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Nouvelle-Calédonie: trop divisé, le FLNKS annule son congrès


Nouméa, France | AFP | jeudi 05/02/2015 - Les indépendantistes du FLNKS ont décidé d'annuler la tenue de leur congrès programmé le 7 février, en raison de divisions internes, ajoutant à la confusion politique qui règne actuellement en Nouvelle-Calédonie, ont-ils indiqué jeudi.

La décision de reporter cette réunion a été prise par le Bureau politique, à la demande de deux des quatre composantes du Front de Libération Nationale Kanak Socialiste.

Elles étaient notamment opposées au choix de l'Union Calédonienne (UC) d'organiser le congrès à St Louis, tribu aux portes de Nouméa en proie à des violences récurrentes, et à la candidature de Roch Wamytan, ténor de l'UC et grand chef coutumier de St Louis, à la présidence du FLNKS.

"L'UC souhaite aller vite sur les dossiers et voulait que ce congrès soit dynamique mais on doit peut-être lever le pied", a déclaré Gérard Reignier, secrétaire général de ce parti.

L'organisation du 34 éme congrès de la coalition indépendantiste kanake a été renvoyée au deuxième trimestre 2015.

Dépourvu de président depuis 2001, le FLNKS est confronté à de fortes divisions internes, dominées par des rivalités stratégiques et de leadership entre le Palika et l'UC, les deux principales formations du Front.

"Il y a trop de tensions en ce moment. On ne pouvait pas organiser un congrès dans ce contexte, même si les enjeux actuels en Nouvelle-Calédonie et la crise au gouvernement le nécessiteraient", a confié à l'AFP un cadre de l'UC.

Ces tensions interviennent en effet alors que le gouvernement collégial de cet archipel très autonome est paralysé depuis le 16 décembre.

Les non-indépendantistes (droite), qui disposent de six "ministres" sur 11, ne parviennent pas à s'entendre pour élire un président, étant eux-aussi agités par de profondes querelles.

Le FLNKS a indiqué vouloir prendre des initiatives pour sortir de cette crise, mais jusqu'alors ses démarches piétinent.

Mercredi, les deux chefs de groupes indépendantistes au Congrès du territoire ont été chargés de travailler sur une plateforme commune avant d'engager des discussions avec les leaders non-indépendantistes.

La crise au gouvernement, sur fond de balkanisation de la scène politique, intervient au début du dernier mandat de l'accord de Nouméa (1998), processus de décolonisation, qui doit déboucher au plus tard en 2018 sur un référendum d'autodétermination.

Rédigé par () le Jeudi 5 Février 2015 à 05:35 | Lu 917 fois