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Nouvelle-Calédonie: les présidents des trois provinces élus


Dans la province nord, l'indépendantiste Paul Néaoutyine, en poste depuis 1999, entame un cinquième mandat.
Dans la province nord, l'indépendantiste Paul Néaoutyine, en poste depuis 1999, entame un cinquième mandat.
Nouméa, France | AFP | vendredi 16/05/2019 - Les présidents des trois provinces de Nouvelle-Calédonie ont été élus vendredi, dans la foulée des élections provinciales de dimanche, alors que des négociations sont en cours pour trouver une majorité à l'échelle territoriale, a constaté l'AFP.        

Six mois après le référendum sur l'indépendance remporté par les pro-français (56,7%), ces scrutins marquent l'ouverture du dernier mandat de l'accord de Nouméa, au cours duquel deux autres référendum peuvent être organisés en 2020 et 2022.       
Dans la province sud, la plus riche où se trouve Nouméa, Sonia Backés, chef de file de l'Avenir en confiance (droite proche LR), succède à Philippe Michel de Calédonie ensemble (centre droit).      
A 43 ans, cette ingénieure en informatique a été élue au deuxième tour avec 23 voix sur 40, bénéficiant en plus de ses 20 élus du renfort de trois élus de l'Eveil Océanien, parti communautaire wallisien et futunien.       
Mme Backès a largement emporté le scrutin dimanche, sa liste obtenant plus de 40% des voix alors que son rival à droite, Calédonie ensemble (CE), s'est effondré. Engagée en politique depuis une dizaine d'années, elle était dans la précédente mandature chef du groupe Les Républicains au Congrès.        
CE n'a pas présenté de candidat à la présidence du Sud et les indépendantistes du FLNKS ont proposé Roch Wamytan, qui a obtenu les 7 voix de son groupe. Les trois postes de vice-présidents sont également revenus à l'Avenir en confiance, suscitant l'amertume des membres de l'Eveil océanien et de CE.  
Dans la province nord, l'indépendantiste Paul Néaoutyine, en poste depuis 1999, entame un cinquième mandat à la tête de cette collectivité où dominent l'industrie minière et l'agriculture.  
Signataire de l'Accord de Nouméa (1998), cet ancien compagnon de route de Jean-Marie Tjibaou, leader kanak historique assassiné en 1989, a été élu à l'unanimité avec 22 voix.      
Il a rassemblé les 10 élus de son groupe UNI-FLNKS, les 9 élus de l'UC-FLNKS mais également les trois élus de droite, proches de l'Avenir en confiance.       
Enfin, dans la province des îles Loyauté, où la population est presque exclusivement kanak, Jacques Lallié (UC-FLNKS) a été élu avec 12 voix sur 14. Dans cette assemblée où ne siègent que des partis indépendantistes, les vice-présidences ont été partagées avec le Palika et Dynamique autochtone.        
La semaine prochaine, le président du Congrès, composé de 54 des 76 élus provinciaux, doit à son tour être désigné puis d'ici le 15 juin, un gouvernement collégial sera élu par le Congrès.     
Des tractations sont en cours pour trouver des majorités car le Congrès compte 25 non indépendantistes, 3 élus de l'Eveil océanien plutôt proches des loyalistes, et 26 indépendantistes.
Jeudi, les discussions entre les frères ennemis de la droite, Avenir en confiance et CE, ont tourné au vinaigre. En position charnière entre indépendantistes et pro-français, l'Eveil océanien a déclaré vouloir être "un faiseur de démocratie, plus qu'un faiseur de roi", sans autre précision.   

le Vendredi 17 Mai 2019 à 05:23 | Lu 687 fois