup, nous avons recherché dans nos données et effectivement, l'homme avait payé. Sauf que, d'une part, la machine indique bien qu'elle ne rend pas la monnaie. De plus, celle-ci indiquait bel et bien n'avoir encaissé que 200 francs. L'autre pièce lui avait été rendue via la petite fente dédiée à cet effet. Sauf qu'il n'a pas fait attention et est parti sans la récupérer. Et tout ça, nous pouvons désormais le savoir grâce à ces nouveaux appareils.”
 
Un nouveau moyen de paiement
 
Autres grandes avancées majeures via ces machines, la possibilité de rajouter du temps de stationnement après le premier paiement, mais aussi la possibilité de payer – très prochainement – par carte bancaire : “La prochaine nouveauté, que nous espérons mettre en place d'ici deux mois, c'est le paiement par carte de crédit. Les machines sont déjà équipées, il nous faut juste régler quelques soucis administratifs. Cela devrait se mettre en place vraiment très rapidement. Néanmoins, il est important de noter qu'il s'agira uniquement des cartes sans contact. Les cartes de type Union Pay délivrées par la Socredo et les cartes Hoa de la Banque de Polynésie ne seront pas acceptées, ni les American Express. Par contre, pour toutes les autres cartes, comme la Revolut ou Niu Pay par exemple, c'est bon.”  Concernant les tarifs, dans la zone dite “verte” – c'est-à-dire partout sauf autour de la poste – le paiement minimum est de 100 francs. Une heure de parking revient à 150 francs et les usagers disposent de 2 heures maximum, soit 300 francs. Au-delà, ces derniers devront se trouver une autre place de parking. Et la mairie insiste : “Nous sommes obligés de réglementer les stationnements de la sorte afin d'éviter que les gens se garent et partent pour la journée, empêchant ainsi les autres usagers de trouver une place de parking.”
 
Et pour cause, concrètement, la ville de Papeete dispose de 980 places payantes dans la zone réglementée. Concernant les autres parkings, hors voieries, cela représente 2 000 places. Or, quotidiennement, ce sont plus de 60 000 voitures qui circulent et passent par le centre-ville. Un défi complexe pour le service en charge des déplacements urbains au sein de la commune : “Lorsque l'on a commencé à mettre en place les stationnements payants, en 2003, nous étions à 1 300 places payantes. Mais au fil des années, nous avons beaucoup augmenté les places dédiées aux deux-roues, aux espaces de livraison, aux PMR, aux taxis, aux transports en commun. Tout ça fait que les places réservées aux véhicules ont diminué ces vingt dernières années.” L'espace disponible se réduit mais les usagers, eux, sont de plus en plus nombreux. Un casse-tête auquel viennent se rajouter certains projets du Pays, dont notamment celui de la prochaine voie réservée aux bus qui devrait partir de Tipaerui pour rejoindre le Pont de l'Est. Un projet ambitieux qui devrait néanmoins faire perdre de nombreuses places de parking sur cet axe.

Rédigé par Wendy Cowan le Vendredi 13 Juin 2025 à 15:56 | Lu 4027 fois