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Ouvriers non payés : les artisans du bâtiment outrés par le "pas vu, pas pris" des grands groupes


Les conditions de travail "scandaleuses" d'ouvriers du métro parisien travaillant pour un sous-traitant de Vinci doivent être sanctionnées pour que de grandes entreprises cessent de se dire "pas vu, pas pris", estime jeudi le président de la Conférération de l'artisanat du bâtiment.
Des ouvriers, pour la plupart d'origine turque, font grève depuis lundi avec le soutien du syndicat CGT, sur le chantier de rénovation de la station de métro Châtelet-Les Halles, pour obtenir le paiement de 2 à 8 mois d'arriérés de salaire et leur embauche par Vinci.
Le géant du BTP est en effet la maison-mère de Sogea TPI, qui s'est vu confier ce chantier par la RATP, avant d'en sous-traiter l'exécution à une société dénommée FH Service.
"Ces conditions de travail sont incompréhensibles", affirme Patrick Liébus le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), dans un entretien à l'AFP.
"Quand une entreprise répond à un appel d'offres à la RATP ou sur des marchés publics quels qu'ils soient, on vérifie que ses sous-traitants sont en règle", dit-il.
"Là on voit que des personnes ne sont pas déclarées pour certaines, par l'entreprise qui les emploie en sous-traitance, sur un chantier où il y a peut-être des risques physiques ou pour la santé", poursuit le patron de la Capeb. "C'est profondément scandaleux".
Selon lui, la RATP, "à partir du moment où elle sait qu'il y a sur ses chantiers des salariés de sous-traitants qui sont traités de cette façon-là, devrait s'engager".
Il souhaite, "si tout cela est avéré", une sanction "à la hauteur de l'infraction, pour que des entreprises importantes arrêtent de se dire : +pas vu, pas pris+".
Selon M. Liébus, la nouvelle carte d'identification professionnelle des salariés du secteur du bâtiment et des travaux publics fera reculer les abus, car elle nécessitera de vérifier "la légalité d'installation de l'entreprise, et des salariés, sur le territoire".
Obligatoire et généralisée en février, elle concernera 500.000 entreprises et 2,5 millions de salariés - dont les intérimaires et les travailleurs détachés d'entreprises étrangères.
Le géant du BTP Vinci a annoncé jeudi "étudier les conditions d'une embauche" de ces salariés de FH service.
Ces derniers affirment n'avoir ni contrat de travail, ni fiches de paie, ni équipements de sécurité alors qu'ils sont exposés à des produits chimiques, des poussières et de l'amiante.

avec AFP

Rédigé par RB le Jeudi 26 Janvier 2017 à 06:00 | Lu 332 fois