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Nouvelle-Calédonie: Valls place "un destin commun de paix" comme "horizon politique"


PARIS, 3 octobre 2014 (AFP) - Manuel Valls a fait vendredi d'un "destin commun fait de paix" entre les habitants de la Nouvelle-Calédonie l'"horizon politique" du gouvernement, alors que cette collectivité est entrée dans le mandat où pourra se tenir le référendum d'autodétermination.

Le Premier ministre a ouvert à Matignon le 12e comité des signataires de l'Accord de Nouméa (1998), en l'absence de la délégation indépendantiste de l'Union calédonienne (UC). Cette composante principale du FLNKS (avec le Palika qui, lui, est présent) a décidé de boycotter ce rendez-vous pour dénoncer l'attitude de l'Etat sur la question du corps électoral.

M. Valls, qui n'a pas souligné explicitement cette absence dans son allocution, a toutefois voulu "retenir la leçon" du processus de décolonisation en cours en Nouvelle-Calédonie: "Discuter n'est jamais une perte de temps, ni une preuve de faiblesse. Dialoguer sans a priori ne préjuge pas de la solution retenue en fin de compte".

Voulant "tordre le coup aux rumeurs sur un plan caché ou une volonté d'imposer une lecture partisane de l'Accord", il a souligné que la "parole donnée par l'Etat" était "celle du libre choix des Calédoniens".

"C'est au cours de cette législature - moment crucial - que le congrès pourra demander une consultation sur l'accession à la pleine souveraineté", a rappelé M. Valls, et "à défaut, il reviendra à l'Etat d'organiser ce vote par référendum à compter de mai 2018".

"L'Accord de Nouméa a confirmé votre volonté de construire ensemble un destin commun fait de paix, de solidarité et de prospérité. C'est notre horizon politique", a dit M. Valls.

M. Valls a proposé une minute de silence pour "saluer la mémoire de Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, ces deux hommes d'Etat, ces deux visionnaires", qui avaient posé les premiers jalons de ce "destin commun" en 1988 après les affrontements sanglants des années 80.

L'ordre du jour de la réunion prévoit de se pencher sur quatre points: l'avenir institutionnel, les listes électorales, les transferts de compétences et le nickel. Autant de points sur lesquels des clivages existent entre indépendantistes et la droite non indépendantiste mais aussi au sein de chaque famille politique.

Pour ce qui relève de l'Etat, M. Valls a annoncé que le montant du prochain contrat de développement entre l'Etat et la Nouvelle-Calédonie serait "maintenu" au niveau de celui de 2011-2015 à savoir environ 400 millions d'euros.

sla/glr/fm

Rédigé par () le Vendredi 3 Octobre 2014 à 06:02 | Lu 738 fois