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Parkin' Trust : l'appli qui trouve des places de stationnement


Tahiti, le 31 décembre 2020 - Lauréat de la French Tech Tremplin, l'application "Parkin' Trust" référence les places de stationnement à Papeete avec l'ambition de simplifier la vie des automobilistes. Le concept ? Une interface permettant de consulter, réserver et payer à l'avance sa place à l'instar de ce qui existe en Métropole.

La plaie du stationnement à Papeete, tout le monde connaît. Ancien salarié à la banque Socredo, Manuel Bucher, 28 ans, s'est dit qu'il était temps de faire quelque chose. Aussi, dès qu'il décroche son diplôme de développeur web à la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM), il intègre l'incubateur Prism avec la ferme intention de développer une solution numérique. "On a eu un projet sur la problématique des parkings en formation, quand j'ai décidé de poursuivre dessus, mon formateur m'a suivi, raconte le jeune homme. C'est un parcours du combattant de trouver une place, il faut en moyenne 15 à 20 minutes. Ce qui a des conséquences directes sur l’émission de gaz à effet de serre."

L'application en couveuse est baptisée "Parkin' trust" et devrait sans nul doute simplifier la vie des automobilistes. Le projet de Manuel Boucher et de ses deux associés (Teremu Maro, Tinirau Tematahotoa) a d'ailleurs retenu l'attention du jury de la French Tech Tremplin et permis de décrocher un prix. Le concept ? Un service en ligne de location de parking privé/public permettant de consulter, réserver et payer à l'avance sa place.

Le service ambitionne plus précisément de mettre en contact des personnes en recherche de stationnement avec les propriétaires de places, les parkings privés, des hôtels ou les parkings publics. En sélectionnant la destination souhaitée, les places les plus proches autour du point vont s'afficher, assorties des tarifs (variables en fonction de l'emplacement), d'une description, des photos et de certains critères, notamment de sécurité et d'accessibilité.

Un référencement d'environ 5 000 places

"C'est un peu comme le Airbnb du parking en Polynésie" résume Manuel Boucher. Aujourd'hui en phase d'étude de marché, le jeune homme recense le nombre de places de parking déjà existantes. Résultat : environ 5 000 places ont été référencées (370 places dans les parkings publics, 3 500 places de parkings privés, 980 places payantes au bord des voiries). "Le problème, c'est qu'elles ne sont pas forcément bien placées par rapport aux utilisateurs, d'où l'ambition à terme de créer des places supplémentaires, en allant chercher du côté des particuliers les places qu'ils n'utilisent pas" argumente le développeur.

De leur côté, les fournisseurs d'emplacement ou "trusteurs", auront leur propre interface, sur le même principe que les applis Parking Dispo ou Parkopedia, mais à l'échelle du centre-ville. "On n'a pas la prétention d'inventer le couteau à couper le beurre, on transpose une solution qui existe déjà et qui est facilement applicable en tenant compte des spécificités locales" précise le jeune homme. "Nous pensons également au parking pour handicapés, où l’on pourra répertorier toutes les places de parking disponibles et accessibles sur le territoire".

Capteurs et partenaires privés

Gage de crédibilité, le titre de lauréat de la French Tech Tremplin lui apporte sans aucun doute une certaine visibilité, un réseau et un soutien financier intéressant : un chèque de 3,6 millions de Fcfp. Une enveloppe qui lui permettra de déployer un certain nombre de capteurs, pour vérifier notamment la disponibilité de certaines places. Pour compléter le dispositif, la start-up envisage des partenariats avec les propriétaires de parkings privés dans un premier temps.

Reste le modèle économique. C'est à la commission par place que Parkin' Trust se rémunère. Et afin d'atteindre le seuil de rentabilité, il faudrait côtoyer une fourchette haute de 500 stationnements par jour. Ce n'est pas pour tout de suite. En phase de prototype, Manuel cherche encore à consolider son réservoir de places avant de faire appel à des testeurs volontaires, avec un lancement officiel de l'application estimé fin 2021. D'ici le milieu de l'année, la start-up va d'ailleurs faire appel à des "bêta-testeurs". "Ceux qui souhaitent tester l'application seront les bienvenus, et nous avons besoin d'un maximum de feedback, de retours d'expérience" souligne l'entrepreneur. Idem du côté des fournisseurs, ils sont invités à se manifester.

À raison de 7 000 véhicules vendus en 2020, malgré la crise, soit presque autant qu'en 2019, nul doute que son application sera accueillie à bras ouverts.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Jeudi 31 Décembre 2020 à 10:51 | Lu 2107 fois