Tahiti Infos

Nouvelle-Calédonie: les non-indépendantistes reprennent la présidence du Congrès


NOUMEA, 29 août 2012 (AFP) - La droite non-indépendantiste, pourtant profondément divisée, a repris mercredi la présidence du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, occupée depuis un an par un indépendantiste, a constaté l'AFP.

Agé de 49 ans, Gérard Poadja, membre de Calédonie Ensemble (CE, centre droit), a été élu avec 28 voix sur 54 au troisième tour de scrutin face au président sortant, Roch Wamytan, présenté par le FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste), qui a rassemblé 25 suffrages.

Lors des deux premiers tours, un troisième candidat était en lice: Simon Loueckhote, soutenu par le Rassemblement-UMP, frère ennemi à droite de CE. Il a retiré sa candidature pour barrer la route au FLNKS.

En août 2011, Roch Wamytan avait pourtant accédé à la tête de l'institution, grâce à l'appui du R-UMP. Mais, lors des législatives de juin dernier, cette stratégie a été durement sanctionnée par les électeurs de droite et les deux députés sortant UMP ont été balayés. Ils ont été remplacés au palais Bourbon par des députés de CE.

"Notre groupe a fait preuve de responsabilité. Les usages républicains auraient voulu que Gérard Poadja, qui n'était pas en tête aux deux premiers tours, se retire. Comme il ne l'a pas fait, nos voix se sont portées sur lui", a déclaré Pierre Frogier, président du R-UMP.

Gérard Poadja a pour sa part exprimé sa satisfaction, estimant qu'au travers de son élection, le verdict des dernières législatives avait été "pris en compte".

Son discours d'investiture, offensif à l'égard d'un leader indépendantiste et du R-UMP, a cependant relancé les querelles politiciennes.

"C'est un président aux petits bras. Il a fait un discours choquant, un discours d'amateur", a raillé Harold Martin, président du gouvernement.

La colère était également palpable dans les rangs du FLNKS, mécontent d'avoir perdu la présidence du Congrès.

"On est en train de demander aux Kanak de redescendre dans la rue, de retourner sur le terrain", a déclaré Charles Pidjot, chef de l'Union Calédonienne (UC).

Le climat politique est tendu en Nouvelle-Calédonie, en raison des échéances capitales, qui se profilent. Des élections territoriales ont lieu en 2014 et au cours de ce mandat, qui court jusqu'en 2018, un référendum d'autodétermination doit être organisé, en vertu de l'accord de Nouméa. "Ca va être la chienlit jusqu'en 2014", résume un élu.

Rédigé par AFP le Mardi 28 Août 2012 à 22:40 | Lu 1513 fois