Tahiti Infos

“On ne vient pas en vacances pour deux ans”


Thierry Terret, vice recteur de la Polynésie française, prévient : Ici " on vient pour s'impliquer totalement !"
Thierry Terret, vice recteur de la Polynésie française, prévient : Ici " on vient pour s'impliquer totalement !"
Tahiti, le 4 août 2025 - Ce lundi, à la présidence de la Polynésie française, avait lieu la cérémonie d'accueil des 186 mis à disposition de l'éducation. Une journée d'accueil donc, mais aussi de formation où chacun des nouveaux fonctionnaires a pu prendre connaissance du contexte particulier de la Polynésie et des différents acteurs qui constituent le secteur. L'occasion également pour le vice-recteur, Thierry Terret, de rappeler aux nouveaux venus l'exigence attendue quant à l'implication de ces enseignants dans l'exercice de leur fonction.
 
Comme chaque année, à la veille de la rentrée scolaire, le vice-rectorat, la Direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE) ainsi que le ministère de l'Éducation ont accueilli ce lundi l'ensemble des fonctionnaires de l’éducation mis à disposition (MAD) par l'État, ainsi que les enseignants locaux tout juste titularisés, pour une cérémonie de présentation et de formation. Un événement qui, pour la première fois, s'est tenu à la présidence de la Polynésie française. “Nous sommes au cœur de l'action politique en Polynésie, ce n'est pas innocent”, explique Thierry Terret, vice-recteur de la Polynésie française. “Cela donne un signe de l'importance que revêt l'éducation pour le Pays. Très vite, tous les mis à disposition vont se retrouver dans leur établissement et il fallait faire ce lien entre Tahiti et les îles pour ceux qui partent et qui n'auront que quelques jours pour s'installer. Il fallait donc forcément un endroit centralisé, et la présidence est un bon choix. C'est très sain, je pense.”
 
Pour rappel, aujourd'hui, plus de 5 000 fonctionnaires travaillent en Polynésie dans le secteur de l'éducation et ils sont un peu moins de 700 à bénéficier d'un séjour réglementé pour deux ou quatre ans. Dans le second degré, on estime à 15 % la part de MAD venant de métropole. Un chiffre qui tend à diminuer de 1 à 2 % chaque année et qui, selon le vice-rectorat, devrait disparaître d'ici dix ans. Toutefois, pour cette année, ils sont 186 MAD à étoffer le système éducatif local. Originaires de métropole, ces fonctionnaires ont eu la journée pour prendre connaissance des spécificités du tissu administratif local, ainsi que ses acteurs. “À leur arrivée, les MAD peuvent être un peu perdus”, explique le vice-recteur, “et il faut savoir comment les choses fonctionnent ici, savoir ce que fait le Pays, ce que fait l'État, mais également le vice-rectorat et la DGEE. Tous les interlocuteurs ont été présentés à ces gens, c'est très important afin de pouvoir mettre des visages sur les noms et les numéros de téléphone qu'ils utiliseront.”
 
Implication et exigence
 
Mais si l'heure était à la cordialité, Thierry Terret en a également profité pour donner le ton quant aux attentes des institutions locales vis-à-vis de ces nouvelles ressources vives : “J'ai rappelé qu'il y avait un devoir d'exemplarité. On ne vient pas en vacances pour deux ans ou quatre ans. On vient pour s'impliquer totalement, parce qu'il y a des attentes très fortes de la part des élus, des familles, des jeunes, donc il faut le rappeler, c'est important. On oublie parfois avec ces paysages magnifiques et l'accueil toujours bienveillant des Polynésiens, donc non il faut rappeler qu'il y a ce devoir d'exemplarité et que nous sommes là pour travailler au service de la population. C'est bien de le dire en début d'année, comme ça, cela reste.”
 
De son côté, le ministre de l'Éducation, Ronny Teriipaia, est intervenu pour rappeler le cap pris par ses équipes depuis deux ans : le renforcement de l'ancrage culturel de l'école en valorisant le reo mā'ohi, la réduction des inégalités, le développement des dispositifs d'accompagnement adaptés ou encore l'amélioration du bien-être de l'élève à l'école. “Nous voulons préparer l'avenir en orientant nos jeunes vers les métiers porteurs pour notre Fenua : tourisme durable, métiers de la mer, le numérique, l'artisanat, etc.”, déclare Ronny Teriipaia. “Le tout en développant l'esprit d'initiative, de responsabilité et de solidarité. Grâce à la Polynésie française, la France est aujourd'hui la deuxième puissance maritime mondiale. Cette réalité nous engage à former des citoyens conscients de leur héritage et de leur responsabilité.”
 
Et enfin, le ministre a également tenu à féliciter les 60 nouveaux enseignants titulaires présents pour l'occasion : “Nous nous réjouissons des progrès réalisés en matière d'océanisation des cadres. De plus en plus de Polynésiens réussissent les concours nationaux de recrutement d'enseignants, de conseillers principaux d'éducation, de personnels de direction et d'inspection. Ces réussites sont une fierté pour notre pays et une étape essentielle vers une autonomie éducative assurée. Notre objectif, il est clair : prioriser l'affectation des effectifs polynésiens dans nos établissements chaque fois que cela sera possible.”


Rédigé par Wendy Cowan le Lundi 4 Août 2025 à 16:48 | Lu 7325 fois