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Papouasie: Arrestation de cinq policiers impliqués dans un hold-up


Papouasie: Arrestation de cinq policiers impliqués dans un hold-up
PORT-MORESBY, jeudi 11 juillet 2013 (Flash d’Océanie) – La police de la province papoue du Golfe (Nord-ouest de la capitale Port-Moresby) a dû interpeller cinq de ses confrères en début de semaine, dans le cadre d’une enquête après l’attaque d’un supermarché.
Parmi les cinq agents soupçonnés d’être corrompus, quatre étaient sur le point de prendre leur retraite, a précisé la police.
Tous les agents interpellés, au moment des faits, samedi dernier, étaient en uniformes et ont fait usage de leurs armes de service.

Deux autres individus ont aussi été interpellés dans le cadre de la même affaire : il s’agit de ressortissants chinois, rapporte jeudi le quotidien The National.
Toutes les personnes interpellées ont depuis été inculpées de complicité dans l’attaque à main armée qui avait eu lieu dans un supermarché de cette région, samedi 6 juillet 2013.
Deux autres policiers, inspecteurs à la brigade criminelle, sont aussi soupçonnés d’être parties prenantes dans ce méfait, mais ils seraient toujours en fuite.
Le supermarché ciblé appartient à un commerçant chinois.

L’un des Chinois arrêtés en milieu de semaine est aussi propriétaire d’un magasin, dans la même région.
« Ce genre de comportement au sein même de la police doit absolument cesser. Il s’agit de corruption policière au vu et au su de tous », a lancé Lincoln Gerari, chef de la police de cette province, tout en mettant en garde tout autre agent contre ce genre de manipulation de la part d’intérêts privés.
Le chef de la police nationale, Tom Kulunga, a pour sa part félicité ses hommes pour cette arrestation inhabituelle
En attendant leur prochaine comparution devant la justice, tous les agents impliqués ont été immédiatement mis à pied.

Entre-temps, dans la capitale Port-Moresby, trois jeunes Papous ont comparu en milieu de semaine devant un tribunal, où ils doivent répondre de chefs d’accusations de meurtre de quatre ressortissants chinois, retrouvés morts mercredi 26 juin 2013.
En fin de semaine dernière, un premier individu, un citoyen papou, était arrêté puis inculpé dans le cadre de cette affaire.
Lundi, c’est la police de la province du Golfe (Nord-est de la capitale) qui a interpellé deux nouveaux suspects, âgés respectivement de 18 et 19 ans.
Les forces de l’ordre avaient bénéficié de renseignements depuis Port-Moresby, qui les avaient lancés sur l’identité et la piste des fuyards, qui avaient cherché à s’éloigner de la capitale.
Cet assassinat, sous forme de quasi-exécution, avait suscité un vif émoi et fait remonter le débat sur les rivalités entre ressortissants chinois établis en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Les corps des quatre victimes, tous Chinois, avaient été retrouvés, lacérés de blessures infligées par des armes de type sabre d’abattis, a précisé le chef des opérations de la police de la capitale, Perou N'Dranou.
L’un des corps avait été décapité.
Deux des victimes, un couple, dirigeaient une entreprise locale, un supermarché.
Les deux autres victimes, des hommes, seraient des employés de la même entreprise.
C’est un cinquième employé, également chinois, rescapé de cette attaque, survenue aux alentours de 21h00 locales (GMT+9), qui a alerté la police.
Il est toujours interrogé par les enquêteurs, notamment afin de reconnaître d’éventuels perpétrateurs parmi les suspects depuis interpellés.
La police déclare pencher pour le moment pour la thèse d’un cambriolage qui aurait mal tourné.
L’ambassade de Chine, en réponse aux questions des médias locaux, a depuis fermement démenti la thèse selon laquelle ce quadruple meurtre serait l’œuvre de triades chinoise et s’inscrirait dans le cadre d’un règlement de comptes entre entrepreneurs rivaux dans la capitale papoue.
Face aux protestations de l’ambassade chinoise, ainsi que l’amicale des Chinois de Port-Moresby, le Premier ministre papou Peter O’Neill avait lui aussi vivement condamné ce crime en le qualifiant de « barbare et lâche », toute en promettant que les coupables seraient interpellés et jugés.

La police a annoncé par ailleurs qu’elle excluait désormais la thèse des triades chinoises et se concentrait sur celle de la culpabilité d’employés ou d’anciens employés.
La police a par ailleurs lancé en milieu de semaine un appel à la population, mettant en garde toute personne abritant ou ayant l’intention d’abriter ce genre de suspects.
Les forces de l’ordre se déclarent désormais convaincues que certaines des personnes qu’elles recherchent bénéficient d’une protection au sein de leurs communautés.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 11 Juillet 2013 à 05:54 | Lu 260 fois