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Nouvelles mises en examen pour meurtre : "Une étape importante" dans le dossier JPK


Me Marie Eftimie-Spitz défend les intérêts de la famille de Jean-Pascal Couraud avec Maîtres James Lau et William Bourdon.
Me Marie Eftimie-Spitz défend les intérêts de la famille de Jean-Pascal Couraud avec Maîtres James Lau et William Bourdon.
PAPEETE, 30 juin 2019 - Me Marie Eftimie-Spitz-Spitz constate l'attitude "problématique" de Francis Stein et Miri Tatarata, depuis le début de l'enquête ouverte après la disparition de Jean-Pascal Couraud, alias JPK, en décembre 1997, tandis que le compagnon du journaliste d'investigation et son ex-épouse viennent d'être mis en examen pour "meurtre". 

Francis Stein et Miri Tatarata ont été mis en examen pour "meurtre" dans la nuit de jeudi à vendredi. Était-ce un acte de procédure que vous attendiez, en tant qu’avocat de la famille du disparu ?

 Pour nous, c’est une étape importante. Elle concrétise le fait que les incohérences et les contradictions de leurs déclarations, depuis le début, sont maintenant prises au sérieux par le juge d’instruction. Ce sont effectivement des éléments graves : il est anormal qu’à ce jour nous n’ayons pas une déclaration sincère sur les dernières heures avant la disparition de Jean-Pascal Couraud.
 
Du côté des avocats de la famille, quelle démarche envisagez-vous aujourd’hui après ces mises en examen ?
 Le juge d’instruction vient de produire des actes très importants. Nous allons en prendre connaissance. Nous verrons ensuite s’il y a des actes à demander. On ne sait pas. En revanche, on s’attend à ce qu’il y ait des recours de la part de Miri Tatarata et Francis Stein. Nous verrons bien s’ils contestent leur mise en examen.
 
En effet, Me Gautier a estimé "scandaleuse" la mise en examen de sa cliente, Miri Tatarata, à l’issue de la présentation, jeudi soir. 
 La famille, ce qu’elle trouve scandaleux, c’est de ne pas avoir quelqu’un qui soit capable de décrire normalement, posément et de manière constante, en 22 ans, les dernières heures de Jean-Pascal Couraud. C’est ça qu’elle trouve scandaleux la famille. 
 
Est-ce suffisant pour justifier pleinement une mise en cause pour meurtre, selon vous ?
 Il y plusieurs éléments qui le laisse penser. 
 
Dans le dossier, ce type de mise en cause peut donner lieu à quoi ?
 La mise en examen peut les conduire jusqu’à la cour d’assises.
 
Mais avant cela, on imagine que les investigations devront établir des faits plus précis que de simples incohérences ou contradictions dans des déclarations passées.
Nous parlons des déclarations passées et des déclarations actuelles. Nous sommes quasiment 22 ans après les faits et ces personnes-là, qui étaient là le soir de la disparition, ne sont pas d’accords avec ce qu’elles ont fait. C’est problématique, tout de même. Il y a un homme qui a disparu. On aimerait savoir, ou au moins avoir enfin une déclaration sincère. 
 
D’autres mises en examen mettant en cause Rere Puputauki, Tino Mara et Tutu Manate, sont prononcées depuis mi-2013. Cela n’a donné lieu à rien de probant pour l’instant. 
Il existe des dossiers ouverts très longtemps à l’instruction, parce que le juge est toujours en recherche de preuves. Dans ce dossier, les enquêteurs ont beaucoup travaillé sur les preuves avant de convoquer à nouveau Miri Tatarata et Francis Stein. Ils savaient ce qu’ils pouvaient faire et pourquoi ils pouvaient les mettre en contradiction avec leurs précédentes déclarations. Ils ont des éléments. 

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Dimanche 30 Juin 2019 à 12:00 | Lu 4641 fois