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Nucléaire : Oscar Temaru réclame l'arbitrage de l'Onu


Tahiti, le 4 juin 2021 – Oscar Temaru a fustigé ce matin en conférence de presse la tenue d'une table ronde sur le fait nucléaire à "20 000 kilomètres de Papeete". Pour le leader indépendantiste c'est à New York, en présence d'experts de l'Onu, ou à La Haye, devant la Cour internationale de justice, que le débat doit se tenir.

Après le communiqué, la conférence de presse. Hier au bastion du Tavini, route de Tavararo à Faa'a, on pointait sans surprise, une fois de plus, la "mascarade" d'une table ronde sur le fait nucléaire à "20 000 kilomètres de Papeete". "Tout est écrit par avance, à Paris, par les élites politiques et militaires françaises, sans aucun état d'âme à l'égard des victimes du nucléaire" souligne Oscar Temaru, mettant en garde la délégation polynésienne qui doit s'y rendre. "Faites attention à ce que vous faîtes (…) sur un plan géopolitique la France veut absolument rester en Polynésie (…) Nous ne devons rien à la France !" s'exclame le leader indépendantiste, reprochant encore au président de la République, Emmanuel Macron, son "refus d'assumer le problème (…) en face à face avec le peuple polynésien". Et si cette rencontre ne peut pas se faire en Polynésie, c'est à New York, en présence "des experts de l'Onu", ou à La Haye, devant la Cour internationale de justice, que le débat doit se tenir, au même titre que celui de "l'accession de la Polynésie à la pleine souveraineté".

Une manifestation le 17 juillet, date anniversaire de l’essai Centaure

C'est donc là-bas que les revendications chiffrées du Conseil économique social environnemental et culturel (Cesec), adoptées hier en assemblée plénière, doivent être discutées poursuit le tāvana, rappelant que dix ans plus tôt, ces dépenses "se chiffraient à 57 milliards". Des compensations qui sont "dues" : "Ce n'est quand même pas à la victime de payer!"
Citant encore la déclaration universelle des droits des peuples du 4 juillet 1976, Oscar Temaru est longuement revenu au nom de la "kanaky" et de "Maohi nui" sur le principe de la "souveraineté, un droit sacré" qui "n'est pas à vendre", au même titre que la zone économique exclusive, ou la culture. C'est ce message que le leader indépendantiste compte porter le 17 juillet, date anniversaire de l’essai Centaure, à l'occasion d'une manifestation "pacifique" organisée par le parti bleu ciel, en présence d'une centaine d'invités, dont des représentants de plusieurs pays du Pacifique, du Front de libération nationale kanak et socialiste (FNLKS), mais aussi des experts de l'Onu, des ONG ou des journalistes. "Tous ceux qui s'inquiètent du sort de notre planète. Les invitations sont parties" souligne le tāvana.

Rédigé par Esther Cunéo le Vendredi 4 Juin 2021 à 17:14 | Lu 1756 fois