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Nuit de violences moins intense en banlieue parisienne, une école visée à Gennevilliers


Paris, France | AFP | mercredi 22/04/2020 - Pour la quatrième nuit consécutive, des violences urbaines ont éclaté en agglomération parisienne, où une école a été partiellement incendiée à Gennevilliers, les autorités décrivant toutefois des incidents sporadiques et de plus faible intensité que les nuits précédentes.

Des incendies de poubelles et de véhicules ont été recensés dans plusieurs communes des Hauts-de-Seine (Gennevilliers, Nanterre et Villeneuve-la-Garenne), et Seine-Saint-Denis (Aulnay-sous-Bois et Montreuil), a indiqué la préfecture de police de Paris, sans préciser le bilan des dégâts matériels.

"La situation a été globalement maîtrisée sur l'agglomération parisienne et moins tendue que la nuit précédente", a commenté la préfecture.

"Comparé à ce qui se passe malheureusement trop souvent et habituellement, on est sur un niveau de personnes impliquées et de gravité des faits qui est quand même assez faible", a tempéré mercredi le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu qui s'exprimait en commission de lois de l'Assemblée nationale. 

La nuit a toutefois été marquée par l'incendie de l'école élémentaire Paul-Langevin de Gennevilliers. Le feu "d'origine volontaire" a débuté vers 23H35 dans le bureau du directeur de l'établissement avant de se propager dans d'autres salles, selon la PP. 

"Un ou plusieurs individus se sont introduits dans l'établissement, avant le début de l'incendie", a-t-elle précisé. Aucune classe n'a été touchée selon le maire de Gennevilliers Patrice Leclerc, contacté par l'AFP. La ville a annoncé dans un communiqué qu'elle portait plainte.

En tout, neuf personnes ont été interpellées dans l'agglomération parisienne au cours de cette quatrième nuit d'incidents dont l'origine remonte à l'accident d'un motard samedi soir impliquant un véhicule de police, à Villeneuve-la-Garenne. 

La grande couronne a aussi été le théâtre d'incidents similaires et de tirs de feux d'artifice dans les villes de Trappes, Versailles (Yvelines), Choisy-le-Roi et Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Quatre personnes ont été interpellées à Evry, a indiqué la police du département.

Pour tenter d'enrayer l'usage de ces munitions artisanales, la préfecture de police de Paris a interdit mardi soir l'achat et la détention de feux d'artifices et autres articles pyrotechniques dans l'agglomération parisienne, jusqu'au 27 avril.

"Des guet-apens"

Ailleurs en France, à Toulouse, la police a fait état de "quelques incidents au Mirail, intenses mais assez brefs". Dans le Nord, des poubelles et voitures ont été incendiées à Tourcoing et Roubaix où une personne a été interpellée.

"Si on regarde les statistiques ont est plutôt sur un nombre inférieur par rapport à la même époque de l'année dernière et pour des faits qui, même s'ils sont condamnables (...), ne sont pas d'une gravité exceptionnelle", a déclaré le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, interrogé mercredi par la commission des lois de l'Assemblée nationale. 

"Depuis samedi soir, des guet-apens ont été organisés. Nous les condamnons et nous réagissons immédiatement", a déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner au Sénat lors de la séance des questions au gouvernement. 

"La nuit dernière, une quinzaine de faits se sont déroulés sur le territoire national, 12 personnes ont été interpellées. Depuis le week-end dernier, 28 ont été interpellées", a-t-il détaillé après avoir rappelé qu'"il n'y a pas de quartier dans lesquels nos forces de sécurité intérieure n'interviendraient pas". 

Selon l'eurodéputé et membre de la direction du Rassemblement national Nicolas Bay, ces violences révèlent une "faillite du vivre-ensemble".

Concernant l'accident de Villeneuve-la-Garenne, dont les circonstances demeurent floues, le motard gravement blessé à la jambe samedi, a lancé un appel au calme, dans une vidéo transmise mardi soir par son avocat à l'AFP.

"J'ai appris que vous aviez cassé des voitures. Je vous demande de rentrer chez vous, de vous calmer", déclare depuis son lit d'hôpital cet homme de 30 ans.

Alors qu'il circulait sans casque sur une moto de cross, il a eu la jambe gauche fracturée après avoir heurté la portière ouverte d'une voiture de police banalisée qui se trouvait à l'arrêt à un feu rouge.

L'accident, en plein confinement, a rapidement enflammé les réseaux sociaux, alimentés par des vidéos de témoins dénonçant une "bavure" policière, et provoqué des échauffourées dans la ville le soir même.

le Mercredi 22 Avril 2020 à 06:51 | Lu 288 fois