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Papeete : un nouvel emprunt pour la SEM Te Ora No Ananahi


Une projection des futures installations de la station d'épuration de Papeete à Fare Ute. Les travaux devraient être finis en mars 2016. Il restera ensuite, en phase 2,  à étendre le réseau de collecte des eaux usées aux quartiers de Vaima, Paofai et Tipaerui. Les raccordements des quartiers de Fariipiti, Taunoa et Mamao se feront ensuite. Le chantier de raccordement des réseaux d'eaux usées à la station d'épuration dureront jusqu'en 2022.
Une projection des futures installations de la station d'épuration de Papeete à Fare Ute. Les travaux devraient être finis en mars 2016. Il restera ensuite, en phase 2, à étendre le réseau de collecte des eaux usées aux quartiers de Vaima, Paofai et Tipaerui. Les raccordements des quartiers de Fariipiti, Taunoa et Mamao se feront ensuite. Le chantier de raccordement des réseaux d'eaux usées à la station d'épuration dureront jusqu'en 2022.
PAPEETE, le 4 octobre 2015. Le conseil municipal de Papeete a autorisé la société d'économie mixte en charge de l'assainissement de la commune à contracter un nouvel emprunt pour couvrir "des besoins ponctuels de trésorerie". La mairie a apporté sa garantie. En contradiction complète avec les dernières recommandations en la matière de la Chambre territoriale des comptes.

La société d'économie mixte locale (SEML) Te Ora No Ananahi –dont le capital est à 85% assuré par la commune- a été créée en 2008 pour réaliser l'assainissement collectif des eaux usées de la ville. Elle a en charge, notamment, le vaste chantier à Fare Ute de la construction de la future station d'épuration de la capitale polynésienne. Les travaux de cette station d'épuration biologique ont démarré en 2013 et devraient s'achever dans les prochains mois, a priori pour mars 2016. Mais dès l'origine, le montant important des travaux à réaliser évalués d'abord à 5 milliards de Fcfp puis désormais à 12 milliards de Fcfp pour les finaliser ont mis les comptes de cette société d'économie mixte dans le rouge.

Grâce à la participation financière de l'Etat et du Pays –qui assurent à eux d'eux 90% du financement-, le budget nécessaire pour la construction de la station d'épuration (un peu plus de 4 milliards de Fcfp) a fini par être atteint. Il a fallu néanmoins, dès décembre 2010 que la SEM contracte un emprunt de 530 millions de Fcfp auprès d'une banque locale pour assurer le paiement de sa part des travaux.

Or, pour obtenir cet emprunt, la garantie de la commune a été nécessaire : c'est elle qui en cas de manquement majeur devra assurer le paiement des échéances de l'emprunt en lieu et place de la SEM. Une pratique qui, si elle n'est pas interdite fait tiquer la Chambre territoriale des comptes (CTC) dans son dernier rapport d'observations définitives sur la commune de Papeete, rendu public il y a une quinzaine de jours. "Cette garantie, accordée pour un maximum de 20 ans, ajoute encore une charge potentielle supplémentaire aux comptes déjà fragiles de la collectivité" indique la CTC. D'autant que le recours à l'emprunt est devenu une pratique courante pour la SEM qui en rajoute un de 45 millions de Fcfp en 2013. Que la commune de Papeete garantit de nouveau, bien entendu.

Et ce n'est pas fini, alors même que les conseillers municipaux de Papeete avaient en main, il y a 15 jours le rapport définitif de la CTC, ils ont adopté sans sourciller une nouvelle garantie d'emprunt pour la SEM Te Ora No Ananahi. "La SEM doit faire face à des besoins ponctuels de trésorerie. Elle paie les factures des entreprises avec deux ou trois mois de décalage. Il s'agit surtout de ne pas mettre en difficulté les entreprises qui travaillent sur la station. C'est une sorte de prêt relais avec la banque jusqu'à épuisement de l'opération en cours. C'est pour assurer la pérennité de l'opération de l'assainissement de Papeete" justifiait l'élu en charge de ce rapport lors de sa présentation au conseil municipal. Dans l'opposition, aucun commentaire n'a été apporté mais quatre voix néanmoins ont voté contre la délibération.



L'assainissement à Papeete : une facture à 12 milliards de Fcfp

La station d'épuration de Papeete à Fare Ute est un chantier évalué à 4 milliards de Fcfp. Mais quand on y ajoute les réseaux à créer dans les différents quartiers de la capitale qui seront reliés à cette unité de traitement des eaux usées, la facture totale monte à 12 milliards de Fcfp. A terme cette station biologique pourra traiter, à partir de l'année prochaine les effluents de 12 000 personnes, soit 3 500m3 par jour, mais sa capacité pourra évoluer pour couvrir d'autres besoins de la commune et pourquoi pas de certaines de ses voisines qui doivent avancer également sur ce vaste et coûteux dossier de l'assainissement (à réaliser avant 2024 selon les obligations du Code générale des collectivités territoriales).

Rédigé par Mireille Loubet le Dimanche 4 Octobre 2015 à 21:13 | Lu 109149 fois