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On va parler langue régionale à l’assemblée de Polynésie


On va parler langue régionale à l’assemblée de Polynésie
PAPEETE, jeudi 4 juillet 2013. Les débats à l’assemblée de Polynésie française peuvent-ils se dérouler en langue tahitienne sans risquer de nuire à l’application des textes votés par les représentants ? Après l’annulation de deux Lois du Pays sur la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel, le 13 juin dernier, en raison de l’usage du tahitien dans l’hémicycle, le président de l’assemblée de Polynésie française, Edouard Fritch avait annoncé son intention de demander une modification de la constitution française qui ne reconnaît comme langue officielle de l’administration que le français.

Et voilà comment arrive cette proposition de résolution demandant une modification de l’article 74 de la Constitution. Le texte de cette proposition est signé Edouard Fritch mais également Sandra Levy-Agami, Jean-Christophe Bouissou, Charles Fong Loi pour la majorité Tahoeraa et aussi Teva Rohfritsch du groupe d’opposition A Ti’a Porinetia. Le texte de cette proposition sera présenté lors de la 8e séance de la session administrative de l’assemblée qui se réunit à partir de 9 heures ce vendredi.

La proposition de résolution s’appuie sur la loi statutaire du 6 septembre 1984 (premier statut d’autonomie de la Polynésie) qui introduit «au titre de l’identité culturelle, un article 90 sur l’enseignement du tahitien et des autres langues polynésiennes». Une reconnaissance des langues régionales polynésiennes qui s’est affirmée dans le statut d’autonomie de 2004 qui stipule dans son article 57 que «la langue tahitienne est un élément fondamental de l’identité culturelle : ciment de cohésion sociale, moyen de communication quotidien, elle est reconnue et doit être préservée, de même que les autres langues polynésiennes, aux côtés de la langue de la République, afin de garantir la diversité culturelle qui fait la richesse de la Polynésie française».

Ce grand principe d’identité culturelle affirmée en 2004 et même réaffirmé en 2007 au moment de nouvelles discussions au Parlement français sur les modifications statutaires de la Polynésie, ne confère pas pour autant une co-officialité du français et du tahitien. D’où la sanction du Conseil constitutionnel en juin dernier. Et la demande des représentants de Polynésie qu’une vraie décision constitutionnelle soit enfin prise à ce sujet pour éviter de nouvelles sanctions mal comprises localement.

Pour connaître l'ordre du jour complet de la séance du 5 juillet à l'assemblée de Polynésie française, cliquer ici

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 4 Juillet 2013 à 16:29 | Lu 11656 fois